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Gilles Simon : « Je suis un caméléon »

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Nous avions inter­rogé Gilles Simon avant le week‐end de la Coupe Davis. Cela s’est passé à l’Open 13. Il avait livré ses impres­sions à notre envoyée spéciale Krystel Roche. Voici en inté­gra­lité cet entre­tien dont une partie a été sélec­tionné pour le numéro 11 de GrandChelem.

Je pense que ça va être une saison très inté­res­sante pour moi. Finalement, mon programme va être assez simple à faire. Si je veux rester dans une dyna­mique de progres­sion, conti­nuer de monter un peu au clas­se­ment, je suis vrai­ment obligé de cibler le tour­nois du Grand Chelem en grosse prio­rité, ainsi que les Masters Series. Je vais orga­niser tout mon programme par rapport à ces tournois‐là. On verra bien : peut‐être que ça se passera bien, peut‐être que ça se passera moins bien… Mais dans tous les cas, je suis obligé de m’organiser de la sorte, car c’est ma seule chance d’essayer d’arriver plus haut. 

Tu disais que ton but était de « faire péter » un Grand Chelem. Et que, pour toi, être bon, c’était atteindre systé­ma­ti­que­ment – ou quasi‐systématiquement‐ le dernier carré voire la finale des gros tournois…
Non, ça c’est être très bon ! Ça, c’est Federer ou Nadal (sourires). Moi, en fait, je fonc­tionne souvent par rapport à la saison précé­dente, j’essaye de prendre plus de point dans ces tournois‐là que je n’ai pu en prendre la saison passée. Donc voilà : je veux être de plus en plus régu­lier sur les gros tour­nois. Bien sûr, essayer de bien jouer égale­ment sur les autres. Lorsque l’on décide d’aller disputer un tournoi, c’est pour le jouer à fond. Après, il ne faut pas se cacher non plus : même si ce sont des tour­nois qui m’ont énor­mé­ment aidé dans ma progres­sion, même si c’est grâce à ces tour­nois que je suis sûre­ment arrivé à ce classement‐là, ce ne sont pas non plus ces tournois‐là qui me permet­tront d’aller plus haut. Donc je suis obligé de faire mon programme en fonc­tion. Ça passe par : ne pas jouer de tour­nois la semaine avant les Grands Chelems, des petites choses comme ça. Epurer un peu mon calen­drier. L’an dernier, j’ai gagné un tournoi avant un Grand Chelem, un tournoi avant un Masters Series, et ce sont des tour­nois que je ne vais pas rejouer cette année. C’est un risque à prendre.

Envisages‐tu, en revanche, de t’engager sur d’autres tour­nois, dans lesquels tu ne t’étais jamais inscrit auparavant ?
Non. L’an dernier, j’ai fait une saison à trente tour­nois, donc j’ai joué quasi­ment tous les tour­nois que je pouvais jouer… Cette année, je vais en retirer quatre ou cinq. Je ne vais pas passer à vingt tour­nois tout de suite non plus, parce que ce ne serait pas raison­nable, et que j’ai aussi besoin de matches pour me mettre en confiance. Mais je suis vrai­ment obligé de plani­fier ma saison dans cette optique‐là, si je veux espérer aller plus haut. Après, c’est peut‐être un peu plus risqué aussi, et peut‐être qu’à l’arrivée ce ne sera pas payant… Mais c’est simple dans ma tête. Je sais ce que je dois faire si je veux avoir une chance d’y arriver.

A ton avis, quel palier te reste‐t‐il à fran­chir pour atteindre le top niveau ? Que te manque‐t‐il ? A quel niveau as‐tu la plus grosse marge de progres­sion ? Qu’est-ce qui te sépare encore des tout meilleurs, d’un Federer ou d’un Nadal ?
Je pense que je suis très, très loin de ces joueurs là. Pour une simple et bonne raison : Il suffit de prendre le clas­se­ment. Pas en termes de places, bien sûr, parce qu’ils sont 1 et 2 et je suis 7. Mais tout simple­ment au niveau des points. On va prendre les points de Nadal cette semaine : il doit en avoir 14 000, je dois en avoir 4 000. C’est-à-dire qu’il a plus de trois fois mes points. En fait, tout simple­ment, je regarde un mec qui a trois fois moins de points que moi, combien il est… Il est 150. Donc voilà où il est l’écart (sourire) : il y a autant d’écart entre Nadal et moi qu’entre moi et un mec 150 (rires). Et à l’arrivée, c’est là où l’on se rend compte qu’il y a encore énor­mé­ment, énor­mé­ment de boulot à faire. Et qu’il ne faut pas confondre arriver à battre ces joueurs‐là une fois, et avoir leur niveau, ce que beau­coup de joueurs ont tendance à mélanger. Ils battent un joueur une fois, et pensent qu’ils sont au même niveau que lui. Non. Battre un joueur à un moment donné sur un terrain, ça reste possible. Ça reste très possible : c’est un match de tennis. Ce n’est pas un coup de poker non plus, ça montre qu’il y a des qualités, mais… Il y a une régu­la­rité à avoir. Ça en est la meilleure preuve. J’ai réussi à battre Nadal, j’ai réussi à battre Federer deux fois, et ils ont trois fois plus de points que moi. Donc c’est qu’ils sont encore trois fois plus forts, tout simple­ment ! Et à chaque fois que je vais les jouer, je vais les jouer pour essayer de gagner. Les ayant déjà battu, je vais forcé­ment jouer en me disant « Voilà, tu as peut‐être encore une chance de passer ». Mais à l’arrivée, prétendre que je suis au niveau de ces joueurs‐là parce que j’ai réussi à les battre une fois… Non. Ce qui me reste à bosser, ce ne sont pas telle­ment les matches face à eux, ce sont les autres matches. Je crois que leur grande force, c’est de réussir à passer systé­ma­ti­que­ment contre des joueurs très forts, entre la ving­tième et la tren­tième place, et de passer net et sans bavure. Des scores sans appel, trois petits sets, contre des joueurs très solides… Là où tout le monde voit un match piège, eux, non, y a pas de piège… 

