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Federer : « Jouer des matches… »

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Roger Federer a livré un match de grande qualité, hier, à l’US Open. Opposé à Carlos Berlocq, le Suisse s’est imposé 6–3 6–2 6–1. Mais, en confé­rence de presse, quand on a l’un des plus grands joueurs de l’his­toire en face de soi, on parle souvent de bien autre chose que du match qu’il vient de remporter. Cette nuit, c’est le passé qui a été au centre des débats. On sait que Roger est un amou­reux de son sport, jusque dans sa dimen­sion histo­rique. Borg, Kramer, Ashe… Quelle influence ont eu sur lui ces grandes person­na­lités du tennis ? Rassurez‐vous, il s’est aussi attardé sur sa dyna­mique actuelle… Parlons du passé, mais aussi du présent et, demain… du futur.

Roger, tu es heureux de ton match ?

Oui, tout à fait. C’est le genre de match que je m’at­tends à gagner si possible en trois sets. Et qui doit me donner de la confiance. Aujourd’hui, tout s’est passé ainsi, donc, forcé­ment, je suis satisfait.

Toi qui aimes étudier le jeu, si tu jouais face au revers de Borg ou au service de Jack Kramer, il y a des choses que tu aime­rais essayer ? Comment tu l’imaginerais ?

C’est diffi­cile à dire, les époques sont très diffé­rentes. J’aurais adoré jouer avec une raquette en bois, pour être honnête. Cette époque me manque, d’au­tant que ma toute première raquette était juste­ment en bois. Vous avez mentionné quelques grands coups de ces joueurs… Bien sûr, j’au­rais aimé pouvoir les affronter. Je me rappelle que, la première fois que je me suis entraîné à Dubaï, j’avais joué avec Bahrami et Borg. J’avais entendu dire qu’ils étaient en ville et je les avais appelés, leur deman­dant : ça vous dirait de taper un peu la balle ? On l’avait fait et ça avait été super. C’était vrai­ment spécial de voir combien leurs coups sont beaux, surtout le revers de Borg… Vous ne savez jamais si vous allez avoir de nouveau l’oc­ca­sion de jouer avec des gars comme ça. C’est unique.

Tu peux nous parler d’Arthur Ashe et de l’in­fluence qu’il a pu avoir sur toi, en tant que joueur ou en‐dehors du court ?

C’était bien avant mon époque, donc pas tant que ça, pour être honnête. Pour moi, c’est surtout une connexion avec le court central, ici (NDLR : le Stadium Arthur Ashe), qui a été nommé en son hommage. Plus tard, j’ai entendu toutes les belles choses qu’il a faites pour notre sport. Malheureusement, son époque, comme celle de Borg, c’est un petit trop loin dans le temps, bien avant moi. Je ne me rappelle pas les avoir vu jouer, juste de high­lights d’Arthur Ashe quand il a gagné Wimbledon. J’ai cru comprendre que c’était un grand homme, qui a eu énor­mé­ment d’in­fluence et a inspiré beau­coup de gens. C’est triste qu’il ne soit plus avec nous, j’au­rais adoré le rencon­trer, sans aucun doute.

Qu’est‐ce que tu penses de ta saison, avec ce chan­ge­ment de raquette, ces défaites, celle contre Nadal… Où en es‐tu aujourd’hui ?

Pour moi, le chan­ge­ment de raquette, c’était avant tout fun. Une manière de faire un truc que je voulais faire depuis long­temps. Ca ne s’est pas passé comme prévu, même si j’étais très à l’aise avec. Malheureusement, mes douleurs au dos m’ont empêché de faire tout ce que je voulais. Je ne pouvais pas en faire abstrac­tion, je me concen­trais sur mon dos plutôt que sur ma raquette et les tactiques à mettre en place. Donc je l’ai laissée de côté. Vous savez, un match contre Rafa, ça ne fait pas ma saison, ça ne va pas me donner une immense confiance ou l’in­verse… Ca n’a pas été une saison si terrible que ça, d’ailleurs, jusqu’à Wimbledon. Et, à Wimbledon, c’était juste une décep­tion. J’aurais aimé mieux jouer, mais je pense que Stakhovsky a surtout très bien joué. Soyons honnête, il le mérite. Ensuite, j’es­pé­rais vrai­ment pouvoir gagner à Hambourg et à Gstaad pour reprendre confiance. Je n’ai jamais vrai­ment été en mesure de le faire. Donc, pour moi, l’idée, ça a surtout été de jouer des matches, de prendre du plaisir en m’en­traî­nant dur. Et j’y suis enfin arrivé à Cincinnati. Je suis toujours dans cette démarche, de gagner de la confiance match après match. Ca n’est pas instan­tané, il faut jouer, avoir la sensa­tion de prati­quer un bon tennis, d’être sur une pente ascen­dante et pas loin d’un super niveau… C’est un peu là où en j’en suis aujourd’hui et c’est pour ça que chaque match est impor­tant pour moi et pour­quoi je joue chaque point au maximum.

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