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Bartoli : « Gagner ici, le summum ! »

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Au lende­main de sa victoire mara­thon face à Olga Govortsova au premier tour de Roland Garros, alors qu’elle vient de se quali­fier pour le troi­sième tour face à Duque Marino, nous avons recueilli les impres­sions de Marion Bartoli. La numéro 1 fran­çaise nous donne sa recette pour sauver des balles de match, revient sur son tout premier Roland Garros et son plaisir de jouer Porte d’Auteuil. Interview exclu­sive réalisée grâce au sponsor de la Française, Prince.

Quelle est ta recette pour sauver les balles de match et retourner les situa­tions mal enga­gées, comme ça a été le cas face à Govortsova, au premier tour ? Cela t’arrive telle­ment souvent !

Je joue ces points là comme si ce n’était pas vrai­ment des balles de match, j’essaye de prendre le jeu à mon compte à ce moment‐là et d’avoir un peu la destinée entre mes mains, c’est moi qui rate ou c’est moi qui fait le point mais je ne veux pas laisser jouer mon adver­saire et la laisser gagner le match. C’est vrai que ça m’a permis dans des situa­tions compli­quées de retourner le match. Souvent, après mon adver­saire se tend parce qu’elle voit que je lâche mes coups et c’est une bonne spirale pour moi. Mais bon ça me m’arrive pas à tous les matchs non plus. Il est vrai que j’y arrive assez souvent et par la suite, je suis géné­ra­le­ment capable d’enchaîner derrière. En tout cas, face à Olga, cela été un match très très dur. Heureusement que je m’y atten­dais. Autrement je ne m’en serais jamais sortie. Mais je me suis battue et fina­le­ment à la fin, j’ai vrai­ment très bien joué. J’ai eu globa­le­ment d’excellentes sensa­tions et de très belles émotions sur le court. 

Est‐ce que tu peux me raconter ton 1er Roland Garros ?

J’avais 16 ans, ça remonte (Rires) ! J’étais tendue, je ne te raconte même pas. Deux jours avant le match, je n’arrivais plus à manger, j’étais dans un état catas­tro­phique. Je joue contre Catalina Castano sur le court 9 et je perds genre 75, 64 et ça avait été un cauchemar parce que j’ étais telle­ment stressée, telle­ment tendue que fina­le­ment je n’avais pas pris beau­coup de plaisir à jouer. Par contre j’avais gagné quelques matchs chez les juniors cette année‐là et au final, cela avait été une bonne expé­rience. Un premier match chez les adultes à Roland Garros c’est quand même beau­coup de pression. 

Et ta première fois sur un grand court de Roland Garros ? Tu te souviens de ce que tu as ressenti ?

C’était mon 2e Roland Garros, j’avais 17 ans et je joue contre Jennifer Capriati sur le Lenglen. Heureusement j’avais gagné un match avant ! Capriati était un rouleau compres­seur à l’époque. J’avais fait un bon match par contre (6÷2, 63). J’avais pris beau­coup de plaisir à jouer et ça reste un bon souvenir. 

Quel est ton court préféré à Roland Garros ?

Le Chatrier parce qu’il est plus rapide que le Lenglen et j’ai gagné beau­coup de matchs dessus.

Ton meilleur souvenir avec le public de Roland ?

En 2011 quand je gagne mon quart sur le Lenglen contre Svetlana Kutznesova qui est de la même année que moi et contre qui j’avais joué en finale à l’US Open Junior. Sur la balle de match elle me fait un bois en coup droit, un peu comme la balle de match d’hier fina­le­ment, et là, tout le Lenglen se lève et me fait une stan­ding ovation pendant 10 minutes. J’avais la chair de poule. Ce sont des moments uniques. Il y avait telle­ment de tension dans le match parce que je mène 75, 52, je me fais remonter à 54. Quand je gagne, tout le stress s’en va et là ce n’est vrai­ment que du bonheur. Cela avait été incroyable. Tous les matchs que j’ai gagnés à Roland Garros sont des bons souve­nirs mais celui là a été un abou­tis­se­ment. J’étais la 2e Française après Mary Pierce à atteindre le dernier carré à Roland, même Amélie ne l’a pas fait. C’est une ligne énorme à mon palmarès. J’ai réussi à vaincre toutes mes diffi­cultés pour me retrouver en demi‐finale de Roland Garros, c’est aussi pour ça que vous vous entraînez très dur tous les jours.

Quelle place occupe Roland Garros parmi les 4 Grand Chelem si tu devais les classer ?

Roland c’est celui de mon cœur tout simple­ment parce que c’est en France. Mais c’est aussi le Grand Chelem le plus dur pour moi à cause de la terre battue qui n’est pas ma surface et de la pres­sion. Ensuite je mettrais Wimbledon pour la tradi­tion, la beauté du jeu, l’endroit et mes bons résul­tats, l’US Open pour l’excitation, tout le coté show. J’ai joué sur le court Arthur Ashe, ce sont de très grands moments dans une carrière, tout comme le match que je fais l’année dernière contre Petra Kvitova sur le grand stand. Il y a une ambiance élec­trique en night session. Et puis l’Open d’Australie en dernier parce que je n’ai jamais vrai­ment très bien réussi là‐bas et qu’il m’y arrive souvent des catas­trophes. Mais je suis sûre que la chance va tourner comme pour Roland Garros, je vais arriver une fois à faire un bon Open d’Australie.

Comment tu célè­bre­rais ta victoire finale à Roland ?

Je pense que déjà je m’allonge sur le terrain et je me jette dans les tribunes pour aller vois mon clan pour les remer­cier de tous ce qu’ils ont supporté et de tout leur soutien pour en arriver là. Je ferais aussi la fête pendant quelques jours, ce sera telle­ment un énorme soula­ge­ment ! Gagner un Grand Chelem c’est déjà énorme, mais chez soi à Paris sur terre c’est vrai­ment le summum. 

Marion, on sait que tu aimes le shop­ping. Quel est pour toi le meilleur endroit pour cela ?

Déjà le shop­ping ce n’est qu’une fois que le tournoi est fini. Je me fixe toujours des objec­tifs donc si je ne les ai pas atteints je ne vais pas me récom­penser avec des boutiques. J’apprécie évidem­ment acheter pour moi‐même, mais avant tout pour les personnes que j’aime. Même si ce n’est pas pour une occa­sion parti­cu­lière, j’aime prouver mon amour à quelqu’un par des cadeaux. Mes lieux privi­lé­gies sont l’Avenue Montaigne, Faubourg Saint Honoré pour la boutique Lauboutin et bien sûre la boutique Louis Vuitton sur les Champs Elysées. New‐York sur la 5ème Avenue est aussi un très bon lieu pour le shop­ping. L’année dernière pendant l’US Open, mon hôtel était sur Madisson et je passais devant la boutique Lauboutin tous les jours. J’ai dit à mon père que si j’atteignais les quarts de finale, je m’autoriserais un achat chez eux. C’est ce qui s’est passé !

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