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SH – Nadal : « Accepter la défaite »

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Rafael Nadal est venu devant la presse expli­quer pour­quoi il était à passé à côté de ce 8e de finale, comme à son habi­tude il n’a pas cherché d’ex­cuses pour expli­quer cette défaite.

Rafa, quatre victoires d’af­filée, toutes les bonnes les choses ont une fin. T’attendais‐tu à un tennis aussi puis­sant de la part de Soderling avant le match ?
Non, il ne m’a pas surpris parce que je sais comment il joue, je sais combien il peut être dange­reux. Je n’ai pas joué mon meilleur tennis, je n’ai pas suffi­sam­ment attaqué, j’ai joué trop court. Je lui ai rendu la tâche assez facile à ce niveau. Quand un joueur joue mal, il doit perdre ; c’est ce qui s’est passé aujourd’hui. Je dois l’ac­cepter avec le même calme, que je gagne ou que je perde. Au bout de quatre ans, je perds ici, mais les choses continuent.

As‐tu été surpris qu’il ait pu tenir ce niveau de jeu tout au long du match ? Tu ne t’es pas dit pas, à un moment, qu’il allait craquer ? Or il n’a jamais craqué…

J’ai vrai­ment joué très court. Je n’ai pas été agressif, je n’ai pas joué avec calme, à aucun moment pendant le match je n’ai joué avec calme. Du coup, cela lui a permis de main­tenir son niveau de jeu pendant tout le match. C’était plutôt ma faute. Il a bien joué. Très bien joué. Je n’ai pas joué mon tennis, c’est la raison pour laquelle j’ai perdu. C’est tout. Je veux simple­ment le féli­citer. Je vais conti­nuer à travailler, à travailler dur pour les prochains tournois.

Peut‐être as‐tu joué trop de tour­nois jusqu’à présent. Comment vas‐tu te préparer pour Wimbledon ?

Quand vous perdez, tout le monde essaie d’ana­lyser, peut‐être que je suis fatigué, peut‐être que j’ai joué trop de tour­nois… Attendez, j’ai gagné quatre années consé­cu­tives en jouant exac­te­ment de la même manière, le même nombre de tour­nois. Cette année, j’ai fait pareil et j’ai perdu. Que s’est-il passé ? J’ai perdu, c’est tout. J’aurai d’autres oppor­tu­nités de gagner le tournoi ici, c’est toujours un grand événe­ment pour moi, c’est un objectif. C’est un match.

Et la prépa­ra­tion pour Wimbledon ?

Pour l’ins­tant, je vais me préparer à me mettre dans ma piscine, chez moi, à la maison ! (Rires.) Donnez‐moi deux, trois jours pour que je réflé­chisse à la manière dont je vais me préparer pour Wimbledon.

Comment vis‐tu cette défaite, qui doit bien évidem­ment être douloureuse…

Ce n’est pas mon meilleur jour. Je ne suis pas très heureux, c’est vrai. Vous savez, c’est toujours dur de perdre sur un Grand Chelem, surtout le tournoi du Grand Chelem sur lequel vous avez les meilleures chances par rapport aux autres. Je me suis bien défendu sur l’Australie, sur Wimbledon… L’année dernière, je suis allé en demi‐finale en Australie, à moi de conti­nuer à travailler. Cette défaite aujourd’hui n’a rien à voir avec ma prépa­ra­tion physique ou mentale. Je n’ai pas été parfait, mais ça veut dire qu’il faut que je travaille encore plus pour être prêt au prochain événement.

Tu devais savoir que ce jour vien­drait. Es‐tu surpris qu’il soit arrivé si vite ?

Je ne sais pas. Vous trouvez que c’est tôt au bout de quatre ans ? Qu’en pensez‐vous ? Vous en connaissez beau­coup qui ont gagné quatre années consé­cu­tives ici ? Il faut bien perdre un jour.

Rafa, si tu devais comparer ton niveau d’au­jourd’hui à celui de l’année dernière, cela voudrait dire que tu n’es plus aussi fort menta­le­ment ou physi­que­ment ? Quelle est la différence ?

Attendez, j’ai perdu, c’est tout ce que je peux dire. Maintenant, il va falloir que j’ana­lyse pour­quoi. Je n’ai tout simple­ment pas joué mon tennis aujourd’hui. Je n’étais pas prêt à battre un aussi bon joueur que Soderling. A moi main­te­nant de l’ana­lyser et de me préparer à la prochaine confron­ta­tion sur un autre tournoi important.

Qui est main­te­nant ton favori au titre ? Andy Murray ?

