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Caroline Garcia : l’en­tê­te­ment irraisonnable

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A chaque défaite inex­pli­cable de Caroline Garcia, on se pose toujours les mêmes ques­tions tout en ayant fina­le­ment certaines réponses. C’est un vrai para­doxe d’au­tant que Caroline est atta­chante, méri­tante et travailleuse. Analyse.

Le schéma est clas­sique, l’his­toire se répète. Une fille douée, un père qui se trans­forme en coach et une famille dévouée à la cause. La province, la ville de Lyon, et presque un mimé­tisme « barto­lien ». À la vraie diffé­rence, et c’est là que l’aven­ture est périlleuse, que Caroline Garcia possède plus d’ap­ti­tudes et de talent que Marion Bartoli. Et pour­tant comme les Bartoli qui avaient fait le pari du « un jour ça passera », les Garcia semblent prendre le même chemin prenant le risque insensé de voir le palmarès de cette joueuse talen­tueuse se remplir que de quelques titres secondaires.

Et c’est au fond, cette frus­tra­tion qui met tous les spécia­listes en émoi. Pour preuve tous les messages ce matin qui pointent l’ab­sence d’un plan B, d’une amortie, d’un coup slicé. De toute façon il n’y a qu’à assister à un entraî­ne­ment de cette cham­pionne pour comprendre la philo­so­phie du jeu proposé.

« Je ne chan­gerai rien »

Est‐ce un manque d’am­bi­tion ? Ou de culture tennis­tique ? Ni l’un, ni l’autre, c’est une forme de reli­gion. Alors Caroline Garcia s’exé­cute, tape dans la balle comme une damnée quelle que soit sa posi­tion, sa tactique. Hier, cela était criant surtout dans la fameuse diago­nale de coup droit. Alors forcé­ment à la sortie de cette défaite glaçante, elle nous offrait une expli­ca­tion simple : « Ce n’était pas mon jour. ». Avant de préciser rapi­de­ment que cette défaite ne chan­geait rien, qu’elle n’al­lait rien boule­verser, que la vie continue.

Rien d’éton­nant au final, Marion jouait avec le même wording à sa belle époque face à des jour­na­listes médusés. Le hic dans cette stra­tégie c’est que le temps passe, et que l’idée de la quin­zaine sans pépins où chaque frappe serait limpide n’existe pas sauf sur des tour­nois d’une semaine où la pres­sion est quasi‐absente, où l’enjeu n’est pas d’écrire l’his­toire. Alors on n’ira pas ici criti­quer son coach pour en faire le bouc émis­saire, ou son prépa­ra­teur mentale venu de nulle part, on insis­tera sur un seul point, celui qui a guidé la vie d’un certain Spinoza : la joie.

Et de la joie chez Caroline, on en voit rare­ment sur le court. Elle est souvent inquiète, quel que soit le score, elle est enfermée dans un schéma épui­sant où seule l’énergie est mise en avant. Alors forcé­ment on se tend, sur le court, en salle de presse, on voit des ennemis partout et surtout on oublie que le tennis est un jeu fait de varia­tions, d’es­paces, de temps et non une épreuve de « ball‐trap » où frapper, tirer, serait la solu­tion pour parvenir au succès.