Andy Murray fait le point : en conférence de presse, l’Ecossais est revenu en détail sur la nature de son problème physique, ressenti face à Jarkko Nieminen. Il avoue ne pas croire à sa victoire 1–6 6–4 6–1 6–2 contre le Finlandais…
« Ce n’est pas la même chose qu’auparavant. » En conférence de presse, Andy Murray a souhaité, d’emblée, se montrer rassurant. Voici le film de son problème de dos : « Hier, je me suis entraîné, tout allait bien. Ce matin, j’ai ressenti comme un point dans la jambe gauche. Puis, à l’entraînement, tout allait de nouveau bien. Juste avant le match, je me suis senti plutôt mal. A 3–0, au changement de côté, ça a été très dur. J’avais mal, j’étais tout contracté. Et puis, à la fin du premier et au début du deuxième, j’a failli arrêté. J’étais à deux doigts de dire stop. Je me disais : « Attends encore deux jeux et tu arrêteras si ça ne va pas. » Mais les traitements et le fait d’avoir été debout aux changements de côtés m’ont assoupli le dos. Je ne voulais pas arrêter le match. Et lui, en face, a commencé à faire des erreurs. » Mais alors, de quoi souffres‐tu, Andy ? « C’est une contracture, comme ça peut arriver à tout le monde. Je ne sais pas si c’est dû à une mauvaise position pendant la nuit… Peut‐être. Peut‐être aussi, lorsqu’on a une faiblesse quelque part – ici, au dos -, est‐il plus facile et normale d’avoir des douleurs de temps en temps, dans cette zone musculaire, puisque l’on compense certainement un peu ? » Quoi qu’il en soit, et c’est l’essentiel, « ce n’est pas une blessure en profondeur ».
« C’est une contracture »
La question de la blessure est une chose, celle du match en est une autre. Comment Andy Murray a‑t‐il pu l’emporter ? Lorsque l’on repense à son attitude en fin de première manche… Le Brit’, droit, sans engagement, absent sur les reprises d’appuis, inexistant au service. Que s’est‐il passé ? « Je ne crois toujours pas que j’ai réussi à remporter ce match. C’est pour ça que je ne suis pas franchement satisfait. Je suis juste incrédule. Je ressens avant tout des émotions, parce que je n’y crois pas. » La vérité, c’est aussi que la victoire de Murray, cet après‐midi, doit beaucoup à Jarkko Nieminen. Le Finlandais avait les cartes en main, au moins dans les deux premiers sets. Il le confirme d’ailleurs : « J’ai produit une qualité de tennis médiocre, et puis j’ai joué deux mauvais jeux et je lui ai laissé la possibilité de rentrer ou de revenir à nouveau dans le match. Après son traitement, ça a été beaucoup mieux, son muscle était peut‐être plus chaud. Il a commencé à monter en puissance. […] Moi, je voulais être plus agressif, mais je ne me sentais pas très bien, je ne me déplaçais pas très bien – j’ai commis beaucoup de fautes directes. » L’ami Andy confirme : « C’est aussi de sa faute si j’ai gagné : il m’a laissé revenir dans le match. Moi, je ne faisais que renvoyer la balle. »
La question, désormais, à l’issue de ce match improbable : Andy Murray sera‐t‐il suffisamment remis pour son match du troisième tour, samedi, face à Santiago Giraldo ? « J’ai un jour de récupération. Je vais en profiter un maximum. Mon kiné est l’un des meilleurs du monde. Il m’a dit que c’était juste une contracture. Ce matin, il m’avait conseillé de jouer, de voir comment j’allais. J’ai entière foi en ses conseils. » Fort bien, mais il devra cravacher, une nouvelle fois, face à un adversaire potentiellement dangereux sur terre. Le constat est simple… Andy se présente, Porte d’Auteuil, dans une condition physique semble‐t‐il bancale. Avec une demi‐finale à défendre, il ne pousse pas les observateurs à l’optimisme.
De votre envoyé spécial, à Roland Garros.
Publié le jeudi 31 mai 2012 à 17:25