Maria Sharapova et Sara Errani s’affrontent cet après‐midi, à 15h, en finale de Roland Garros. Un rêve qui pourrait devenir réalité pour les deux joueuses, l’Italienne n’ayant jamais atteint un tel niveau dans un Grand Chelem et Roland Garros étant le seul Majeur manquant au palmarès de la Russe.
« Maintenant, il reste encore un match. » Et ce match dont Sara Errani parlait après sa demi‐finale, c’est aujourd’hui. Un match qui change la carrière d’une joueuse de tennis. Un match qui change une vie. Pour sa première finale en Grand Chelem, on pourrait penser que l’Italienne est déjà passée dans une dimension différente. C’est sûrement vrai. Mais on peut parier qu’elle ne satisfera pas de cela. Après une saison sur terre battue quasi‐parfaite (23 victoires en 25 matches et trois titres), Errani confirme à Roland. Elle n’avait jamais battu de top 15 avant d’arriver à Paris, la voilà qui en bat trois en quelques jours. Des résultats qui lui permettront, lors de la parution du classement, lundi, de faire partie des dix meilleures joueuses mondiales, alors qu’elle est actuellement 24ème. Ce superbe parcours permet aussi à son pays d’oublier l’élimination prématurée de Francesca Schiavone, finaliste des deux dernières éditions. Son jeu de jambes, ses balles liftées, sa couverture du terrain : toutes ses qualités rappellent un certain Rafael Nadal. Il lui faudra cependant cravacher si elle veut réussir pareille performance que l’Espagnol, car en face il n’y aura pas n’importe qui, en la personne de Maria Sharapova.
Et la belle Russe, qui deviendra numéro 1 mondiale lundi, attend cette finale depuis longtemps. A 25 ans, elle a déjà remporté l’Open d’Australie, Wimbledon et l’US Open. Roland Garros est donc le dernier tournoi du Grand Chelem qui manque à son palmarès et elle pourrait, en cas de victoire, rejoindre le club fermé des sept joueuses ayant déjà remporté tous les Majeurs. L’ocre étant souvent considéré comme la surface sur laquelle Sharapova est le moins à l’aise, celle qui a notamment déclaré se sentir « comme une vache » sur terre battue réussit une quinzaine très solide. Elle n’a encaissé qu’un seul set, en huitièmes contre Zakopalova, et, hormis ce match, elle a complètement dominé ses adversaires et ne leur a laissé que 3 jeux maximum par set. Certes, mis à part sa demie contre Kvitova, elle n’a pas affronté de joueuse du top 20, évitant certaines pointures comme Serena Williams, Caroline Wozniacki ou Na Li. Alors, on se dit que 2012 pourrait bien être l’année de la Russe, tant elle a travaillé pour arriver à ce niveau‐là sur terre. Finaliste à Stuttgart, quart‐de‐finaliste à Madrid et gagnante à Rome : cela ressemble à un parcours de terrienne. Et il lui faudra continuer de garder le même niveau que ces dernières semaines si elle veut enfin s’imposer Porte‐d’Auteuil.
Une victoire qui sera difficile à obtenir pour chacune des deux joueuses tant leur niveau de jeu semble un cran au‐dessus des autres joueuses. Chacune de leur côté, elles ont réalisé un parcours presque sans fausse note. La clé du match pourrait alors se trouver au niveau physique. Errani a passé beaucoup plus de temps sur le court que son adversaire du jour et a, qui plus est, joué la finale du double dames hier, pendant plus de deux heures. Et son jeu qui consiste à faire travailler énormément son adversaire semble plus épuisant. La Russe peut, de son côté, s’appuyer plus facilement sur son service et sa première plus efficace que celle de l’Italienne. Numéro 2 mondiale, Sharapova part favorite, mais un exploit transalpin est possible. Sa compatriote Schiavone avait bien fait mentir tous les pronostics, en 2010.
Publié le samedi 9 juin 2012 à 10:08