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Dimitrov, enfin au sommet ?

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Après un deuxième semestre 2016 encou­ra­geant, Grigor Dimitrov réalise un début d’année 2017 excep­tionnel avec deux titres et une demi‐finale à l’Open d’Australie. Après presque deux ans où il a enchaîné les galères, le Bulgare de 25 ans semble être prêt à rejoindre les sommets.

Depuis le coup d’envoi de la saison 2017, personne n’a gagné autant que Grigor Dimitrov. Chez lui, devant son public à Sofia, le Bulgare a confirmé son excellent début d’année en décro­chant un deuxième titre (le sixième de sa carrière) après celui obtenu à Brisbane où il avait signé trois victoires consé­cu­tives sur des joueurs du Top 10 (Dominic Thiem, Milos Raonic et Kei Nishikori). Depuis janvier, son ratio est phéno­ménal : 14 victoires pour une seule défaite, en demi‐finale de l’Open d’Australie au terme d’un combat monu­mental contre Rafael Nadal. 

« Rafa m’a dit de conti­nuer comme ça, que je gagne­rais un Grand Chelem »

C’est juste­ment au cours de cette demi‐finale que le Bulgare avait affiché ses récents progrès. D’ailleurs, l’Espagnol avait été impres­sionné par la perfor­mance de Dimitrov. Le Majorquin lui avait même fait une petite confes­sion à l’issue de la rencontre : « Rafa m’a dit au filet de conti­nuer comme ça. Que si je jouais aussi bien, je gagne­rais un tournoi du Grand Chelem. Au‐delà de devenir numéro 1 mondial, c’est mon rêve. Je pense que c’est possible. Pour cela, je dois être constant. »

Une plus grande rigueur

Ce retour sur le devant de la scène n’est pas dû au hasard. Depuis le début de son asso­cia­tion avec Dani Vallverdu au lende­main de Wimbledon 2016, Grigor Dimitrov a retrouvé le plaisir du jeu. Il est même « retombé amou­reux du tennis » comme il l’a déclaré. Fini les paillettes et la Une des tabloïds, Grigor Dimitrov s’est (re)mis au travail en retrou­vant une condi­tion physique digne de ce nom et à la hauteur de ses ambi­tions. « Il avait besoin de chan­ge­ment et j’ai été très honnête avec lui, avait expliqué Dani Vallverdu dans les colonnes de la DH. Je lui ai dit clai­re­ment ce que je pensais du chemin qu’il prenait. Depuis, il a fait tout ce que l’équipe lui a demandé, s’est mis au combat, a travaillé comme un dingue. Il fallait le remettre en confiance et qu’il se concentre sur ses points forts (…) Je peux vous dire qu’il y a un guer­rier en lui et c’est ce que je veux voir. Je ne pensais pas pouvoir lui demander autant mais il réagit très bien. »

Grigor Dimitrov n’est pas seule­ment un esthète du jeu, c’est aussi et surtout un bour­reau de travail. Thierry Van Cleemput, coach de David Goffin (qui a partagé des séances d’en­traî­ne­ment lors de l’in­ter­saison) le confirme : « D’habitude, il tape des lattes à tout va, il multi­plie les amor­ties. Mais là, c’était diffé­rent. Son atti­tude a changé. Il cognait dur en respec­tant les consignes (…) J’avais annoncé qu’il revien­drait au premier plan. J’en veux à ceux qui l’ont enterré avant l’heure. »

Un coup à jouer à Rotterdam ?

Grigor Dimitrov commence à récolter les fruits de cette plus grande rigueur de travail. Les deux titres obtenus en sont l’illustration parfaite. Le protégé de Dani Vallverdu frappe désor­mais aux portes du Top 10, lui qui a atteint le meilleur clas­se­ment de sa carrière le 4 août 2014 avec une huitième place (voir son évolu­tion ci‐dessous). Douzième du clas­se­ment ATP, il est troi­sième à la Race cette semaine. Auréolé de son succès sur ses terres à Sofia, il débarque donc à Rotterdam en pleine confiance et sûr de sa force. Il fait d’ailleurs figure de favori dans un tournoi néer­lan­dais qui a perdu ses deux têtes d’af­fiche, Rafael Nadal et Stan Wawrinka. S’il négocie son entrée en lice face à Mischa Zverev, il défiera Denis Istomin avant peut‐être des retrou­vailles avec David Goffin et une possible demi‐finale face à Alexander Zverev ou Dominic Thiem. A 25 ans, Grigor Dimitrov exploite, enfin, son immense talent. Difficile de ne pas s’en réjouir.