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Numéro 1 mondiale en plein doute

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Après Roberta Vinci la semaine passée à Toronto, c’est à Christina McHale, 19 ans et 76e mondiale, d’éli­miner Caroline Wozniacki à Cincinnati. Deux tour­nois et donc deux premiers tours pour la numéro 1 mondiale qui traverse une période déli­cate sinon inquié­tante. Wozniacki aurait‐elle attrapé le syndrome des numéros 1 sans lendemain ?

Safina, Jankovic, Wozniacki même combat ? Il est peut‐être encore un peu tôt pour se poser la ques­tion. Il n’empêche que les dernières sorties de l’ac­tuelle numéro 1 mondiale inquiètent. Battue par Arvidsson (73e) au 2e tour à Bastad puis par Vinci (22e) à Toronto et donc McHale (76e) à Cincinnati, la Danoise collec­tionne les contre‐perfs depuis la mi‐juillet. Et à y regarder de plus près, sa deuxième partie de saison n’a rien de relui­sant. Piteusement sortie au 3e tour à Roland Garros puis battue en huitièmes à Wimbledon, la numéro 1 s’est montrée inca­pable de tenir son rang lors des deux derniers Grands Chelems. Elle a certes gagné deux titres depuis avril. Mais Bruxelles et Copenhague sont – avouons‐le – des tour­nois de seconde zone.

Alors qu’arrive‐t‐il à Caroline Wozniacki ? Toujours à la pour­suite de son premier titre en Grand Chelem, la Danoise doit sans cesse se justi­fier face à la presse. Incapable de se faire remar­quer par son jeu d’at­tente ultra défensif, la jeune femme tente tout – et n’im­porte quoi ? – pour attirer l’at­ten­tion hors du court. Entre le pseudo gag de confé­rence de presse en Australie avec l’af­faire du kangourou, son mono­logue visant à ridi­cu­liser les ques­tions des jour­na­listes et l’ac­tuel manège d’auto‐promotion de son nouveau couple avec le golfeur Rory McIlroy sur Twitter, la Danoise collec­tionne les sorties « Voici/Gala ». Ne supporte‐t‐elle plus ce manque de recon­nais­sance ? Ne digère‐t‐elle pas son relatif anonymat alors qu’elle occupe la première place mondiale depuis des semaines ? Sont‐ce ces critiques répé­tées sur son jeu souvent qualifié de « sopo­ri­fique » ? Est‐ce le retour de Serena qui l’empêche de dormir ?

Les diffi­cultés actuelles de Wozniacki s’ex­pliquent peut‐être plus simple­ment. Son jeu, basé sur de longues phases défen­sives, effi­cace mais épui­sant, requiert une énergie phéno­mé­nale. Physiquement comme menta­le­ment, la jeune femme doit s’employer pour gagner chaque match. Il faut tenir dans la tête pour garder la balle dans le court une fois de plus que son adver­saire. Bref la faire craquer menta­le­ment. Hors la numéro 1 mondiale peine peut‐être à conserver cette fraî­cheur mentale tout au long de la saison. Voilà plusieurs années qu’elle enchaine les tour­nois, semaine après semaine. Et si Wozniacki n’était pas arrivée à un point de saturation ? 

Il n’en reste pas moins que l’US Open débute dans un peu moins de deux semaines. Et Wozniacki, demi‐finaliste sortante, n’aura pas le droit à l’er­reur. Sa tournée améri­caine est pour le moment fran­che­ment ratée. Et une élimi­na­tion précoce à Flushing Meadows pour­rait réel­le­ment la faire plonger. Réaction attendue !