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SH – Monfils : « Le public me donne des aile »

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C’est un Gaël Monfils tota­le­ment survolté qui a surclassé Andy Roddick hier au crépus­cule. Une victoire qui ouvre encore plus l’appétit de « la Monf », puisqu’elle lui offre l’opportunité de prendre au prochain tour sa revanche sur un certain Roger Federer…

Bravo Gaël, tu as été plus vite que la nuit !

C’est sûr que ce n’était pas facile. Je savais qu’on avait à peu près une heure et demie, une heure 45 de jeu, peut‐être un peu plus. C’est un peu stres­sant, mais je suis content de l’avoir fait.

Tu as eu des problèmes de chaus­sures. Tu remuais les jambes au départ, tu étais un peu tendu ?
J’avais des chaus­sures neuves et je les avais vrai­ment trop serrées. Mon pied était vrai­ment très comprimé, cela me donnait des fourmis. Les deux premiers jeux, c’était même très chiant.

Roddick a dit qu’il avait été très impres­sionné par tes capa­cités à bien servir dans les moments impor­tants et par ta couver­ture du terrain.
Merci à lui… Je pense que je suis un peu plus régu­lier, je sers à 189, peut‐être 195, parfois 200, je sers un peu moins fort, j’es­saie de viser plus de zones, je suis assez relâché. J’essaie de bien me concen­trer sur ma première balle aux moments impor­tants, que ce soit pour conclure ou pour sauver des balles de break. Après, la couver­ture du terrain, c’est comme d’ha­bi­tude, quand je suis bien en forme, cela fait partie vrai­ment de mon jeu.

Tu es bien en forme, le genou…
Si, le genou, j’en chie toujours. Encore une fois, je monte en puis­sance… Sur le terrain, je n’y pense plus, je suis strappé, j’ai trouvé une façon qui me fait du bien pour le strapper, après pour bien récu­pérer. Glace, glace, Zamar, Zamar, glace, Zamar et voilà.

Tu avais toujours en tête l’idée que tu ne voulais pas revenir le mardi pour terminer la rencontre ?
C’est sûr. Déjà, c’était un peu chiant, demain, je ne sais pas trop comment les condi­tions auraient été. Après, c’est encore une nuit où on cogite sur un match. On peut se sentir un peu moins bien le lende­main, il peut mieux se sentir. J’aurais pu gagner aussi peut‐être, mais c’est de l’énergie perdue « pour rien. » On aurait pu avoir une journée de plus, même si Fed a eu beau­coup plus de temps pour récu­pérer de ses matches en 5 sets. Il fallait vrai­ment finir aujourd’hui.

Tu es blessé, et l’on a l’im­pres­sion que tu es encore plus dans une bulle, que tu te concentres, que tu es en mode « effi­ca­cité maximale ».
Oui, ça m’aide un peu. Il faut vrai­ment que je fasse atten­tion. Comme le début, si je veux jouer mon plus haut niveau, il faut que je fasse des soins tout le temps, quasi­ment tout le temps. Je reste plus dans ma bulle parce que je passe beau­coup de temps sur ce genou. Je pense que ça m’aide un peu oui.

Federer au prochain tour. Pas mal ?
Oui, je n’y pense jamais un peu avant, mais j’es­père juste être prêt, j’ai une belle revanche à prendre, j’es­père que je vais y arriver.

On a l’im­pres­sion que tu te nourris au fil des tours de plus en plus de la commu­nion avec le public. Tu as besoin de ça pour avancer à chaque match ?
Oui, ça me fait beau­coup de bien, ça me donne beau­coup d’énergie. Ca me donne des ailes. Le public est encore présent, j’es­saie de répondre vrai­ment présent. Je trouve ça génial. J’en profite au maximum.

Est‐ce que l’éli­mi­na­tion de Nadal t’ouvre d’autres pers­pec­tives ou te focalises‐tu sur toi et unique­ment sur toi ?
Tout le monde parle de ça. Non, je m’en fiche un peu, Nadal ou pas, ce n’est qu’un joueur. Il nous reste plein de matchs, il me reste plein de matchs. Il a perdu, dommage pour lui, mais il n’est pas là tout de suite, ce n’était pas le prochain adver­saire, je m’en fous.

Comment imagines‐tu jouer Federer ? Tu le connais bien ?
Je ne parle jamais de mes adver­saires avant. Je dis toujours la même chose, ça va être sympa, ce sera un grand match. J’espère être prêt.

Il a failli passer à la trappe aujourd’hui. As‐tu regardé le match ? Tu as suivi ce qui s’était passé ou pas du tout ?
On m’a dit d’al­lumer ma télé, j’ai vu qu’il menait 53, en faisant un coup droit mons­trueux. Derrière, je n’ai pas trop regardé. J’ai allumé la télé, il y avait balle de break au troisième.

Cela ne t’a pas surpris de voir ce score ?
Je n’ai pas vu le match, mais d’après ce que j’ai vu, il l’a défoncé. La personne qui m’a appelé aurait mieux fait de ne pas m’ap­peler. Je n’ai vu que des coups droits gagnants… Je ne sais pas trop. Les quelques points que j’ai vus, je l’ai vu jouer mons­trueux. Je n’ai pas vu avant.

Il y avait une grosse ambiance sur le court Chatrier pour supporter Federer et aussi sur le Lenglen pour te supporter. Le public va‐t‐il être partagé ou le fait d’être le dernier Français fait qu’ils vont tous venir vers toi ?
On est en France, je suis fran­çais, c’est sûr, le public fran­çais aime bien Fed, mais c’est un peu comme l’année dernière. J’espère que le public sera un peu plus pour moi, parce que je suis fran­çais, je pense qu’ils vont me soutenir.

As‐tu un secret pour te mettre le public dans la poche ?
Non, juste être moi‐même. Il n’y a pas de secret. Défendre mes chances, les chances fran­çaises à fond.

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