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Klizan, surprise de l’année 2012 !

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Voici l’en­semble des résul­tats du « WLT Award du meilleur jeune joueur de l’année 2012 ». La commu­nauté WLT a décidé de primer Martin Klizan (48,66%) dans cette caté­gorie. Le Slovaque et ses quatre titres sur Challenger est donc le joueur qui vous a le plus impres­sionné cette saison. D’autant plus qu’on ne l’at­ten­dait pas à ce niveau. Derrière c’est serré ! Juan Monaco et, petit coco­rico, Richard Gasquet, complètent ce podium. Ah quelle sacrée bande de chau­vins vous faites. Le Biterrois aurait même pu rece­voir la médaille d’argent. Neuf votes seule­ment dépar­tagent les deux hommes. Sus aux abstentionnistes ! 

Les résul­tats : la surprise de l’année 2012

On n’at­ten­dait pas Klizko à un tel niveau ! Et certai­ne­ment pas non plus si haut, dans le clas­se­ment ATP comme dans vos cœurs. Bien malin celui qui, au vu de la 120ème place du Slovaque, osait envi­sager une telle saison de la part du vain­queur de l’édi­tion 2006 de Roland Garros junior. Fort d’un parcours excep­tionnel en Challenger et de quelques pres­ta­tions sublimes sur le circuit ATP, comme ce match contre Tsonga à l’US Open, Martin Klizan s’est bel et bien imposé comme un joueur sur qui compter en cette année. Un de ces joueurs qui font le piquant du tennis pro. Une épice, un piment rele­vant la saveur de compé­ti­tions qui, sans être fades, grati­fient les papilles de leur convives de peu de nouveautés gustatives.

  • Les WLT Awards sont orga­nisés en parte­na­riat avec « Roger, mon amour », le livre tennis événe­ment sur Roger Federer. 

C’est l’his­toire de Martin à Flushing Meadows. Petit Martin qui allait devenir grand. Car du haut de son mètre quatre‐vingts‐dix, il commen­çait à se montrer impa­tient de confirmer les louanges quant à son talent. 2012 voit un nouveau tome des aven­tures de Martin. Un nouveau tome qui rompt avec les précé­dents. Les aficio­nados des anciennes éditions seront peut‐être déçus. Qu’importe ! Nous, à la Rédac, on est fans ! Et les lecteurs aussi, au vu du nombre de voix dont vous avez crédité le Slovaque. Dans sa nouvelle histoire, Martin entre dans la cour des grands. Rendez‐vous compte, il pousse les portes de Flushing Meadows. Dans l’arène de la mythique épreuve améri­caine, point d’ap­pré­hen­sion. Ses genoux ni ses dents ne s’en­tre­choquent. Pas même une once de trac, un petit nœud à l’es­tomac. Il faut dire que Martin est un solide bonhomme. D’autant plus solide qu’il a appris que les affres de la défaite sont à bannir si l’on veut l’éviter. Sûr de sa force et de son jeu, pas arro­gant pour autant, Martin arrive chez l’oncle Sam avec trois trophées Challengers dans sa besace 2012 flam­bant neuve. 

Pour son entrée en lice dans la compé­ti­tion Martin se trouve opposé à Alejandro Falla. Face à ce drôle d’éner­gu­mène, amateur de terre battue vivant à l’autre bout de la planète, le natif de Bratislava fait preuve d’un sérieux inalié­nable. L’affaire est pliée en trois sets. Dès lors, Martin va véri­ta­ble­ment connaitre l’im­men­sité du talent d’un des tous meilleurs joueurs du monde, quitte à en subir les foudres. Au deuxième tour notre petit Martin se trouve confronté à Jo ; notre Jo, le Jo Tsonga vain­queur des Masters de Paris en 2008 et titré à Doha en début d’année. 

En bon conteur, et mauvais gardien de suspense, je m’au­to­rise à vous faire part de la suite du best‐seller. D’autant que nombre de votants la connaissent proba­ble­ment déjà.

