AccueilL'épopée tricolore vue par Lionel Roux: l'entrée en lice (1/4)

L’épopée trico­lore vue par Lionel Roux : l’en­trée en lice (1÷4)

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L’entraineur de l’équipe de France est revenu pour notre maga­zine GrandChelem sur la genèse de cette année 2014 et se projette forcé­ment sur la finale. Lionel nous livre un témoi­gnage poignant avec quelques confi­dences exclu­sives. Premier volet aujourd’hui, l’en­trée en lice des Bleus en Coupe Davis, face à l’Australie en février dernier.

Février 2014 : MOUILLERON‐LE‐CAPTIF, la France domine l’Australie 5 à 0.

C’est vrai qu’au départ, le joli nom de Mouilleron ne faisait pas rêver les Australiens… A Bercy, en novembre, je me rappelle qu’Arnaud échan­geait des mails avec Rafter qui lui disait : « Mais, attendez, vous vous foutez de nous, ce n’est pas possible ! C’est où, ce bled ? On ne le trouve même pas sur une carte ! » Arnaud lui avait joli­ment répondu : « Tu verras, c’est un très bel endroit en France, il y a une très forte attente parce qu’il n’y a pas eu de Coupe Davis depuis très long­temps. Le stade est tout neuf, on sera super bien reçus. » 

Un lieu qui lais­sait perplexe

C’est ce qu’il s’est passé. Les Australiens, Rafter le premier, ont été ravis. La salle était très belle, il y avait un magni­fique court d’entraînement, une salle de gym impec­cable… Tout a été mis en œuvre pour que l’on soit reçu comme des rois. Sur le plan sportif, une petite part d’inconnu subsis­tait, parce que je ne connais­sais pas très bien deux jeunes de l’équipe adverse, Kokkinakis et Kyrgios. Même si on était large­ment favoris sur le papier, une telle rencontre est toujours un peu stres­sante en début de saison. Et puis, on avait choisit la terre battue, ce qui était délicat, car les gars n’avaient pas joué dessus depuis Roland Garros. Le risque d’une bles­sure, ce genre de choses, c’est toujours stres­sant à gérer. Finalement, cela s’est fait en douceur et ils sont arrivés prêts le jour J. Avec le recul, je crois que cette rencontre a été la plus zen à gérer de toute la campagne 2014. Un beau moment, assez simple et serein.

Des adver­saires fina­le­ment conquis

Si je dois garder une image de cette rencontre, c’est la décep­tion de Mika (Llodra), aussi parce que c’est quelqu’un que j’aime beau­coup. Il n’avait pas été sélec­tionné par Arnaud qui esti­mait qu’il avait moins besoin de lui sur cette rencontre et que les autres gars étaient plus en forme. Mika a eu du mal à l’avaler, d’autant qu’il restait sur un nombre record de sélec­tions d’affilée. En plus, il a vu le week‐end bien se dérouler, des joueurs perfor­mants, investis, avec la banane et qui ont parfai­te­ment assuré. C’est dans ces condi­tions qu’il a reçu un « award » aux côtés des anciennes gloires fran­çaises de la Coupe Davis. Il avait ce visage figé, dur. Dans son esprit, la Coupe Davis, c’était terminé. Cela m’a fait mal de le voir ainsi.

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