Comme vous tous, nous avons eu le plaisir de découvrir dans L’Equipe Mag, hier, une longue interview de Roger Federer. Sans détour, le Suisse, désormais quatrième au classement, y revient sur une saison plus compliquée, sur sa jeunesse, sa vie de famille, parle de ses préoccupations et évoque ses ambitions. Morceaux choisis d’un joueur qui a encore l’envie de gagner.
Sa saison
« C’est peut‐être une année difficile, mais je ne suis pas frustré. Il ne faut pas se prendre trop la tête avec les défaites mais plutôt aller de l’avant. La saison n’est pas encore terminée. J’ai renoncé à la tournée asiatique après avoir disputé le match de barrage en Coupe Davis, pour la Suisse, en Australie, mais à présent, j’ai hâte de voir la suite. Il y a encore des échéances importantes pour moi, à commencer par le tournoi « à la maison », à Bâle (31octobre‐6novembre), le Masters à Londres… J’imagine que j’aurai beaucoup d’appétit pour le prochain Open d’Australie. Et je suis sûr que si je continue à travailler dur, maintenant que je me sens bien physiquement, ça firnira par payer. Je n’ai pas eu ce sentiment depuis longtemps. C’est bien de le ressentir à nouveau. »
Sur son adolescence
« Je ne sais pas à quel âge les gens deviennent moins timides. Mais, vers 16 ans, c’est quand même normal d’être timide, parce que les filles de ton âge ne veulent pas trop passer du temps avec toi. Elles ont toujours deux ou trois ans d’avance en terme de maturité par rapport aux garçons de leur âge. Moi, j’avais confiance comme joueur de tennis, ou pour passer du temps avec les filles. Mais, après, pour leur parler vraiment, c’était plus difficile. Si je les aimais bien, par exemple, je me sentais « insecure » (mal à l’aise). Mais au fil des années, c’est venu, je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais je pense que le fait de rencontrer beaucoup de gens, dont des filles, d’être entouré par des adultes, ça m’a certainement aidé à vaincre ma timidité. »
La gestion de sa carrière
À 30 ans, on ne gère pas sa carrière comme on le fait à 25. C’est normal. J’ai aussi une famille, maintenant. Cela exige une organisation beaucoup plus importante qu’en 2004. Quand je voyageais tout seul avec Mirka, c’était très facile à organiser, très flexible, j’allais où je voulais. Aujourd’hui, c’est très différent. Pour faire bouger la machinerie avec les petites (ses jumelles), ce n’est pas évident. Mais je ne me plains pas. Au contraire, j’apprécie tous ces changements. Je ne suis pas là pour accumuler le plus grand nombre de victoires possible. J’apprécie davantage de trouver des solutions aux nouveaux problèmes posés. Ça ajoute du piment à l’affaire. Et ce serait triste – si tu repenses à tes rêves de gosse – de vivre cette vie de joueur de tennis de façon totalement routinière. Car il s’agit d’un tout avec une remise en question chaque jour. Quand je viens m’entraîner ici à 8 heures du matin, je suis content. Ça fonctionne ou pas, mais au moins, je tâche de faire de mon mieux. Du coup, si ça marche, je me sens plus fort dans la tête.
L’après tennis
Arrêter de jouer au tennis, j’ai commencé à y penser il y a déjà quatre ans. Après tout ce que j’ai fait, je pourrai arrêter la conscience tranquille… Quand c’est fini, c’est fini ! Je suis fier de ma carrière et je sais que, de toute façon, après le tennis, j’aurai encore tellement d’années pour accomplir tant de choses. Notamment au sein de ma fondation.J’aurai plus de temps à lui consacrer, même si je suis déjà à fond dedans. »
Ses objectifs
« Un autre titre en Grand Chelem ou la médaille d’or en simple aux JO de Londres, à Wimbledon. Cette médaille olympique en simple, je ne l’ai toujours pas. Or, les Jeux Olympiques, ça a toujours représenté pour moi quelque chose d’extraordinaire… »
Les highlights d’une de ses meilleures prestations, cette saison : la fameuse victoire sur Novak Djokovic, à Roland !
Roland Garros 2011 : Federer vs Djokovic, les… par ODBruges
Publié le lundi 17 octobre 2011 à 17:19