Malgré l’absence de Jo‐Wilfried Tsonga, la délégation française arrive à New York forte de son bilan positif à Wimbledon, avec trois représentants en huitièmes. Hélas, l’état de forme de Gaël Monfils et les tirages au sort compliqués de ses compatriotes laissent augurer d’une compétition difficile pour les Frenchies, et c’est plutôt vers Marion Bartoli qu’il faudra se tourner pour espérer de bons résultats à l’US Open.
En l’absence de Jo‐Wilfried Tsonga, Gaël Monfils est le seul joueur français à bénéficier du statut de tête de série à l’US Open. Ironie du sort, la Monf’ débutera face au même adversaire que Tsonga au premier tour à Wimbledon, l’Américain Robert Kendrick. Un premier obstacle à la portée du Français, mais attention car les yankees ne sont jamais aussi dangereux que sur leurs terres. En cas de victoire, Monfils pourrait affronter Igor Andreev, qui devrait être trop juste car il revient de blessure et manque de confiance. Les choses se compliqueraient ensuite sérieusement au troisième tour avec un choc à prévoir contre Andy Roddick. Étant donné le beau parcours d’A‐Rod à Cincinnati, là‐même où la Monf’ n’avait été que l’ombre de lui‐même face à Alejandro Falla, une victoire semble plus qu’hypothétique.
Ca se gâte pour les autres français, non têtes de série et qui ont pour la plupart hérité de premiers tours difficiles. Parmi les cas presque désespérés, Stéphane Robert, Arnaud Clément et dans une moindre mesure Paul‐Henri Mathieu. Les deux premiers n’ont quasi aucune chance face respectivement à Andy Roddick et Marcos Baghdatis, et la tâche de PHM s’annonce bien compliquée face à Lleyton Hewitt. Pour s’en sortir, l’Alsacien devra compter sur le même sursaut d’orgueil qui lui avait permis de sortir sa bête noire Mikhail Youzhny à Wimbledon avant de rallier les huitièmes. En cas de victoire, PHM aurait un second tour à sa portée contre Leonardo Mayer ou son compatriote Guillaume Rufin, mais devrait ensuite se mesurer à un Roger Federer quasi intouchable.
Jérémy Chardy, Julien Benneteau et Michaël Llodra restent tous trois sur des parcours plus qu’honorables au cours des US Open Series. Quart de finaliste à Toronto, Chardy a ses chances face à Ernests Gulbis, mais le Letton ne compte sans doute pas échouer en Grand Chelem, lui qui a abandonné dès le premier tour à Roland‐Garros et n’a pas pu participer à Wimbledon. Julien Benneteau a ses chances contre le revenant Radek Stepanek, qui a toutefois montré de belles choses à New Haven. Il aurait ensuite la route dégagée jusqu’au troisième tour, où les choses se compliqueront sérieusement avec une rencontre à prévoir face à Tomas Berdych, qui rencontrera justement Michaël Llodra pour son premier tour. Le Parisien peut croire à l’exploit mais sa tâche sera difficile à surmonter.
Pour finir, si Gilles Simon et Richard Gasquet ont été relativement épargnés, ce n’est qu’en apparence. Simon devrait parvenir à canaliser la fougue du jeune américain Donald Young au premier tour, mais devrait avoir du mal à se défaire de Philipp Kohlschreiber, performant à Toronto, au match suivant. Simon rencontrerait ensuite Rafael Nadal en personne, un vrai parcours du combattant en somme. Richard Gasquet pour sa part, devrait se défaire de Simon Greul au premier tour, et peut vraiment espérer triompher de Nikolay Davydenko au second tour. Il est donc clairement le Français qui a le plus de chances d’accéder aux huitièmes où il rencontrerait Andy Roddick, qu’il a déjà battu par le passé.
Chez les filles, guère plus de raisons d’espérer. Aravane Rezai, peu en vue au cours des US Open Series, ne devrait pas peser bien lourd face à Maria Sharapova au troisième tour. Alize Cornet aura bien du mal à se défaire de Kaia Kanepi. Les espoirs dans le tableau féminin reposent quasi exclusivement sur les épaules de la numéro un Marion Bartoli, forte de ses quarts à Stanford, Cincinnati, Montréal et New Haven. Pas d’inquiétudes en perspective avant un troisième tour piégeux contre l’imprévisible Ana Ivanovic ou la redoutable Jie Zheng, en vue à Montréal. Un huitièmes de finale semble à la portée de Bartoli, qui s’attaquera ensuite à la montagne Clijsters avec de sérieuses raisons d’espérer.
On peut espérer avoir un Français en huitièmes dans les deux tableaux, mais répéter les succès de Wimbledon semble presque inimaginable, comme le suggère le DTN Patrice Dominguez : « Ce serait un exploit si un Français allait en deuxième semaine, compte tenu du tirage au sort qui leur a été très défavorable ».
Publié le lundi 30 août 2010 à 15:38