AccueilOpen d'AustralieNadal gagne mais ne brille pas

Nadal gagne mais ne brille pas

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La logique a été respectée. En quarts de finale à Melbourne, Rafael Nadal est venu non sans mal à bout du jeune Grigor Dimitrov sur le score de 3–6 7–6(3) 7–6(7) 6–2. Il décroche son billet pour le dernier carré du tournoi, et ce pour la quatrième fois de sa carrière. De son côté, le Bulgare peut être fier, malgré un ou deux regrets…

C’est aussi à ça que l’on recon­naît les grands joueurs. Les légendes. Les cham­pions. Ceux qui savent se mettre au‐dessus de tout : des doutes, des peurs, de la douleur. Pour ceux qui en doutaient encore, Rafael Nadal est de cette trempe là. De son mental en acier trempé le Majorquin tire toutes les forces qui lui manquent dans les bras, dans les main, dans les doigts. Comme en ce moment. Visiblement diminué dans cet Open d’Australie, décon­te­nancé par la rapi­dité des courts, et surtout très atteint par des ampoules qui mettraient n’im­porte quel autre homme sur la touche et dans l’in­ca­pa­cité de tenir une raquette, Rafa ne lâche rien.

Dimitrov, l’étoffe d’un futur grand

Face à Grigor Dimitrov, on aurait pu penser qu’il n’al­lait pas devoir forcer son talent. Le Bulgare est encore en train d’ap­prendre les affres du haut niveau et dispu­tait son tout premier quart de finale en Grand Chelem. La pres­sion était forcé­ment sur ses épaules. Mais il n’en a eu cure. Dès le premier set, l’in­so­lent s’est permis de dominer son glorieux aîné. Du haut de ses 22 ans, « Grigou », pour les WLTers, s’est montré d’une assu­rance digne des plus grands. Sa statis­tique au service sur cette première manche est parlante : 16 premiers services passés pour 16 points gagnés. Du 100 % que beau­coup de top players aime­raient se targuer de pouvoir présenter.

Nadal, heureu­se­ment, le physique tient

En face, Rafa s’est montré très imprécis. Etait‐il gêné par le jeu de Dimitrov et son côté entre­pre­nant dans l’échange ? Ou beau­coup plus par cette véri­table crevasse au milieu de sa main ? Quoiqu’il en soit, avec un niveau de jeu pareil, on a du mal à imaginer que l’Espagnol puisse aller au bout quand on sait qu’il devra s’op­poser soit à Roger Federer, soit à Andy Murray en demi‐finale, et ses 47 fautes directes dans cette rencontre. Il s’en est fallu de peu, même, pour que Dimitrov ne fasse jouer son insou­ciance à outrance et ne remporte le troi­sième set. Ses trois balles de set ont été effa­cées par le mental de Nadal (ou sa propre inexpérience/naïveté ?). Le Majorquin n’a lui, pas laissé passer l’oc­ca­sion et a converti sa seule balle de deux manches à une.

Le quatrième n’a été qu’une forma­lité. Forcément harassé par ce type de combat qu’il ne peut encore pas tota­le­ment tenir sur le plan physique, Dimitrov a sombré petit à petit. Le Bulgare a tout de même commis 61 fautes directes. C’est beau­coup à ce niveau là. Il n’a pas non plus su tirer avan­tage de son service assez long­temps alors que celui‐ci avait été une arme de choix en début de rencontre. Là sont les seuls regrets qu’il peut avoir à présent, car le jeune et fougueux Grigor a large­ment démontré l’étendue de son talent. Reste à savoir si Roger Rasheed saura encore ré‐hausser le niveau physique de son poulain. Car dans la raquette, c’est du propre !

Pour Rafa main­te­nant, le repos va être de mise. S’il ne soigne pas rapi­de­ment cette main, il pour­rait passer un sale quart d’heure en demi‐finale… Mais avec l’Espagnol, on ne sait jamais ! Même sur une jambe, il reste­rait dangereux…