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Ô temps, suspends ton vol !… et Nadal, et Djoko, accé­lérez vos jeux…

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En confé­rence de presse mercredi dernier, Roger Federer a, peut‐être sans s’en rendre compte, ouvert une boite de pandore. En criti­quant le time‐violation de joueurs comme Rafael Nadal, le Suisse a ouvert un véri­table débat. Qu’en pensent les acteurs du circuit ? USA Today et des médias améri­cains se penchent sur la question.

Les règles sont pour­tant simples. En Grand Chelem, les joueurs ont droit à une tolé­rance de 20 secondes entre les rallies contre une pause de 25 pour les tour­nois ATP. Un laps de temps qui semble raison­nable pour Enric Molina, arbitre charis­ma­tique du circuit, qui pense même que « 15 secondes, c’est un temps déjà suffi­sant ». « Mais la raison pour laquelle c’est devenu un problème, c’est que deux ou trois des meilleurs joueurs mondiaux sont plus lents que les autres. » Les prin­ci­paux coupables sont bien connus : on parle évidem­ment de Rafael Nadal et Novak Djokovic.

Et leur dernière pres­ta­tion n’est pas passée inaperçue. En finale du dernier Open d’Australie, les deux premiers joueurs mondiaux se sont affrontés pendant plus de 5h50 de jeu. ESPN a calculé qu’une moyenne de 30 secondes s’écoulait entre chaque point, ce qui a fina­le­ment rallongé le match d’une heure ! Et c’est peut‐être ce qu’a eu Roger Federer en tête lorsqu’il lâche mercredi en confé­rence de presse : « Je ne comprends pas comment l’on peut jouer un match de quatre heures avec Rafa (Nadal) sans qu’il ne soit jamais sanc­tionné pour dépas­se­ment de temps. Ca me parai­trait naturel si je dépas­sais la limite permise, mais on ne nous le rappelle jamais. »

Un temps de récupération ?

Evidemment, cette petite pique n’a pas échappé au prin­cipal inté­ressé, qui a rétorqué : « Les règles sont là, mais on ne peut pas s’at­tendre à jouer pendant six heures des points de folies et se reposer seule­ment 20 secondes. Mais je pense que c’est surtout l’in­ter­pré­ta­tion de l’ar­bitre qui compte, […] il faut bien inté­grer que les matches ont leurs aléas et c’est à l’ar­bitre de juger avec ceux‐ci. » Trop facile l’argument physique ? Certains joueurs avouent que les 20–25 secondes sont deve­nues trop obso­lètes compte tenu de l’effort physique qu’impose le tennis moderne. Il ne faut pour autant pas oublier que la tactique tient aussi son rôle. A l’instar de Roger Federer, qui aime le rythme dans ses matches, et qui enchaine les services assez rapi­de­ment, comme l’avouait Tsonga il y a quelques mois : « En fait, Roger ne prend pas son temps. On a l’im­pres­sion qu’il se la joue tran­quille, mais, en réalité, il enchaine à dix mille. »

Quoi qu’il en soit, le débat a soulevé une autre ques­tion : celle du trai­te­ment de faveur. « Si je fais la même chose, je serai péna­lisé, même si une autre personne pendant ce temps là met dix secondes de plus », se plaint l’Américain Michael Russel. Des propos qu’appuie Ryan Harrison, en faveur « de la cohé­rence à tous les égards : faute de pied, viola­tion du temps, blas­phème ». Normal ! Mais alors quelles sont les solu­tions ? Roddick, Russell et Ginepri sont pour une horloge à la manière de celles qui sont au‐dessus des paniers de basket en NBA. Une option qui se révèle trop rigide : quand déclen­cher ce chrono compte tenu des aléas nombreux d’un match ? Un ramas­seur de balle lent, des applau­dis­se­ments à rallonge, un chan­ge­ment de raquette…

En tout cas, le débat n’est pas prêt d’être enterré.

Federer : « Time ! »
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