Je ne pense pas avoir perdu un Grand Chelem physi­que­ment depuis un bon moment. C’est-à-dire qu’à chaque fois que je suis arrivé sur les matches que j’ai perdus, avant le match, j’étais bien physi­que­ment, j’étais en jambes, j’avais toutes mes réserves. Cette gestion des matches, des tours d’avant, de la récu­pé­ra­tion, je commence à l’avoir de plus en plus. Maintenant, c’est beau­coup plus une ques­tion de niveau de jeu, tout simple­ment. D’un niveau de jeu moyen on va dire. Je suis un joueur qui a un niveau de jeu qui évolue énor­mé­ment en fonc­tion de mon adver­saire. Et il faut que je lutte de plus en plus contre ça.

Tu fais le caméléon ?…
Toujours. Ça a toujours été comme ça. C’est pour ça que je n’ai jamais senti que j’avais vrai­ment de limites dans mon jeu : à chaque fois que j’ai joué des joueurs très forts, j’arrivais à m’adapter, à jouer aussi bien que ces joueurs‐là. Pour autant, j’ai toujours eu du mal à battre des joueurs soi‐disant infé­rieurs en termes de clas­se­ment. Parce que mon niveau de jeu moyen n’est pas plus élevé que le leur. C’est juste ça. Ce n’est pas qu’ils me « tirent vers le bas », c’est que j’arrive à le monter certai­ne­ment plus haut qu’eux, quand le besoin se fait sentir, mais mon niveau de jeu moyen n’est pas au‐dessus de celui de ces joueurs‐là. Ce qui explique qu’à chaque fois, je passe beau­coup de temps sur le terrain, et que je gagne les matches… Souvent difficilement.

Quels récents progrès t’apportent le plus satisfaction ?
Mentalement je pense. Parce que, de plus en plus, même si les matches sont compli­qués, j’arrive à m’en sortir. Et fina­le­ment, j’y arrive souvent en élevant un petit peu mon niveau de jeu. Plus simple­ment en atten­dant que l’adversaire craque du fond. En rehaus­sant le mien. Finalement, je gagne de plus en plus de matches comme ça, et c’est ce qui fait la diffé­rence. Parfois, un match gagné de manière labo­rieuse au premier tour peut carré­ment être syno­nyme de victoire du tournoi. On ne sait jamais où l’on va s’arrêter, puisque chaque match est diffé­rent. A mon avis, ce que je fais de mieux en mieux, c’est gérer mes émotions sur le terrain, mes appré­hen­sion, bien jouer quand je suis tendu, même quand j’ai peur, même dans les moments impor­tants. Je commence à être vrai­ment habitué à ce genre d’émotions, et à savoir comment je vais faire pour m’en sortir, pour passer outre. Déjà, je l’accepte. Je ne suis pas imper­méable, pas du tout, mais juste­ment, je l’accepte. Auparavant, je ne l’acceptais pas. Quand j’avais peur, quand je sentais que j’étais tendu avant le match, je me disais « Nan ! T’as pas peur, t’as pas peur, t’as pas peur… ». Tu vois ? Et en fait… Non. Là, main­te­nant quand j’ai peur… Tu le ressens. Tu te dis « Là… voilà…». Tu sens que tu ne vas pas laisser partir un coup de fusil à la deuxième frappe (sourire)… Accepter cet état, se connaître de mieux en mieux, cela m’a beau­coup aidé. Aussi bien menta­le­ment que physi­que­ment. Thierry m’a beau­coup aidé égale­ment dans l’approche des rencontres. 

