AccueilWLT AwardsPHM, on en redemande !

PHM, on en redemande !

-

Ce jeudi 13 décembre, WLT remet son Award du tren­te­naire de l’année.

Le ou la tren­te­naire. Trois joueurs et trois joueuses nominés, pour un seul prix. Un prix qui vise à récom­penser la perfor­mance d’un joueur appro­chant de la fin de sa carrière. Mais qui, cette année, a rappelé qu’ex­pé­rience et résul­tats pouvaient marcher de concert. Exit les Federer et Serena – une autre caté­gorie, plus pres­ti­gieuse, les attend. Ici, il s’agit de valo­riser qui une belle histoire, qui une éton­nante abné­ga­tion, qui une constance, qui un retour en forme.

Vous ne trou­verez ni de Roger Federer, ni de Serena Williams dans ce listing. Ces tren­te­naires sont hors‐catégories… ou, plutôt, réservés à une autre caté­gorie un peu plus pres­ti­gieuse. C’est le parti pris de WLT.

On s’en souvient tous. On a encore tous en mémoire les premiers pas sur le devant de la scène de Paul‐Henri Mathieu. C’était il y a dix ans, déjà. En 2002, l’Alsacien âgé de 20 ans, se décou­vrait aux yeux du grand public. Qualifié pour les huitièmes de finale de Roland Garros, PHM était opposé à André Agassi. Et Paulo menait deux sets à zéro avant de s’in­cliner face au numéro quatre de l’époque. Les Français décou­vraient un jeune homme rempli de talent. Un jour d’août, il deve­nait le dernier joueur à battre Pete Sampras au deuxième tour de Long Island. Car l’Américain allait terminer sa carrière sur un quator­zième et dernier Grand Chelem, à l’US Open. Mais c’est à l’au­tomne où Paulo va défi­ni­ti­ve­ment marquer les esprits. Il remporte deux tour­nois consé­cu­tifs. Un premier à Moscou en étant issu des quali­fi­ca­tions, où il bat au passage Marat Safin. Puis la semaine suivante, il s’im­pose du côté de Gerland à Lyon. D’excellents résul­tats qui poussent Guy Forget à le sélec­tionner pour la finale de la Coupe Davis à Bercy. La suite vous la connaissez, et inutile de la rappeler. A la suite de cette saison où il a véri­ta­ble­ment, PHM est élu révé­la­tion de l’année par l’ATP. Une première pour le tennis fran­çais depuis Fabrice Santoro, douze ans auparavant.

Depuis Paulo a tout connu, jusqu’au pire. Début 2011, on le dit prati­que­ment perdu pour le tennis. Et pour cause. Il doit subir une lourde opéra­tion du genou gauche qui néces­site qu’on lui « frac­ture le tibia et le péroné afin de réaxer la jambe dans l’autre sens ». 272 jours sans toucher la moindre raquette. Si ce n’est assis, la jambe dans attelle allongée sur une table. Ces images ont marqué. Paulo se bat, ne renonce jamais. Son courage et ses efforts sont récom­pensés en début de saison 2012. Il revient sur le circuit tout d’abord dans un Challenger en Allemagne, à Heilbronn. Il rede­vient un joueur de tennis, une seconde vie pour lui. Il fait sa deuxième appa­ri­tion à l’Open du Sud de France, à Montpellier. Le Strasbourgeois remporte son premier match face à l’Allemand, Cedrik‐Marcel Stebe. Un soula­ge­ment. Quelques mois plus tard, il vit, peut‐être un des plus grands moments de sa carrière à Roland Garros. Opposé au seconde tour à l’Américain John Isner, PHM réalise un match héroïque. Une victoire en cinq manches que chacun a, encore, dans les mémoires. « C’est pas possible, c’est pas possible. » Si Paulo, après 5h41 d’un mara­thon gran­diose, il s’im­pose 6–7 [2], 6–4, 6–4, 3–6, 18–16, battant au passage le record de nombres de jeux disputés (76) dans un match à Roland Garros. Paulo revient de si loin… « C’est prati­que­ment indes­crip­tible. Ce sont des moments très forts. J’ai joué tous les Grands Chelems sur des grands courts, mais c’est un des plus grands moments de ma carrière. Surtout après la bles­sure, je me suis battu pour revivre ça. Même si j’avais perdu, j’au­rais passé une journée incroyable sur ce court avec le public derrière moi. Même si je voulais gagner, j’étais prêt à perdre. J’ai plus de recul aujourd’hui. C’est impor­tant aussi. »

Paulo ne s’ar­rête pas là. En juillet il atteint les demi‐finales de l’ATP 250 de Gstaad, s’in­cli­nant face à Janko Tipsarevic. En fin de saison, il réalise à nouveau une demi‐finale. Cette fois à l’ATP 500 de Bâle. Il est seule­ment stoppé par Roger Federer. Paul‐Henri Mathieu était 733ème joueur mondial le 6 février 2012. Résultat 10 mois plus tard, il occupe le 58ème rang mondial, avec 734 places de gagnés. Tout simple­ment incroyable.

Paulo a sans doute débuté une deuxième carrière à 30 ans, persuadé qu’il lui reste de belles choses à accom­plir. Sa leçon de courage est un exemple. Si un retour dans le top 50 est plus qu’en­vi­sa­geable, avec la qualité de jeu affiché en fin de saison, il pour­rait même viser encore plus haut. En tout cas, on te le souhaite.

Les WLT Awards sont orga­nisés en parte­na­riat avec « Roger, mon amour », le livre tennis événe­ment sur Roger Federer.


ROLAND GARROS 2012 – Le match du jour – MATHIEU… par VideosMediaStudio