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Jérémy Chardy : « Plus je tapais fort, plus ça rentrait dans le court »

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Après Llodra mercredi, la surprise du jour est de nouveau fran­çaise, en la personne de Jérémy Chardy. Le Français, classé au‐delà de la 200e place mondiale, a sorti Nalbandian en cinq sets après avoir été mené 0–2. Sur le terrain comme dans la salle d’in­ter­view, ça décape.

Remonter deux sets à Nalbandian pour s’im­poser, as‐tu le senti­ment d’avoir réalisé l’un des plus exploits du tournoi ?
C’est en tout cas le plus bel exploit que je n’ai jamais fait. Je ne suis pas sûr que ce soit le plus beau de Roland Garros mais ce n’est pas grave. Battre un Top10 dans un tournoi du Grand Chelem, c’est quelque chose de rare pour tout le monde. 

Même mené deux sets à rien, vous avez continué à y croire. Qu’avez‐vous modifié pour repartir ? 
Il me mettait beau­coup de pres­sion au service et il a profité de ma nervo­sité au début. Mais je n’ai jamais pensé à la défaite, je me suis toujours poussé menta­le­ment et après j’ai balancé tout ce que j’avais. Je me suis rendu compte qu’il n’ai­mait pas quand je le faisais avancer et reculer alors je me suis servi des amortis et des coups courts croisés pour le faire douter. Il a aussi eu un petit coup de mou au troi­sième set et c’est comme ça que je suis revenu. Après il n’a jamais réussi à repartir. Et de mon côté, avec le public, plus je tapais fort, plus ça rentrait dans le court, j’étais sur un nuage. Pourtant, je m’étais dit avant le match que ce genre de joueur ne perdait jamais avant les quarts. Je suis content de m’être trompé.

Qu’est ce qui a changé dans ton jeu ces dernières semaines pour arriver à ce niveau, alors que tu es au‐delà de la 200e place mondiale ?
Avant je ne faisais qu’at­ta­quer, main­te­nant je dose mieux et j’ap­prends à défendre. Je n’avais jamais joué un cinq sets et je m’étais dit que je devais m’y préparer et je suis content d’avoir fini sans problème physique. 

A quoi pense‐t‐on sur la balle de match ?
Sur la balle de match, avec un double break, je me rends compte que cela deve­nait dur pour lui de gagner. J’ai pensé à tout ce que j’ai fait depuis que j’ai commencé à jouer, c’est une bonne récom­pense pour mon travail et tous ceux qui m’aident

Cela fait 10 ans que tu es avec ton entraî­neur Frédéric Fontang, c’est rare à ce niveau de rester aussi fidèle à un coach…
On s’en­tend très bien, on a plus qu’une rela­tion coach‐joueur, il fait tout pour me faire progresser. Si je gagne, il gagne aussi, on partage tout, et il y a eu aussi des moments diffi­ciles. Mais je suis content d’avoir sorti ce match‐là à Roland, devant notre public. Cela prouve que nous sommes sur la bonne voie.

Au prochain tour, contre Tursunov, cela promet au niveau de la bataille des costauds…
C’est sûr que les échanges ne vont pas durer bien long­temps. Il va falloir l’agresser le premier, mais oui, cela risque de cogner.

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