Qu’il est agréable pour une journaliste d’être face à un ou une joueur(se) qui aime les conférences de presse et s’exprime aisément. Venus Williams fait partie de ces bonnes clientes à qui vous pouvez parler de tout sans qu’elle ne prenne la mouche. Parmi nos collègues anglophones, votre envoyée WLT a pu s’immiscer dans un entretien qui sort des sentiers battus. Après avoir confirmé que son entrée en matière niveau tennis était plutôt satisfaisante, l’interview a peu à peu dévié. De la mode, à l’écriture en passant par Monica Seles, Miss Williams a échangé en toute simplicité. Extraits.
Tu as encore fait sensation avec ta tenue. Elle a fait le tour du monde. Qu’en penses‐tu ?
Les tenues en dentelle sont quelque peu inédites, j’y avais pensé depuis un petit moment, j’ai cette robe en dentelle, c’est très agréable à porter, c’est amusant. J’aime bien créer quelque chose qui soit si couronné de succès.
Le tennis, c’est un monde difficile, il y a les classements, le pourcentage de premiers services, les balles de break converties. Tu as parlé d’illusion notamment à l’Open d’Australie. Peux‐tu parler d’illusion, de tout cela ? L’illusion dans ta vie, qu’est‐ce que cela signifie ?
En ce qui concerne mes créations, je parle d’illusion, l’illusion du nu. La robe rouge, la robe Can‐Can, ce n’était pas une question d’illusion, c’était juste une question de style. Mais en Australie et ici, c’était le contraire. Ce que j’essaie de faire, c’est de me lancer dans la mode. J’essaie aussi d’être bonne sur le court et en dehors.
Justement à propos de votre robe, je suis allée discuter avec les spectateurs qui ont vu votre match, ils sont ravis, ils adorent, ils trouvent que c’est très sexy et que ça change un peu. Quand on demande notamment à ces Messieurs quel effet ça leur fait quand la robe se soulève un peu au service, un homme m’a répondu : « cela fait travailler l’imaginaire ». Est ce que c’était votre but ?
Ça n’a pas été l’objectif initial. Tout a commencé en Australie avec les robes fendues, avec des fentes, avec des volants. Cela n’a rien à voir avec l’imagination et surtout avec les fesses. Il s’agissait de porter des robes qui soient fendues devant et qui donnent l’impression du nu.
J’ai les fesses rebondies mais c’est une question de génétique, si vous regardez mes parents c’est la même chose, ma sœur c’est la même chose. C’est une question d’illusion. On veut porter de la dentelle, l’illusion d’avoir la peau nue, c’est quelque chose de très joli, de très plaisant, simplement mettre en exergue la peau. C’est bien d’avoir des bonnes réactions sur cette collection.
On a beaucoup parlé de ta robe, lorsqu’on se lance dans la mode ou dans la musique, on s’attend à ce que les gens réagissent. Comment t’attends-tu à ce que les gens réagissent ?
Je l’ai d’abord créée pour moi, cela a à voir avec l’apparence que l’on a sur le court et comment les gens vont réagir. J’y ai pensé, je me suis dit que ça devait être différent, ça devait être unique, il faut que cela reflète ma personnalité. Je pense que mon style de mode reflète un peu ma personnalité sur le court.
Tu écris aussi. Peux‐tu parler de ton livre « Come to win » ? Quel est le projet ?
Ce livre va sortir le mois prochain. C’est sur le sport et sur la façon dont le sport change votre vie. Je ne sais pas si vous faîtes du sport mais le sport change votre vie. On a interviewé Vera Wang, styliste, des personnalités politiques, notamment Bill Clinton et Condolezza Rice. Ils ont fait du sport et le sport a fait la différence dans leur vie. Ce ne sont pas des professionnels mais ils sont devenus des personnages de renom dans leur domaine. On a parlé aussi du sport et des leçons que peut apporter le sport.
As‐tu choisi les personnes ?
J’avais fait une short list, une liste de souhaits. Nous avons fait des entretiens, des interviews. J’étais plutôt nerveuse mais je pense que ça s’est bien passé. J’espère que vous allez aimer ce livre.
A Wimbledon, tu disais qu’il fallait avoir de bonnes sensations dès le départ. Est‐ce que ça peut être la même chose ici ?
Il y a des fois où on se sent bien mais on ne joue pas bien. Tout dépend de la stratégie. Vous savez, les choses sont différentes à chaque match. Je n’essaie pas de réaliser la même chose à chaque fois. J’essaie d’apprendre grâce à l’expérience, en fait.
Tu fais partie des joueuses qui crient un peu sur le court, est‐ce que cela te donne de l’énergie ?
J’ai commencé à crier il y a 20 ans et je n’ai jamais arrêté. Monica Seles était ma joueuse de prédilection quand j’avais 10 ans. Et si je crie, c’est Monica qui en est responsable.
Publié le mercredi 26 mai 2010 à 16:24