Je ne sais pas. Tous ceux qui sont en quarts de finale ont leur chance. Il y a aussi Davydenko, Verdasco, Del Potro. On verra bien. Selon moi, le favori, c’est quand même Federer.

Penses‐tu que Soderling puisse entrer dans les 10 meilleurs d’ici peu ?

Il a quel âge ?

24 ans.

Oui, alors il peut.

A partir du deuxième set, certains d’entre nous pensions que tu allais garder et gagner le match, qu’est‐ce qui t’a fait perdre ton calme

Je n’ai été calme à aucun moment. C’est la réalité. Le match a très mal commencé pour moi. Ensuite j’au­rais dû gagner le deuxième set 6–4. Il y avait du vent, c’est mauvais signe, et je n’étais pas suffi­sam­ment calme pour faire face aux moments. Après, j’ai lutté, mais la lutte, souvent, n’est pas suffi­sante. Il faut avant tout bien jouer au tennis. Très souvent, les gens pensent que je gagne en raison de mon physique, de la bataille que je livre. Non, quand je gagne, c’est parce que je joue bien au tennis. Ca n’a pas été le cas aujourd’hui. Il faut dire qu’il y a eu des moments impor­tants, je n’en n’ai pas profité par manque de calme et parce que je n’ai pas bien joué. J’ai 22 ans, 23 dans quelques jours, c’est malheu­reu­se­ment la première fois que je ne vais pas fêter mon anni­ver­saire à Roland Garros. J’espère pouvoir en fêter bien d’autres ici et revenir l’année prochaine pour essayer de gagner. Il faut accepter la défaite comme on a toujours accepté les victoires, avec calme ; prendre la défaite avec calme égale­ment, garder la tête froide pour voir ce que j’ai mal fait, il faut apprendre. On apprend toujours plus en gagnant qu’en perdant, mais il faut aussi apprendre quand on perd. Il faut travailler sur les points où je n’ai pas été bon. Si j’ar­rive à le savoir, à partir de là essayer de faire face encore mieux au prochain tournoi. Je répète, ce n’est abso­lu­ment pas une tragédie de perdre à Paris, il fallait bien que cela arrive un jour. La saison est excel­lente pour moi. C’est sûr que c’est un petit pince­ment, mais il faut que j’es­saie de le surmonter le plus vite possible.

Tu disais il y a quelques instants que ce moment devait arriver un jour ou l’autre, étais‐tu préparé ou es‐tu surpris par cette défaite ici ?

Tous ceux qui pratiquent un sport doivent savoir que lorsque nous venons sur le court, nous venons pour gagner ou perdre. Je sais très bien que les deux choses peuvent se produire. Il faut les accepter toutes les deux, exac­te­ment de la même façon. On ne peut pas s’ef­fon­drer, ni pour un match gagné, ni parce qu’on l’a perdu. C’est un sport de victoires et pas simple­ment de défaites. Finalement, personne ne se souvient des défaites, tout le monde se souvient des victoires. Il faut aller de l’avant. Je crois qu’il y a peu de temps pour se préparer pour Wimbledon, mais il faut conti­nuer à travailler pour essayer de me préparer le mieux possible.

Quand le public sur le Central soutient avec telle­ment de puis­sance Soderling, que ressens‐tu ?

Rien. J’y suis habitué. Je suis habitué à entendre les noms des adver­saires contre lesquels je joue. Je les connais très bien à la fin du match… (Rires.) Non, c’est dommage, un tournoi qui pour moi est aussi impor­tant, si joli, que le public n’ait jamais eu ce geste vis‐à‐vis de moi. Mais je ne vais pas donner ça comme une excuse, j’ai encore beau­coup d’an­nées pour revenir ici. J’espère qu’une année, le public aura ce geste à mon égard.

Est‐ce aujourd’hui la pire défaite de ta carrière ?

Je n’ai jamais perdu une finale et jamais perdu ici. J’ai perdu pour une fois en huitièmes de finale, ce n’est ni la pire, ni la première ni la dernière de mes défaites.

Sans Espagnols, aimerais‐tu que Federer gagne le tournoi ?

Oui, ce serait bien pour compléter son Grand Chelem, cela fait des années qu’il insiste, il a eu la malchance de perdre trois finales et une demi‐finale, mais je pense que s’il y a quel­qu’un qui mérite ce titre, c’est vrai­ment lui.

Peux‐tu nous décrire le moment où tu t’es retrouvé avec Tony, et ce que vous vous êtes dit.

Tout d’abord, ce qui est dit dans le vestiaire reste dans le vestiaire. Ensuite, je n’ai eu aucune rencontre au vestiaire. Tu reviens, tu as perdu, tu t’as­sieds sur le banc, et c’est terminé. 

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