Petit Martin d’ores et déjà en pleine crois­sance, prouve l’étendue de ses apti­tudes face au Français, le domp­tant en quatre manches. Véritable consé­cra­tion d’une saison ronde­ment menée, et de bout en bout, ce match fait défi­ni­ti­ve­ment entrer notre gamin dans une autre dimen­sion, celle des tous meilleurs manieurs de raquette de la planète. Avec l’in­no­cence de l’en­fance il débriefe cette perfor­mance, ne voyant pas en quoi jouer contre le numéro six mondial diffère des matchs qu’il a l’ha­bi­tude de disputer.

« Je suis entré sur le court en voulant prati­quer un jeu très solide. Je voulais jouer un tennis vrai­ment bon face à une étoile de ce sport. J’ai très, très bien joué aujourd’hui. Je veux dire que je me suis concentré à chaque point et j’ai gagné, je suis très heureux de ce que j’ai fait. […] Pour moi, ce n’est pas diffé­rent de jouer contre le cinquième ou le 100ème joueur. Peu importe, je veux jouer un bon jeu à chaque match. Je n’avais aucune pres­sion. Si je perds, alors je perds. Je peux perdre contre un bon joueur, peu importe. Mais aujourd’hui j’ai gagné et je suis très heureux. […] Il ‑Tsonga ndlr – est numéro six mondial et je l’ai battu. Je me sens bien. Je ne sais pas quoi dire. Je suis très heureux, et c’est tout. Etre présent au troi­sième tour, je pense que c’est le meilleur résultat de ma carrière, et je suis impa­tient de jouer samedi au troi­sième tour. Il y a une chance de gagner à nouveau. »

Martin bonifie cette perfor­mance au troi­sième tour par une victoire sur un autre Français, Jérémy Chardy. C’est fina­le­ment Marin Cilic qui fera chuter le Slovaque, le balayant 6–0 dans le troi­sième set. Probablement épuisé par son parcours, il est stoppé net par l’ac­tuel 15ème joueur mondial. Un parcours jamais connu pour ce joueur. Parcours au béné­fice duquel le Slovaque se hisse le lundi suivant au 42ème rang du clas­se­ment ATP. Un clas­se­ment là non plus jamais connu. Avec cette pres­ta­tion remar­quable, et remar­quée, Klizan béné­ficie doré­na­vant d’une fenêtre le révé­lant à l’en­semble du tennis mondial. Fenêtre bien plus visible, plus illu­minée que la lucarne à laquelle il se canton­nait aupa­ra­vant. Peu importe. Ce qu’il veut lui c’est donner le maximum à chaque match, que ce soit contre Tsonga ou Teymuraz Gabashvili – 182ème joueur mondial qu’il bat en finale du tournoi Challenger de Bordeaux en mai.

Cette bonne sortie à l’US Open, Martin la bonifie ensuite par le titre qu’il glane à Saint‐Pétersbourg. Ce titre dans la capi­tale des Tsars est le premier de la jeune carrière de Martin sur le circuit ATP. Le joueur de 23 ans remporte en outre quatre tour­nois Challenger sur l’en­semble de l’année 2012. Une réelle progres­sion donc, Martin avait glané un titre sur Challenger en 2011 et un autre en 2010 alors qu’il dispu­tait encore des tour­nois Futures. Sur le circuit Challenger, le Slovaque fait d’ailleurs état d’un ratio de victoires épous­tou­flant, rempor­tant plus de 84% des rencontres dispu­tées. Sur l’en­semble des compé­ti­tions, la stat’ « tombe » à 69%, un chiffre qui reste impres­sion­nant. Alors certes, les tour­nois les plus pres­ti­gieux, Klizan va encore devoir attendre pour y briller. N’en demeure pas moins que s’il pour­suit son ascen­sion tout en nous grati­fiant spora­di­que­ment de perfor­mances de rang, comme cette victoire au deuxième tour à l’US Open, petit Martin deviendra grand rapi­de­ment. C’est tout ce qu’on lui souhaite. Et puis s’il te plaît Martin, la prochaine fois que tu veux t’illus­trer, choisis faire‐valoir qui ne soit pas Français. Ainsi tu pourras prétendre à conquérir l’en­tiè­reté de nos cœurs… sans amertume.