Novak Djokovic n’a pas tremblé en quarts de finale, à Roland Garros. Opposé à Milos Raonic, le Serbe s’est imposé en trois sets 7–5 7–6(5) 6–4. Retour sur la feuille de stats du match, pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé.
Au service
On ne peut pas éviter d’en parler, dès lors que Milos Raonic est sur un terrain… Novak Djokovic s’est montré très constant dans ce secteur du jeu. Face à un garçon comme Milos, il n’avait pas tellement de marge : s’il lui laissait une occasion de break, s’il commettait une erreur, il savait d’ores‐et‐déjà que revenir au score serait très compliqué. Alors Novak a serré la vis. 68% de premières balles et 74% de points gagnés en premières… comme en deuxièmes. Des statistiques quasi‐parfaites. Le pourcentage en lui‐même est élevé, mais sa réussite sur ses seconds services est également assez impressionnante. Résultat : il ne s’est fait breaker qu’une fois. Sans frais.
Dans le même temps, il a très bien relancé Raonic. Car le Canadien a fait parler la poudre, claquant la bagatelle de 21 aces au cours de la partie, frustrant Nole dans les tout premiers jeux. Avec environ 70% de premières tout au long du match, il avait la capacité de se mettre à l’abri. Oui, mais voilà… En deuxième balle, il s’est un peu troué. En témoignent ses 29% de points gagnés dans ce secteur, un pourcentage famélique quand on connaît sa qualité habituelle. Clairement, Djokovic était à l’affût dès lors que la première ne passait pas, histoire de l’agresser sur son premier coup de raquette. Et de profiter, pourquoi pas, d’un moins bon jeu de service que Milos lui laisserait. Mission accomplie !
Dans le jeu
Novak Djokovic s’est comporté en patron sur le court. Le Serbe, brillant depuis quelques semaines, a livré une prestation tout à fait convaincante, présent sur toutes les balles, capable d’accélérer en quelques coups de raquette… Il a certes été bousculé de temps en temps, mais a toujours su mettre un coup de collier dans les moments importants. Son ratio points gagnants‐fautes directes en témoigne : 37–19. En un mot : excellent ! Avec pas moins de 12 coups droits gagnants en fond de court – c’est toujours bon à prendre. Il s’est même payé le luxe de jouer au chat et à la souris dans le troisième set, attirant son adversaire au filet et trouvant des zones relativement variées.
En face, Raonic a fait ce qu’il a pu, avec ses armes. Des armes dévastatrices quand il est bien réglé. Le score des deux premiers sets l’illustre bien… il n’est jamais facile de remporter une manche face à un gars qui vous balance des parpaings à 221km/h. Mais Milos a, comme souvent, commis un peu trop d’erreurs. 40 fautes directes pour être exact. La rançon de la prise de risque, puisqu’il comptait faire la différence avec son coup droit surpuissant. Et il y est parvenu… mais trop rarement sur le service adverse. Avec 49 points gagnants, il rend une copie tout à fait convenable et n’a pas démérité face à un Djokovic qui doit commencer à se dire : c’est peut‐être mon année…
Au final…
Novak Djokovic a remporté 114 points, en laissant 98 à Milos Raonic. Certes, le match s’est conclu en trois sets, en faveur du Serbe, 7–5 7–6(5) 6–4, mais la partie a été serrée pendant deux manches, comme souvent face à des joueurs du profil de Raonic. Si Djokovic s’est montré impressionnant, c’est dans sa capacité à surmonter la frustration face aux aces qui défilent – il en a crié de dépit dans le premier exercice – et donner le petit coup d’accélérateur quand il devait le faire. Gestion de patron. Autant dire qu’il lui faudra continuer dans la même voie face à l’ultra‐frappeur Ernests Gulbis en demi‐finale…
LES HITS DE ROLAND GARROS
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1. Pour Guillermo Garcia‐Lopez, Gaël Monfils peut gagner un Grand Chelem. Pourquoi pas Roland Garros ?
2. C’est l’interrogation : Federer commencerait‐il à en avoir marre ?
La raquette de Djokovic un vrai compromis de polyvalence et puissance
Publié le mardi 3 juin 2014 à 20:36