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Williams : « C’est fabuleux ! »

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Souriante et détendue, Serena Williams est revenue sur sa 2e victoire à Roland Garros en confé­rence de presse. Avec fraî­cheur et fran­chise, l’Américaine répond aux ques­tions des jour­na­listes. Interview.

Serena, par rapport à l’année dernière, quel est le plus gros chan­ge­ment ?
Franchement, cette fois‐ci, je me sentais plus relâ­chée. Je ne me suis pas mis la même pres­sion cette année. Je crois que comme je restais sur une défaite au premier tour, je me suis dit : « Je n’ai plus rien à perdre, je peux me relâcher. »

Comment expliquez‐vous ces extra­or­di­naires vitesses en première balle de service ?
Je ne sais pas, je suis beau­coup plus petite que Sharapova pour­tant ! Je ne sais pas, c’est peut‐être le fait d’avoir grandi avec Venus, je me suis dit : « Elle sert très fort, je vais servir très fort aussi. » Cela·m’a beau­coup aidé. Je ne suis pas la plus grande sur le circuit mais j’uti­lise ma taille efficacement. 

Pouvez‐vous nous décrire la différence·d’émotion par rapport à l’année dernière, cette grosse défaite, et main­te­nant la joie que vous ressentez ?
Bien sûr, la défaite de l’année dernière me marque encore un petit peu. Mais, ce qui compte, c’est la façon dont on se reprend après. C’est cela un cham­pion, ce n’est pas tant le nombre de victoires, mais plutôt comment on remonte lors­qu’on est au fond du trou, que ce soit une bles­sure ou une défaite. 

Avez‐vous pensé prendre votre retraite au pic de votre carrière, comme Greta Garbo ?
Wouaw ! Quelle analogie, moi, Greta Garbo ! Merci de cette image…! Je dois dire que c’est vrai, mon objectif est sans doute de me retirer quand je serai au sommet de ma forme, mais est‐ce le cas aujourd’hui ?

Vous avez gagné il y a 11 ans de cela, ici. Auriez‐vous pensé, à cette époque‐là, qu’il vous faudrait 11 ans pour gagner de nouveau ?
Non, je ne sais même pas si j’y ai pensé. Je me suis dit que bien sûr, je rega­gnerai Roland Garros un jour. Mais je crois que si je n’ai pas regagné plus tôt, c’est peut‐être à cause de ma raquette, de mes erreurs, de mes fautes. 

Aviez‐vous un appétit de gagner plus fort que jamais cette année ?
Ma faim de victoire était très élevée, c’est vrai. A cause de cela, je n’ai peut‐être pas aussi bien joué aujourd’hui que dans d’autres finales. Je me suis mis un peu la pres­sion. Mais c’est aussi cette pres­sion qui m’a permis de bien mener le jeu aux moments importants.

Pourquoi jouez‐vous aussi bien à votre âge, selon vous ?
Je ne sais pas, je suis complè­te­ment relâ­chée, je profite de chaque instant. J’ai l’im­pres­sion que je n’ai pas encore sorti mon meilleur tennis. Je le dis depuis des années, je le dis à chaque fois, je peux jouer mieux, je veux atteindre ce niveau un jour. Et puis je ne me suis jamais sentie aussi bien, en pleine forme. Malgré mes 31 ans, j’ai l’air pas mal non ? Je ne me sens pas vieille comme si j’avais 31 ans, je ne sais pas pour­quoi. C’est peut‐être l’eau qui est plus pure en Amérique ! Je n’en sais rien.

Que pensez‐vous de la perfor­mance de Maria Sharapova aujourd’hui ?
Je crois que Maria a sorti son meilleur tennis contre moi aujourd’hui. C’était ce qu’elle voulait. Elle était déter­minée à produire son meilleur niveau, c’était la clé pour elle dans ce match. 

Pouvez‐vous nous parer de votre rela­tion avec la France, avec Paris ?
Tout se passe très bien, je suis souvent ici. Lorsque je suis à Paris, je me sens comme chez moi. Je vis une vie tout à fait normale, je m’en­traîne, je vais dormir. J’ai beau­coup plus de liens avec cette ville, avec ce pays. J’ai toujours eu une belle rela­tion avec Roland Garros et Paris ; il se trouve que le premier tournoi que j’ai gagné était ici. 

Vous avez terminé le match avec 3 aces. C’est la perfec­tion non ?
J’étais telle­ment inquiète et nerveuse à ce moment‐là que je me suis dit que je ne pour­rais pas réussir assez de coups de fond de court pour gagner. La preuve, celui que j’ai fait est complè­te­ment sorti du terrain ! Je me suis dit : « Serena, il faut faire des aces, ça passera, c’est le seul choix qui reste. » C’est ce que j’ai fait. Je n’au­rais même pas pu faire un coup droit ou un revers, ou même n’im­porte quel coup, je n’au­rais pas pu !

C’est votre seizième Grand Chelem, qu’est‐ce que signifie ce titre ?
C’est fabu­leux ! Je voulais gagner ici, ce Roland Garros 2013. Ce n’était pas le numéro 16 qui comp­tait pour moi, je n’y pensais même plus honnê­te­ment ! C’est Fabrice Santoro qui me l’a rappelé au micro. Et c’est vrai que 16, ça veut dire beau­coup pour moi, c’est quelque chose de tout parti­cu­lier. Je veux conti­nuer à en gagner encore plus. Peut‐être que je vais m’ar­rêter ici, à 16, mais moi je veux conti­nuer ce voyage pour en avoir encore plus.

De votre envoyée spéciale à Roland Garros