AccueilCoupe DavisMonfils : "La Coupe Davis me tient à cœur"

Monfils : « La Coupe Davis me tient à cœur »

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Gaël Monfils s’est exprimé ce mardi soir après l’annonce de sa sélec­tion par Arnaud Clément pour le premier tour de Coupe Davis lors d’une confé­rence. Le Parisien, qui avait dans un premier temps annoncé qu’il ne serait pas du voyage Outre‐Rhin, est parvenu à convaincre son coach, Jan de Witt, pour aller à Francfort du 6 au 8 mars. Le fina­liste de l’Open 13 a expliqué qu’il souhai­tait simple­ment alerter son capi­taine, et non refuser une sélec­tion. La Monf a réaf­firmé son amour pour l’équipe et la Coupe Davis.

Gaël, qu’est-ce qui a changé entre Marseille et ce début de semaine ?

J’ai simple­ment parlé avec le coach (Jan de Witt, ndlr). On a trouvé un terrain d’entente pour que je puisse joué ce premier tour. La Coupe Davis me tient à cœur. Je lui ai fait comprendre et il a vu à quel point j’étais très touché. Je n’avais pas envie, une fois encore, de passer au‐dessus de ce qu’il me dit, car j’ai usé pas mal de jokers… C’est l’amour de la compé­ti­tion qui l’a emporté.

Pourquoi l’avoir annoncé alors ?

Je l’ai annoncé car il fallait le dire avant. Je ne cache pas que j’en avais déjà parlé aux gars et au capi­taine aupa­ra­vant. Ça ne servait pas à grand chose d’attendre. Mais je veux vrai­ment insister sur une chose : ce n’est pas un refus de sélec­tion puisqu’elle est sortie unique­ment aujourd’hui (ce mardi, ndlr). Il faut arrêter de dire et d’écrire ça. J’ai juste voulu informer le capi­taine que par rapport au programme établi, mon coach n’était pas forcé­ment d’accord pour que je dispute le match à Francfort. J’ai envie de jouer en équipe de France, j’aime cette sélection.

Est‐ce que vous vous atten­diez à de telles réac­tions après votre annonce à Marseille ?

Je n’y ai pas vrai­ment pensé. Ça n’a pas été une déci­sion facile à prendre…

Arnaud a expliqué que vous lui aviez demandé si vous étiez sélec­tion­nable pour la suite. Avez‐vous eu peur des consé­quences d’une éven­tuelle absence ?

Forcément on y pense. Mais encore une fois, comme je lui ai dit et je le dis à chaque fois, je n’ai rien refusé, et je n’ai pas refusé une sélec­tion en équipe de France. Jusqu’à hier (lire ce lundi), je pense qu’aucun joueur savait la sélec­tion contre l’Allemagne. Je voulais juste lui dire que cette déci­sion n’était pas facile à prendre. J’aime cette équipe. J’ai envie de jouer pour la France. Comme je lui ai dit, il n’y a aucun refus de sélection.

Vous avez du convaincre Jan de Witt. Ça veut dire quoi main­te­nant, c’est donnant‐donnant pour la suite de la saison ?

Finalement j’arrive à un stade où je vais devoir faire plus de conces­sions par rapport à ce qu’il va vouloir m’aménager. J’ai pris pas mal de jokers. Je veux que les gens comprennent, en aucun cas je l’aurais fait si l’équipe de France n’était pas une prio­rité et que l’on n’avait pas une vraie ambi­tion avec les gars. Je suis prêt à le faire pour l’équipe. Forcément, je mets ma rela­tion en péril par rapport à mon coach. C’est mon choix. Je vais voir. Jan est très intel­li­gent. Je pense et je suis sûr, que c’est avec lui que je vais accom­plir de grandes choses cette saison et c’est avec lui que j’ai vrai­ment envie de bosser. Mes paroles l’ont rassuré. Je pense qu‘il connaît ma passion pour la Coupe Davis.

Est‐ce que Gilles Simon est inter­venu pour faire changer d’avis Jan ?

Non et en aucun cas. Comme on le redis à chaque fois, c’est complè­te­ment séparé. On a deux rela­tions diffé­rentes. Chacun a ses affaires.

Finalement, cette déci­sion vient unique­ment de vous, des multiples discus­sions avec votre coach et non pas de pressions ?

C’est juste que j’ai énor­mé­ment envie de jouer. Moi, j’ai mis beau­coup de pres­sion sur mon coach. J’ai écouté. J’ai fait ce qu’il m’a dit entre guille­mets. Je lui ai dit que j’avais très envie d’y aller. Finalement, je sens que ça peut m’aider et que je peux aider. Je l’ai convaincu sur ça. Après, j’ai rappelé le sélec­tion­neur, Arnaud, pour lui dire que j’ai eu une bonne discus­sion avec mon coach.

Les consé­quences on y pense forcé­ment. Faites‐vous réfé­rence à la sélec­tion olym­pique dont les critères dépendent aussi de la Coupe Davis ?

Non pas du tout. Ce n’est pas tout de suite. On a le temps de penser aux JO. Il faut bien jouer, et à nouveau bien jouer l’année prochaine. Il y a le temps.

Federer a déclaré que la Coupe Davis était un « poids » pour lui. On a l’impression que c’est compliqué d’y parti­ciper. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Oui forcé­ment, c’est assez compliqué. La Coupe Davis change de dates assez souvent dans un calen­drier très chargé. Je parle d’un point de vue si on se concentre que sur notre carrière. On a des périodes de travail, des périodes où on joue moins et on rajoute des tour­nois, comme j’ai pu le faire. Finalement quand on veut jouer à fond la Coupe Davis, comme j’essaie de l’expliquer, ce n’est jamais simple. Il ne faut pas oublier qu’en France, nous avons une grosse culture Coupe Davis alors que les autres pays un peu moins. Ça créé des déca­lages, car quand tu n’es pas entraîné par un Français, ils ont plus de mal à le comprendre. Après quelle manière est la meilleure, honnê­te­ment, je ne sais pas. Il faut être conscient que jouer la Coupe Davis, on sacrifie un petit peu notre carrière person­nelle entre guille­mets, car ce n’est pas dit que l’on va la gagner à chaque fois. La preuve l’année dernière on perd en finale, comme en 2010. Il n’y a que chez nous que c’est une grosse culture. Je peux comprendre que pour certains joueurs cela reste compliqué.