Toi et Thierry (Tulasne), on peut dire que c’est une équipe qui gagne… Vous semblez extrê­me­ment complé­men­taires, et complices.
On s’entend super bien, et Thierry m’apporte énor­mé­ment. Je ne me cache pas, surtout pas avec lui. Si je lui dis « Là je joue un match, je me sens moyen… », on en parle, il me dit « Voilà, tu sais comment ça va se passer, tu vas avoir peur, tu vas être tendu au début, c’est normal si tu fais des fautes etc ». Ce qui m’a aidé, c’est le fait de l’accepter et d’en parler, plutôt que de faire l’autruche. Sur tous les plans. Même physi­que­ment. Avant, même quand j’étais fatigué, je me disais « Non, t’es pas fatigué ! Le mec, il est plus fatigué que toi ! T’es pas fatigué ! », pour essayer de me raccro­cher à ça… Et main­te­nant, je l’accepte. Je me dis « Bon, là, tu es moins bien ». Je me pose des constats de base, en me disant « Voilà, quel est mon état ? Qu’est-ce que je fais pour essayer d’arriver à être mieux ? ». Avant, je refu­sais cet état. Je me disais « Nan, t’es pas comme ça ». Alors parfois, oui, ça aide aussi, et tu arrives à t’en convaincre. Mais c’est sûr de se convaincre à chaque fois… Tu te dis « Non, je ne suis pas fatigué », sauf qu’au point d’après il y a un rallye et tu n’arrives pas à courir… Voilà, il faut apprendre à le gérer différemment.

Penses‐tu qu’il y ait des simi­li­tudes, en tant que joueurs, entre ton coach et toi ? Lorsqu’il était encore sur le circuit, Thierry était réputé pour avoir un mental d’acier, il fallait vrai­ment s’accrocher pour lui prendre un point. Et il arri­vait à être très solide (10e mondial) sans pour autant avoir de coup qui « sortait du lot » …Vous vous êtes trouvés, en quelque sorte ?
Je pense que dans l’état d’esprit, oui. A la base, on est deux bons guer­riers. Lui avait horreur de perdre, moi j’ai horreur de perdre aussi. Donc (sourire)… Il était très solide, sans avoir un coup brillant en parti­cu­lier. Mais c’était aussi une de ses forces : il le savait. Tous les jours il me dit « Putain, si j’avais eu ton accé­lé­ra­tion de coup droit j’en aurais fait des tonnes, et toi tu ne t’en sers même pas ! » Mais c’est qu’il est très lucide par rapport à ce qu’était son niveau de jeu. C’est-à-dire que c’est le seul joueur, ou ancien joueur, que je connaisse qui me dit « J’étais 10e. Et ben je ne pouvais pas être mieux ». Il ne se suréva­luait pas, et ne se sous‐évaluait pas non plus. Il sait pour­quoi il est arrivé 10e, il sait pour­quoi il était plus fort que les autres, et il sait pour­quoi il était moins fort que ceux qui étaient devant et pour­quoi il ne pouvait pas les dépasser. Souvent, le plus diffi­cile à garder dans le tennis, c’est cette luci­dité juste­ment. Parce que souvent, une petite victoire, un bon tournoi, et le joueur s’enflamme. Voilà, il bat un top 10, en faisant une finale ou en gagnant un tournoi il se dit « Ça y est, j’ai gagné un tournoi, j’ai le niveau de ces mecs‐là, je vais y arriver demain ». Et le lende­main il n’y arrive pas, et se rend compte que…ben… Non ! Je crois que le plus impor­tant, vrai­ment, c’est de bien se connaître. A tous les niveaux, au niveau du jeu, au niveau du mental, au niveau du physique, au niveau de sa résis­tance, au niveau de ses capa­cités tennis­tiques. De pas se sous‐estimer, ne pas se sures­timer non plus. Arriver à bien cerner ce que l’on fait mieux que certains joueurs, ce que l’on fait moins bien que d’autres, pour juste­ment arriver à garder ce que l’on fait de bien, et travailler ce que l’on fait de pas bien. Si le constat de base n’est pas bon, ben… Tu pars sur n’importe quoi.

