Andy Murray était un peu résigné après sa défaite lors de sa conférence de presse. Parce que les conditions l’ont vraiment gênées, et parce qu’il a trouvé un meilleur joueur que lui aujourd’hui de l’autre côté du filet. Il a également livré ses inquiétudes quant à sa saison sur herbe avec sa blessure à la cheville.
Andy, quelle était la difficulté de jouer le tennis que vous vouliez jouer compte tenu des conditions aujourd’hui ?
« J’étais plutôt satisfait de mon jeu aujourd’hui. Le début du match était très difficile, la fin du match s’est bien passée. Au début du match, il y avait beaucoup de vent. Il y a eu 2 ou 3 fois, au début du second set je crois, où j’étais sur le point de faire le break. On était à quelques points et tout à coup, il y a eu une espèce de bourrasque de vent, et la terre m’est venue dans les yeux. C’était difficile. Cela a peut‐être changé la manière dont j’aurais voulu jouer certains points, des points de break. Les conditions étaient difficiles pour tous les deux ».
Il y a bien entendu ce point tournant à 40–15, 5 partout, dans le deuxième set, que s’est‐il passé ?
« J’ai dû rater une amortie. Il a joué deux très bons points et puis voilà. C’était un match très disputé, avec des jeux très disputés. Je n’ai pas le sentiment d’avoir mal joué, on a été très proches. J’ai eu également des chances, à la fin du premier set, de revenir mais je n’ai pas saisi ma chance à ce moment‐là. J’ai eu pas mal d’opportunités de points de break. Rafa a très bien joué sur chacun d’entre eux. Il a très bien servi.. À la fin du deuxième set, j’aurais souhaité revenir à 6–5. Cela ne veut pas dire que j’aurais gagné le set mais cela aurait été bien ».
Andy, vous avez dit il y a deux jours que tout était question de patience et de savoir saisir son opportunité au bon moment, de savoir attaquer au bon moment. Pensez‐vous que vous avez réussi et que votre tactique était bonne ?
« Le match était très disputé, il y a eu des jeux très longs, des jeux de service qui étaient très très disputés, très serrés. Je pense avoir bien joué. Tout le monde a l’air de penser que c’est facile, que contre Rafa, il suffit de monter au filet ou de sortir des gros coups. Il faut savoir être très patient et quelquefois, je n’avais pas la balle que je souhaitais avoir. Quand j’avais la balle que je souhaitais avoir, j’ai fait quelques erreurs ».
Vous dites que vous avez bien joué contre lui mais à votre avis, quelle est la clé, qu’est‐ce qui fait la différence ? Est‐ce la terre, la surface ?
« Il y a trois ou cinq semaines, au début de la saison sur terre battue, personne n’aurait pensé me voir dans cette position. Je suis très heureux d’être dans cette position aujourd’hui. Rafa joue mieux que moi sur terre battue, c’est un fait et cela a toujours été le cas depuis que l’on a commencé tous les deux. J’ai l’impression que l’écart s’est resserré, de m’être beaucoup amélioré sur terre. En tout cas, je suis bien meilleur que l’année dernière. Il me reste encore du chemin à faire pour être aussi bon que lui, et c’est le cas de beaucoup d’autres joueurs sur le circuit. J’ai besoin de travailler sur certains coups, je vais le faire pour l’année prochaine. Maintenant, je vais me concentrer pour gagner contre lui ou Djokovic sur herbe, c’est un autre combat ».
Quelle forme avez‐vous au début de la saison sur herbe ?
« Je vais voir ce qu’il va se passer au Queen’s. Je ne suis pas à 100 % sûr d’y jouer. Il va falloir que je vois comment je me sens quand j’aurais arrêté les médicaments, les antidouleurs et que je ne prendrai plus d’anti‐inflammatoire. Pour l’instant, j’ai encore un peu mal évidemment mais considérant les circonstances, je me suis bien battu aujourd’hui et mon attitude a été de loin la meilleure de tout le tournoi. J’étais derrière, j’ai réussi à trouver les coups qu’il fallait. Je me sens en bonne forme, en tout cas en bien meilleure forme qu’au début de la saison sur terre, parce que j’ai joué beaucoup de matchs ».
