Le « On‐court Coaching » sera généralisé l’an prochain sur le WTA Tour et Patrick Mouratoglou, coach notamment d’Anastasia Pavlyuchenkova (67e mondiale) a son mot à dire sur cette nouvelle disposition.
En tant que coach, je ne peux que me réjouir d’une telle décision qui nous permet d’augmenter notre influence sur le cours du jeu. Notre métier n’en devient qu’encore plus intéressant, et plus riche, notre intervention, plus décisive. Lorsque des amis travaillant dans d’autres domaines d’activité me demandent en quoi consiste mon métier, une seule réponse me vient à l’esprit : « Mon métier c’est de faire gagner ma joueuse ».
Nous préparons nos joueuses toute l’année pour cela, nous élaborons leur programmation de tournois, nous améliorons leurs qualités physiques, nous développons leurs coups et leur potentiel. Puis, au fur et à mesure que les matchs approchent, nous absorbons leur stress, nous leur proposons des plans de match tenant compte des forces et faiblesses de leurs adversaires, nous leur imposons la mise en place de ce que nous travaillons lors de séances d’entraînement. Enfin, à travers nos mots et notre ton, nous apportons la confiance nécessaire à toute performance sportive.
En théorie, lorsque notre joueuse se présente au match, elle est prête à être performante … seulement parfois, le stress du match peut lui faire oublier les consignes, d’autres fois, c’est son adversaire qui lui pose des problèmes nouveaux, parfois enfin, elle n’est pas dans un bon jour et ne parvient pas à appliquer les consignes ou tout simplement à jouer son jeu.
Alors, nous avons désormais une chance de changer le cours du jeu par notre intervention. Cela donne encore plus de force à notre action. Cela nous permet d’être encore plus près de l’action, et d’être encore plus concrêt. Notre métier passe beaucoup par la communication, le coaching sur le court, c’est l’avènement de la communication ! Et le résultat, nous pouvons en juger sur pièce, et sur le champ.
Enfin, le coaching existe en tennis depuis toujours, il est juste hypocrite et caché parce qu’interdit. En réalité, il est toléré depuis longtemps mais les coachs sont obligés de se cacher. Ils interviennent de divers moyens au cours du match, soit en criant des informations dans une langue souvent inconnue de l’arbitre de chaise, soit par des gestes qui sont autant de codes préalablement définis avec le joueur.Le coaching sur court aura, en plus, le mérite de régulariser une situation jusque‐là illégale et toléré.
Patrick Mouratoglou pour Welovetennis
Publié le mardi 21 octobre 2008 à 22:46