Patrick Mouratoglou, le coach de Serena Williams, a décidé de lancer une plate forme de E‑coaching afin de permettre aux joueurs, coaches, mais aussi aux parents de progresser et de trouver des solutions pour continuer à s’améliorer.
Patrick, c’est quoi concrètement cette nouvelle idée ?
En fait, vous imaginez facilement que je suis souvent sollicité pour donner des conseils. Si on fait ce travail de façon permanente dans mon académie à Sophia‐Antipolis tous les jours sur nos courts de tennis, j’étais un peu frustré à l’idée de ne pas pouvoir aider plus de monde. On a donc réfléchi avec mon équipe : très vite l’idée de lancer une plateforme sur le web accessible à tous nous ait apparu comme la solution. Au préalable, on a donc travaillé sur des questionnaires très précis, sur des fiches, des rapports à remplir. Une fois que cela a été mis à plat, on a pu lancer la première version en ligne en ayant identifié trois catégories : le joueur, le coach et les parents.
Pour vous ce sont les trois cibles à privilégier ?
Très souvent, les projets forts sont familiaux, et ce n’est pas moi qui dira le contraire avec les sœurs Williams. Le triptique joueur‐coach‐parents est donc la clé notamment quand on est en phase de construction. Chaque personne a un rôle bien précis et c’est la cohérence du trio qui peut amener des performances. Sur notre plateforme, on a donc voulu permettre ce dialogue.
Aujourd’hui concrètement la plateforme propose quoi ?
On est dans la première phase, celle du recrutement. On veut acquérir les profils et j’insiste non pas que pour le très haut‐niveau. Vous êtes 15⁄4 et vous ne parvenez pas à passer le cap en tournoi, on est là. Vous êtes 30⁄1 et techniquement vous avez des carences, on est là. Vous êtes un parent et vous ne savez pas comment vous positionner par rapport à l’ambition de votre enfant qui a un bon classement, on est là.
Ça veut dire quoi on est là ?
Que l’on va vous faire remplir des questionnaires très précis, qui vont nous permettre de dégager un profil avec les solutions qui sont liées. Et puis une fois le diagnostic établi, on est dans un travail collaboratif où l’on pourra suivre de près les performances, échanger, établir un programme d’entraînement physique, mental, technique. Le travail analytique sera alors bien sûr complété par des séances de dialogue via Skype, et aussi des vidéos pour apporter des solutions sur des mises en situation qui se répètent à tous les niveaux.
On vous sent plein d’enthousiasme, alors même que ce type de choses existe déjà en ligne ?
Il existe du E‑learning c’est vrai mais sans vouloir tout évoquer de notre plateforme, on est au début d’une révolution en termes de coaching. Cette première version est le point de départ, et on a de réelles ambitions. En back‐office on a des outils puissants, et mon expérience permet aussi de valider les process. Sans dire que le coaching est scientifique, que la victoire est obligatoire, il y a forcément des choses à ne pas faire, et des solutions adaptées à chaque situation.
Rejoignez Patrick sur sa nouvelle plateforme !
Propos recueillis à Roland Garros
Crédit photo : Antoine Couvercelle
Publié le vendredi 2 juin 2017 à 12:00