C’est la première surprise de la journée, à Rome : Jo‐Wilfried Tsonga s’incline dès son entrée en lice, au deuxième tour. Il tombe sous les coups de boutoir de Jerzy Janowicz, 6–4 7–6(5), en 1h25. Ce dernier affrontera Richard Gasquet en huitièmes de finale.
Tirer Jerzy Janowicz comme premier adversaire dans un tournoi ? Vous parlez d’un cadeau. Un cadeau empoisonné ! A Rome, c’est Jo‐Wilfried Tsonga qui a souffert de cette piégeuse offrande. Alors, certes, Janowicz n’est pas un spécialiste de la surface, mais affronter un garçon qui vous arrose de parpaings dès vos premiers pas sur le court n’est certainement pas l’expérience la plus facile à vivre. D’autant que les conditions de jeu, cette semaine, en Italie, sont assez différentes des conditions de la semaine passée, en Espagne. En bref : à l’orée de son deuxième tour face au Polonais, Jo partait favori ; néanmoins, sans beaucoup d’assurances. D’autant qu’on le sait : il n’aime pas trop les joueurs comme ce grand Jerzy‐ci.
Et le piège annoncé a refermé ses crocs sur les mollets de notre Tson’ Tson’ national… D’emblée, on a flairé la sale affaire. Jo ne parvient pas à faire la différence et voit son adversaire tenter crânement sa chance, à grands coups de services, de coups droits et de lignes bien senties. Le Français, lui, joue son jeu, sans prendre énormément d’initiatives, notamment en retour. La sanction est rapide : il est breaké une première fois à 2–2. Un problème, face à un garçon aussi performant au service. Un problème qui devient particulièrement concret lorsque Janowicz conclut la première manche 6–4. Le Polonais a commis le même nombre d’erreurs que le Manceau, mais frappé deux fois plus de coups gagnants – 15.
Tsonga impuissant au retour
La suite est du même acabit et Jo‐Wilfried Tsonga, sans être mauvais, ne semble pas avoir la caisse pour aller chercher la mise en jeu de son adversaire. Lui reste alors la sienne pour parvenir à extirper sa jambe de la gueule du piège. Solide au service, Jo passe 74% de premières balles dans ce deuxième exercice, avec pas moins de 79% des points inscrits derrière son engagement. Aucune balle de break n’est concédée de part et d’autre et voilà nos amis menés à 6–6, en un tie‐break de tous les dangers. Malheureusement pour lui, le Français se fait doubler sur la ligne d’arrivée, à cinq points partout. La faute à un Janowicz tout feu, tout flammes, qui fait preuve d’un sacré caractère à l’heure d’aller décrocher l’une des plus belles victoires de sa carrière. Score final : 6–4 7–6(5), Tsonga peut plier bagage et Janowicz hurler son bonheur en déchirant son tee‐shirt.
Et, pourtant, Jo a fait une partie du boulot. Loin d’être ridicule au service, il peut même se targuer d’un ratio points gagnants‐fautes directes positifs, avec 21 des premiers et 14 des secondes. Dans la majeure partie des cas, sa prestation aurait été suffisante pour un deuxième tour. Pas face à ce Janowicz‐là. Pris au piège, Tsonga a vu son adversaire réaliser une très belle performance, avec près d’un quarantaine de coups gagnants et une mise en jeu qui ne lui a laissé aucune opportunité. Jerzy est allé chercher sa victoire en bonhomme, à la force du poignet, comme à celle du mental – Richard Gasquet, son adversaire en huitième de finale, est prévenu. Quant à Jo‐Wilfried Tsonga, il peut regretter cet incident de parcours… Mais pas longtemps. Ses performances à Madrid et Monte‐Carlo laissent de beaux espoirs pour Roland Garros. Des espoirs intacts après cet échec surprise, mais pas illogique.
Reste à travailler l’oeil et le physique pour pouvoir, la prochaine fois, repérer le chausse‐trappe… et l’enjamber. Tout simplement.
Publié le mercredi 15 mai 2013 à 13:41