AccueilMonfils : "Je suis Iron Man !"

Monfils : « Je suis Iron Man ! »

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Vainqueur de Fabio Fognini à l’issue d’un match tout aussi intense que décousu, Gaël Monfils est revenu sur cette belle victoire en confé­rence de presse. Le Français parle de sa gestion du 4e set, de l’am­biance, de l’at­ti­tude de son adver­saire, sans oublier d’évo­quer son huitième de finale à venir face à Guillermo Garcia‐Lopez. Interview.

A quel point appréciez‐vous ces matchs, ces ambiances ?
C’est toujours un plaisir, une nouvelle expé­rience. Le public a été incroyable aujourd’hui. Ce n’est jamais facile de lâcher un set comme je l’ai fait dans le 4e et je dois dire que le public m’a vrai­ment beau­coup aidé à revenir dans le 5e set, parce que j’étais quand même vrai­ment fatigué.

On aime tous vous voir jouer, c’est toujours amusant, inté­res­sant. Mais pensez‐vous qu’avec tous ces hauts et ces bas, vous pouvez gagner un Grand Chelem ou, au contraire, faut‐il vous concen­trer un peu plus sur vos matchs ?
Pour moi, ce ne sont pas les hauts et les bas qui comptent, c’est plutôt me protéger le derrière, si je puis dire (Rires). Parce que je suis venu ici quasi­ment sans prépa­ra­tion. Je survis en quelque sorte ! Mais oui clai­re­ment, je peux gagner. J’en suis sûr.

Quelle était votre stra­tégie avant de rentrer sur le court ? L’avez‐vous modi­fiée au fil du match, et si oui, quand ?
Sur chaque match, j’ai envie d’être agressif, de prendre le contrôle du terrain. Mais aujourd’hui, je me suis très vite fait breaker, et j’ai vu que je n’ar­ri­vais pas à faire ça. Bref, dès le premier jeu, j’ai changé tout ce que j’avais voulu mettre en place (Rires). Derrière c’est marrant parce je le rebreake direct, puis je me dis que je vais le jouer du fond, que je vais tenir mes diago­nales, comme d’hab’ contre lui et qu’on va voir ce que ça donne. Mais vrai­ment, au début, je n’étais pas parti sur ça parce que Fabio a progressé du fond et je crai­gnais qu’à ce jeu‐là, il gagne le combat. Je n’étais donc pas très content de perdre le premier set dans ces condi­tions. Et puis derrière, on s’est imposé un rythme de vrais terriens, en jouant à droite, à gauche, bien bombé et lifté. Et ça, vrai­ment, c’était physique. Je sentais que ça se durcis­sait. Même si ça n’était pas forcé­ment impres­sion­nant, physi­que­ment, je peux vous dire que c’était éprou­vant. Et je l’ai payé dans le 4e set. Il m’avait usé, je me fais breaker d’en­trée. Et là, je n’avais plus de jus.

Il a commis plus de 80 fautes directes. Comment avez‐vous fait pour le faire dégou­piller ainsi ?
80 fautes ? Je n’ai pas eu la sensa­tion qu’il en avait fait autant ! De temps en temps, je me demande comment on calcule les fautes… J’ai eu l’im­pres­sion qu’il en rame­nait quand même beau­coup dans le court…

Dans le 5e set, il y a eu un moment un peu confus avec Fognini et le super­vi­seur. Pouvez‐vous nous éclaircir sur ce qui s’est passé ?
Fabio prend son point de péna­lité, je gagne le jeu. Et là, il faut le dire, il est fatigué. Alors il va râler auprès du super­vi­seur, il prend du temps, il discute. Et fina­le­ment il lui dit : « Fais‐moi venir le kiné sur le court ». Or moi aussi j’étais fatigué ! Bref il a eu le kiné et derrière, il a débraké. Donc c’était bien joué de sa part.

Vous n’avez pas servi à pleine puis­sance une grande partie du match, excepté dans le 5e set où vous avez claqué un certain nombre de grosses premières. Pourquoi ?
Il y a deux raisons. La première, c’est que je ne me sens pas bien au service, j’ai du mal à trouver mon rythme. La deuxième raison est tactique. Quand on s’est joué à Umag Fabio et moi, j’avais mal à l’épaule, je ne pouvais pas servir. Et je l’avais emmerdé avec mes services « feuille morte ». En plus, Fabio se met hyper loin pour relancer et quand je lâche une première, souvent, il me retourne hyper bien. Tandis que lorsque je lui envoie une feuille morte, une balle sur laquelle il est diffi­cile de s’ap­puyer, ça le gêne. Je m’en suis donc servi. Et son erreur a aussi été de tout le temps me retourner de la même manière, haut, long, croisé. Il m’a très peu surpris dans ce secteur du jeu.

Vous n’avez donc pas de douleurs ?
Je suis sous anti‐inflammatoires. Je suis Iron‐man ! (Rires) Hier je n’en ai pas pris et à l’en­traî­ne­ment, j’ai senti que c’était plus doulou­reux. Le corps n’est pas terrible… mais ça tient !

Physiquement, comment vous sentez‐vous ce soir ?
Je suis très fatigué. Je vais prendre des bains de glace, faire des étire­ments, des massages, bien m’ali­menter, bien dormir, voire le doc’… Le tout pour essayer d’être prêt lundi.

Vous affron­terez Guillermo Garcia‐Lopez en huitièmes. Qu’en dites‐vous ?
Le dernier match contre lui, je l’ai perdu. Or je regarde toujours le dernier match… Garcia‐Lopez, on sait qu’il est solide et qu’il peut sortir de gros matchs. Et puis il a battu Stan (Wawrinka) ici et il a bien joué à Monaco aussi où il avait accroché Djokovic. Ça ne sera donc pas simple.