Maintenant que Novak vient s’introduire dans les matchs traditionnels Rafa‐Federer, y a‑t‐il des choses que vous pouvez apprendre de Novak pour améliorer vos performances ?
« Il faut simplement que je travaille et que je m’améliore. J’ai joué à plusieurs reprises contre Rafa et Roger. J’ai gagné quelques matchs. J’ai également gagné quelques matchs contre Novak dans les années passées. J’ai l’impression que mon tennis est passé à un autre niveau physiquement. Par comparaison à ce qui se passait il y a 2 ans, j’ai l’impression que d’une manière générale, tous les joueurs ont progressé. Ils vont beaucoup plus vite par exemple. En tout cas, c’est mon opinion et cela fait 6 ans que je suis sur le circuit. J’ai l’impression que les matchs sont beaucoup plus rapides, que le jeu est plus rapide. Il faut s’entraîner pour arriver et rester à ce niveau. J’ai déjà fait une grosse partie du chemin mais il va falloir que je continue si je veux avoir une chance ».
Du point de vue des statistiques, c’est votre meilleure saison sur terre battue cette année. Pensez‐vous que cela va vous aider pour passer sur herbe et aller à Wimbledon ?
« Oui, c’est évident que c’est la meilleure saison pour moi sur terre. Jusqu’à présent, j’ai eu de bons résultats mais je le sentiment que j’ai beaucoup mieux joué. Lorsque j’ai joué contre Rafa ou Novak, je n’ai pas eu le sentiment de ne pas être à ma place. Auparavant, quand je jouais contre Rafa, je me déplaçais mal, je ne savais pas où allaient les balles… Enfin ses balles de tennis, j’entends. J’ai le sentiment de jouer beaucoup mieux. Je vais prendre le positif de tout cela pour aborder la saison sur herbe. Je sais également qu’il va falloir travailler pour la saison gazon. J’ai hâte de revenir sur les courts d’entraînement ».
Qu’est‐ce que cela fait de jouer contre lui sur cette surface. Il n’a jamais perdu. Qu’est‐ce que cela fait et particulièrement sur ce court ?
« J’ai le sentiment que les balles ont aidé son jeu. Il va plus vite. Je n’avais pas joué dans ces conditions avant et là, ses balles rebondissent beaucoup. Mais comme le court est très grand, on peut prendre du recul pour les laisser rebondir. Quand il commence à vous faire courir, vous avez l’impression qu’il a beaucoup d’espace et qu’il vous fait bouger d’un bout à l’autre du court, en avant, en arrière. Il peut vous repousser très loin au fond du court parce qu’il a des coups très durs. C’est vraiment un joueur incroyable, l’un des meilleurs joueurs que je n’ai jamais rencontré sans aucun doute, le meilleur joueur sur terre battue. Les matchs contre lui sont toujours difficiles ici ».
Quel est le sentiment qui va dominer ? La joie d’être allé si loin et de n’avoir perdu que contre le meilleur joueur ou la déception ou un peu des deux ?
« Oui, maintenant je suis très déçu. Quand je repense à ce que j’avais dans la tête il y a 5–6 semaines, l’idée de revenir en France et de bien jouer au tennis, si on m’avait dit que j’arriverais à ce niveau, j’aurais pris tout de suite. Je n’ai pas eu le sentiment de si bien jouer sur ce tournoi jusqu’à aujourd’hui. C’est bon, cela me donne beaucoup de confiance pour la saison sur terre l’année prochaine. Pour l’instant, je suis déçu mais c’est quand même la surface qui m’a donné le plus de fil à retordre dans le passé. Maintenant, je sais que c’est une surface sur laquelle je peux prendre du plaisir. Je vais aller sur gazon, c’est une surface que j’apprécie beaucoup même si tout le monde est un peu fatigué ».
De votre envoyée spéciale à Roland Garros.
Publié le vendredi 3 juin 2011 à 19:04