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Gasquet était si près…

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Une fois n’est pas coutume, Richard Gasquet s’in­cline en huitième de finale face à un énorme Stanislas Wawrinka 6–7(5) 4–6 6–4 7–5 8–6 en 4h15. Au terme d’un match dantesque où le Français aura laissé passer sa chance.

L’affiche était très belle. Elle a tenu ses promesses. D’entrée de jeu, les deux joueurs impriment un rythme d’enfer. Des longues diago­nales de revers d’une pureté sans pareille. Un combat d’homme où ils se rendent coups pour coups. Personne ne cède son service, c’est donc tout natu­rel­le­ment que la déci­sion se fait au jeu décisif. A ce petit jeu, c’est Gasquet qui s’en sort le mieux. Bien que mal embarqué, il profite de quelques grosses fautes de son adver­saire pour remporter la première manche 7 points à 5. Le second set est marqué par l’ar­rivée du kiné pour Stan’, qui se plaint de la cuisse droite. Même bles­sure qui l’a forcé à déclarer forfait à Rome. Mené 4–0, on se dit alors que le Suisse n’en a plus pour long­temps et que Richard se dirige vers une victoire facile… C’est bien mal connaître l’ab­né­ga­tion de Wawrinka. Il revient sur le court avec une envie déme­surée. Il arrive même à reprendre un jeu de service au Français, avant de devoir tout de même laisser la seconde manche à Gasquet : 6–4.

Troisième manche qui part sur le même rythme. Des énormes diago­nales de revers, qui sont souvent rempor­tées par le Français. Mais une effi­ca­cité et une préci­sion du Suisse qui frôlent la perfec­tion. Les lignes ont été dépous­sié­rées tout au long de la rencontre. C’est à 5–4 que Richard craque. Il cède son service à un Wawrinka possédé qui joue à un niveau de jeu impres­sion­nant. Et le set par la même occa­sion. L’espoir est revenu côté Helvète. Le quatrième set nous offre un spec­tacle tout à fait hallu­ci­nant. Wawrinka a un niveau de jeu excep­tionnel, en l’es­pace de 12 jeux, il claque pas moins de 27 coups gagnants ! Richard n’est pas en reste puis­qu’il en tota­lise 18. Une première grosse alerte à 4–3 où Gasquet est acculé, mais tient bon. Son jeu de service dure 15 minutes, mais il l’emporte fina­le­ment. Mais ce n’est que reculer l’échéance car le Suisse remporte ses mises en jeux très faci­le­ment alors que le Français peine. C’est natu­rel­le­ment qu’il cède, une nouvelle fois, son service au pire des moments : 7–5 Wawrinka quatrième set. 

Les anté­cé­dents de Gasquet dans les matches en cinq set ne jouent pas en sa faveur, on se dit alors que le Biterrois va craquer, d’au­tant que des signes inquié­tants de crampes sont aperçus chez le Tricolore à l’issue de la quatrième manche. Il n’en est rien. Une fois encore, les deux hommes se livrent à un duel de toute beauté. Un combat d’at­ta­quant. Service volée, amor­ties, pluie de coups gagnants… Tout y passe. Et surtout très peu de déchets. 11 fautes directes pour Gasquet contre 10 pour Wawrinka dans la cinquième manche. Mais la diffé­rence se fait, une fois encore, dans les coups gagnants où le Suisse est bien meilleur : 22 contre 11. Une manche encore une fois très accro­chée. Si bien que lorsque le Français sert à 7–6, on imagine un nouveau match mara­thon. Malheureusement pour Richard, Wawrinka en a décidé autre­ment. Il prend le service de Gasquet après un revers boisé du Français, preuve de sa défaillance physique.

Car c’est bien physi­que­ment que Richard a cédé aujourd’hui. Dans l’échange, il est diffi­cile de décerner un vain­queur tant les point ont été disputés. Disputés mais surtout somp­tueux. 92 coups gagnants pour Stan’ sur l’en­semble du match ! Pour seule­ment 55 fautes directes, un ratio impres­sion­nant. Richard n’était pas si loin fina­le­ment 57 coups gagnants contre 47 fautes… Il aura juste manqué un peu de physique. On était habitué à voir Richard faillir menta­le­ment. On se conso­lera en se disant que cette fois, c’est son corps qui n’a pas tenu le choc. Deux Français en quart de finale à Roland, on l’a entre‐aperçu… Mais fina­le­ment, on tentera de prendre notre revanche demain, avec un nouveau duel Franco‐Suisse qui promet de belles choses…