Te sens‐tu beau­coup plus attendu cette année que lors des saisons précédentes ?
Oui je me sens attendu, mais c’est pareil… L’attente, c’est quelque chose qui se gère. C’est un nouveau para­mètre, mais cela se gère aussi. De toute façon, quand on progresse et que l’on attend un certain niveau, on est toujours attendu. Federer, qui a treize titres en Grands Chelems est toujours attendu sur chaque tournoi. Nadal, qui a déjà six Grands Chelems, est toujours attendu. Pourtant, on a envie de dire « Ils n’ont plus grand‐chose à prouver ». Ben si. Si chaque tournoi on les remet ça en cause parce qu’il y a untel qui a bien joué la semaine avant et qui va soi‐disant les battre… Toutes les semaines, ils sont attendus. Donc se dire : « Nan, c’est trop diffi­cile main­te­nant parce que je suis attendu »… Ça n’a pas trop de sens ! Ce que je veux dire, c’est que Federer et Nadal sont attendus à chaque tournoi (sourire)… et font finale à chaque tournoi ! (sourire) C’est un peu gênant au début, et il y a un moment où l’on s’habitude, et où l’on joue, déjà, tout simple­ment pour soi, pour essayer d’être le plus fort possible. Et il faut savoir pour­quoi on rentre sur le terrain. Je pars du prin­cipe que si, quand je vais sur le terrain, je donne tout ce que j’ai, que je joue bien, que je mal, que je gagne ou que je perde… Si je me suis battu du début à la fin, si je fais un mauvais match, ou même si je fais un bon match et que je perds, ben je suis déçu mais voilà, tu perds un match. A part pour les tout meilleurs, chaque semaine on perd. L’an dernier j’ai joué 30 tour­nois, j’ai perdu 27 fois. Et je le sais avant, que, dans la semaine, il y a certai­ne­ment un moment où je vais perdre. Donc il ne faut pas non plus se mettre non plus des masses de pres­sion là‐dessus en se disant « Ah ! J’ai pas le droit de perdre ! J’ai pas le droit de perdre… », parce que de toute façon on VA perdre, à un moment ou à un autre. Juste essayer de donner le maximum, faire ce pour quoi on est sur le terrain, puis à l’arrivée, des gens qui vous diront que c’était un match pourri ou que vous auriez du gagner, il y en aura toujours. On peut dire n’importe quoi sur un Federer : « C’est fini, sa saison dernière elle était nulle… » Ouais, elle était nulle… Il a gagné un Grand Chelem, a fait deux finales, il a fait une demie… Je crois que je la prends la saison ! Il a fait deux saisons en en gagnant trois, donc main­te­nant, on a l’impression que c’est normal… Il faut juste ne pas perdre de vue l’essentiel non plus.

Comment appréhendes‐tu la saison sur terre battue ?
Je la sens bien. C’est la surface que je préfère, donc aucun problème (sourire).

Pour finir, quelques mots sur Roland‐Garros. Chaque année, c’est la même chanson : tu es fran­çais ? Tu DOIS réussir du côté de la Porte d’Auteuil. Or chaque année, le bataillon trico­lore maigri comme peau de chagrin au fil des tours. Trop de pres­sion, trop d’attente, trop de tout. Là où certains étran­gers seraient galva­nisés par leur public (parce qu’il faut bien le dire, c’est tout de même fabu­leux d’évoluer « à la maison »), les fren­chies ont cet éternel blocage. Et le calen­drier Atp est si bien fait que l’enchaînement terre‐gazon et Roland‐Wim est un peu… brutal. Que penses‐tu de tout ça ?

Finalement, je pense qu’être un peu plus attendu sur chaque tournoi m’aidera pour uoland. Parce que c’est un tournoi où, forcé­ment, je me mettais de la pres­sion, où j’avais envie de bien faire, même lorsque je n’étais pas attendu, parce que c’est un tournoi qui me tenait à cœur, donc… Quand j’ai de la pres­sion en rentrant sur le terrain, ce n’est pas la pres­sion exté­rieure. C’est la pres­sion que je me mets moi. L’importance que j’accorde à ce tournoi‐là en parti­cu­lier. Donc il y a des moments où, même je ne suis pas attendu du tout, par personne, je vais trans­pirer avant mon match parce que j’ai envie de bien faire, j’ai envie de bien jouer. Et si le tournoi, je ne ressens pas qu’il est impor­tant ou quoi, même si tout le monde est là à dire « Ahlala ! »… Non. Si je ne le ressens pas, je ne le ressens pas, point. La seule pres­sion que j’ai, c’est celle que je me mets. Forcément, je m’en mets à Roland, car c’est un tournoi que j’ai envie de bien jouer, plus qu’ailleurs. C’est toujours diffi­cile dans les premiers tours. Mais ça peut être incroyable quand ça commence à bien se passer et que l’on a ses repères.

″La Chose″ (Quatre fantas­tiques), cela t’a plus ?
« Ben… Surpris déjà, pour commencer. (sourire) La chose… J’ai vu le film : la Chose, il casse tout, il tape partout, il est costaud… Je n’avais pas l’impression que c’était moi ! Mais à part ça… Faire un truc sur les 4 fantas­tiques alors que dedans il y a une femme invi­sible… Forcément, celui qui sera la femme invi­sible, bon, tu ne sais pas trop comment le prendre… C’est diffi­cile. Je ne sais pas si c’était une super bonne idée. Maintenant voilà, au moins, ils ont tenté quelque chose. (sourire) »