AccueilATPRoger Federer : "Quand je jouais et qu'on me disait que mon...

Roger Federer : « Quand je jouais et qu’on me disait que mon jeu était sans effort, j’avais un peu de mal avec ça parce que j’avais l’im­pres­sion qu’on ne voyait pas le combat­tant et le gagnant que j’es­pé­rais être »

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Un an demi après la fin de sa carrière, Roger Federer a accordé une longue et belle inter­view au maga­zine GQ dans laquelle il évoque de nombreux sujets comme la prochaine sortie de son docu­men­taire ou le timing de sa retraite.

Également inter­rogé sur son style de jeu fluide et soyeux et sur la manière dont celui‐ci a impacté sa popu­la­rité, le Suisse a reconnu qu’il n’avait pas toujours pris cela comme un compliment. 

Question : « À ce stade, vous savez très bien comment les gens décrivent votre façon de jouer au tennis : « belle », « sans effort », etc. D’une part, c’est un compli­ment évident. D’un autre côté, je suis curieux de savoir ce que vous pensez du fait que cela restera dans les mémoires de votre jeu. »

Roger Federer : « Aujourd’hui, je le prends comme un grand compli­ment. Quand je jouais, j’avais un peu plus de mal avec ça parce que j’avais l’im­pres­sion qu’on ne voyait pas le combat­tant et le gagnant que j’es­pé­rais être. Car si vous n’êtes pas un battant, si vous ne pouvez pas faire d’ef­forts, vous ne pouvez pas réalisé ce que j’ai accompli sans effort. Je pense que ce n’est que lorsque vous avez travaillé incroya­ble­ment dur que vous pouvez donner l’im­pres­sion que c’est sans effort. C’est pour­quoi j’ai toujours eu du mal, surtout au début, à me dire : ‘Est‐ce qu’ils ne voient pas la passion que j’y mets ? Ne voient‐ils pas la passion, le combat et tout ce que j’ai investi ? Parce que quand je gagnais, c’était comme ‘Oh, c’est si facile’. Et quand je perdais, c’était comme : ‘J’aurais aimé qu’il tente un peu plus’. Au début, c’était vrai­ment, vrai­ment diffi­cile à accepter et vrai­ment complexe pour moi. C’était un peu un casse‐tête à l’époque. Et je pense que j’ai fini par me sentir à l’aise dans ma peau et je savais que je mettais tout en jeu. C’est pour­quoi, lorsque je perdais un match, je pouvais litté­ra­le­ment, cinq minutes plus tard, me dire que le match était terminé et que ce n’était pas un problème. J’ai donné tout ce que j’avais, et on passe à autre chose. »