Indestructible Nadal !

Nadal‐Djokovic. Les deux meilleurs joueurs du moment réunis dans une demi‐finale de Roland Garros. Une affiche que tout le monde atten­dait et qui a tenu ses promesses, c’est le moins que l’on puisse dire. Les deux joueurs ont livré un match d’anthologie qui restera sans aucun doute dans l’histoire du tennis. Passé à deux points du match au quatrième set, l’Espagnol a vu son adver­saire du jour le malmener, renverser le match et faire la course dans la cinquième manche, avant de trouver les ressources pour s’imposer 6–4 3–6 6–1 6–7(3) 9–7 en 4h40 de jeu ! Rafa se qualifie pour sa huitième finale de Roland Garros. Il sera opposé à Jo‐Wilfried Tsonga ou à David Ferrer pour une finale inédite dimanche. Retour sur ce match complè­te­ment fou :

Dès le premier point du match, le ton est donné. Pas de round d’observation entre les deux joueurs qui, il faut le dire, commencent à se connaitre ! Les spec­ta­teurs du Court Philippe Chatrier se régalent. Ils sentent que tous les ingré­dients sont réunis pour que cette demi‐finale tienne ses promesses. De l’intensité, de longs échanges, et deux joueurs qui ne se font pas de cadeau. Décidé à ne pas subir, Rafael Nadal s’installe dans le court et dicte le rythme. Et il ne rate abso­lu­ment rien ! Il pousse Djoko à visiter les quatre coins du court pour au final le faire imploser. Sans concéder la moindre balle de break, il remporte la manche 6–3 en tout de même 51 minutes. Djoko encaisse le coup et montre des signes de fébrilité.

Mais il ne faut pas enterrer le numéro un mondial trop vite. Il lui suffit de quelques enchaî­ne­ments bien sentis et d’un regain d’agressivité pour installer le doute chez Nadal. Pourtant breaké en milieu de set, le Serbe revient dans le match et profite de la baisse de régime de Rafa pour inverser la tendance. Son sursaut d’orgueil lui permet de s’adjuger le set 6–3 en 49 minutes de jeu. De quoi raviver ses espoirs de quali­fi­ca­tions, mais aussi satis­faire les 15 000 spec­ta­teurs du Central, venus pour voir du spectacle. 

La troi­sième manche démarre sur les mêmes bases que la première. A une excep­tion près peut être, Novak est en panne au service. Son taux de première balle n’excède pas les 32%. Les jeux défilent vite en faveur du Majorquin qui retrouve sa longueur de balle, 6–1 pour Rafa ! Loin d’imaginer ce qui va se passer par la suite, on pense même que Novak est en train de craquer physi­que­ment. C’est mal connaître le numéro un mondial et ses ressources…

Djokovic continue d’encaisser les coups. Bousculé, il finit par céder son service au pire moment du match, le fameux septième jeu. Un break qu’il récu­père, pour le rendre dans la foulée. On le croit alors au bord de la rupture lorsque l’Espagnol passe à deux points du match sur son service. Mais Novak n’est jamais aussi dange­reux que lorsqu’il est dos au mur. Il trouve le relâ­che­ment néces­saire pour sortir la tête de l’eau et entraîner Rafa dans un jeu décisif. Une véri­table guerre des nerfs qu’il négocie à merveille. 7 points à 3 pour Djokovic, et voilà nos deux acteurs embar­qués dans un cinquième set.

Que dire de ce cinquième set ? De la pure folie. Des points venus d’un autre monde comme ce coup droit gagnant frappé le long de la ligne par Nadal en fin de set. Le hot shot du tournoi, sans aucun doute. Un niveau de jeu phéno­ménal offert par ces deux cham­pions, au sommet de leur art et ne voulant céder pour rien au monde. Et dans ce cas‐là, les petits détails font la diffé­rence. Djokovic regret­tera certai­ne­ment un fait de match. Peut‐être le tour­nant de la partie. Ce fameux point d’une impor­tance capi­tale rendu à Nadal car le Serbe n’a pu retenir sa course et a touché le filet, alors que le point lui était pour­tant acquis. Un point seule­ment, certes, mais un point qui a permis à Rafa de se remettre en selle et d’y croire. Au mental, l’Espagnol verrouille le jeu et finit par faire craquer Novak. Sur une dernier faute directe du Serbe, Rafa l’emporte 9 jeux à 7 et ponctue cette manche qui aura duré 82 minutes. Conscient qu’il revient de loin, il lève les bras au ciel et relâche toute la pres­sion accu­mulée pendant ces 4h40 de combat.

Félicitons les deux acteurs de ce match, pour la beauté du spec­tacle. Cette demi‐finale restera comme l’une des plus belles rencontres de l’histoire du tennis. Rafael Nadal a une fois de plus démontré l’étendue de son talent face au numéro un mondial qui n’aura pas démé­rité. Il dispu­tera la huitième finale de Roland Garros de sa carrière. Jo‐Wilfried Tsonga et David Ferrer sont prévenus, il faudra batailler pour priver le Majorquin de SON trophée.

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Publié le vendredi 7 juin 2013 à 18:29