Guy Forget a retenu Richard Gasquet, Gilles Simon, Michaël Llodra et Julien Benneteau pour le premier tour de Coupe Davis face à l’Autriche. Le capitaine revient a donné une interview pour expliquer ses choix. Extraits
Les forfaits de Tsonga et Monfils
Lorsque l’on est capitaine, on aimerait toujours pouvoir disposer de ses meilleurs joueurs, non seulement en bonne forme physique, mais également au top tennistiquement. Mais la Coupe Davis est une compétition au long cours, jouée sur une année entière. Il peut se passer tellement de choses sur une saison… Mais bon, dans beaucoup d’équipes, si vous enlevez les numéros 1 et 2, leurs chances sont quasi nulles. Nous, avec les quatre garçons sélectionnés, on a une belle carte à jouer. Et nos chances sont bien réelles. Nous n’avons pas un Federer ou un Nadal en France, mais en dépit des forfaits de Gaël et de « Jo », notre réservoir nous permet d’aligner une équipe très compétitive.
Une rencontre piège ?
Cela n’a jamais été un match facile sur le papier. J’ai toujours considéré qu’il s’agissait d’un match difficile. Aujourd’hui, il l’est encore davantage. Mais je me répète, face aux quatre garçons que j’ai retenus, s’ils évoluent à leur meilleur niveau, ni Melzer, ni le deuxième joueur autrichien, quel qu’il soit, n’aborderont leur match tranquillement. Vous savez, lorsque vous héritez dans un tournoi de Gilles Simon, de Richard Gasquet ou de Michaël Llodra, ce n’est pas un tirage facile. Je pense sincèrement qu’en prenant connaissance de la composition de l’équipe de France, les Autrichiens ne se diront pas qu’une rencontre facile les attend.
Quel 5e homme ?
Nous allons demander à un joueur ou deux de se tenir prêt au cas où. Mais il faut savoir que là‐bas, nous n’aurons qu’un seul court à notre disposition. Nous allons donc essayer d’optimiser les entraînements. Nous aurions eu du mal à préparer cinq joueurs sur terre battue dans de bonnes conditions. Nous allons nous concentrer sur les quatre sélectionnés. Et si nous devions connaître une nouvelle blessure, nous ferions appel à un autre joueur. Mais à l’arrivée, c’est la volonté et les « tripes » qui vont faire la différence.
L’interrogation Simon
Je n’ai pas reparlé avec lui depuis qu’il s’est exprimé dans la presse. On avait parlé de tout cela en Australie, mais pas depuis. A l’époque, on savait que Gaël était a priori le numéro 1 de l’équipe sur terre battue. A partir de là, Gilles n’était pas du tout assuré de jouer en simple. Auquel cas, il pouvait renforcer sa préparation sur dur. Ce que je comprenais tout à fait du reste. Aujourd’hui, les données sont complètement différentes. Et heureusement que Gilles joue très bien en ce moment et même de mieux en mieux depuis quelques semaines. On va vraiment avoir besoin de lui, et je compte sur lui.
Le retour de Gasquet
Tout le monde à un rôle à jouer dans cette équipe. Je me souviens avoir dit à Richard l’année dernière, alors qu’il faisait beaucoup d’efforts, et qu’il jouait bien : « Tu n’as pas joué cette année, mais je compte vraiment sur toi l’année prochaine. Soit en simple, soit en double. » Et voilà, dès la première rencontre, on va avoir besoin de lui. Je sais qu’il est prêt, qu’il a envie de rapporter des points à l’équipe. De plus, Richard a de l’expérience, ce n’est pas un jeune joueur qui va se retrouver parachuter en Coupe Davis. Il a déjà joué plein de matches dans cette épreuve. Et il a, dans le passé, apporté des points précieux. C’est une très bonne occasion pour lui de bien démarrer une nouvelle saison en Coupe Davis.
Les forces autrichiennes
Ce n’est pas une équipe aussi homogène que la nôtre. Pour autant, elle est très dangereuse, car elle possède en Jürgen Melzer un leader de grand talent. Il le démontre par ses résultats depuis plus d’un an. Il vient d’intégrer le Top 10 pour la première fois de sa carrière tout récemment. Les Autrichiens possèdent également un double qui, sur le papier, apparaît très solide. Derrière, ils ont des joueurs beaucoup moins bien classés que les nôtres, mais qui, sur cette rencontre, n’auront rien à perdre. Ces joueurs, devant leur public, peuvent s’avérer très dangereux. Ils sont capables de sortir un match complet, audacieux. On doit donc d’attendre à affronter un numéro 2 autrichien qui abordera la rencontre dans cet état d’esprit.
Le danger Melzer
On sait parfaitement que lorsqu’il évolue à son meilleur niveau, il est très fort. Les deux joueurs français qui vont l’affronter en simple n’auront rien à perdre. Car aujourd’hui, si on perd contre Melzer sur terre, chez lui en Autriche, il n’y a rien à dire. Dans ce contexte, une victoire sur Melzer serait une très belle victoire. C’est le discours que je vais leur tenir.
Un hangar comme théâtre de la rencontre
C’est une première pour moi. C’est toujours bien de découvrir de nouvelles ambiances. Mais après avoir vécu ce que l’on a subi en Serbie, on s’attend à une ambiance plus « souple » en Autriche. Ce que je regrette, c’est que l’on ne va pas vraiment profiter de cette magnifique ville qu’est Vienne, mais en même temps, on n’est pas là pour faire du tourisme !
Publié le mardi 22 février 2011 à 16:13