Vainqueur de Tomas Berdych en quatre manches en huitièmes de finale de Roland Garros, Jo‐Wilfried Tsonga s’est exprimé face à la presse suite à cette très belle performance. Les mots du Français.
Tu as servi deux fois pour le match, une fois avec succès et l’autre sans. Que s’est‐il passé dans ta tête à ces deux moments‐là ?
Parfois, je ne gamberge pas assez en fait. Il faut que je fasse marcher un peu mes neurones, ce que je sais faire de temps en temps (rires). Dans le 4e set, j’ai mieux géré car j’avais l’expérience de ce qui s’était passé dans le 3e set et je me suis dit que je n’allais pas refaire deux fois la même chose. En fait sur le coup, parfois, on peut être pris dans le jeu, ne pas penser aux bonnes choses et passer à côté. C’est ce qui m’est arrivé dans le 3e set.
Est‐ce qu’avec cette victoire aujourd’hui, tu refermes 6 ou 7 mois de galère ?
Non car je crois que ça fait 15 ans que je galère (Rires). Aujourd’hui je suis sur ma route (sic). Je sais que lorsque je joue mon meilleur tennis, je suis capable de battre ces gars‐là. Ce n’est pas l’exploit du siècle non plus. Voilà, j’ai gagné 4 matchs, je suis dans mon tournoi. Je dois maintenant continuer à faire ce que j’ai à faire et on verra où ça va me mener.
Tu es arrivé ici sans repères. Tu t’étonnes finalement ? Comment as‐tu fait au niveau de la confiance pour aborder ce tournoi ?
La dose de confiance que j’ai, c’est que dans les Grands Chelems, je suis toujours présent. Quand physiquement je me sens bien, je sais que peu importe les résultats avant, je suis un joueur solide dans ces compétitions. Les Grands Chelems, c’est clairement un autre sport car le format de jeu est beaucoup plus long. J’y abord les matchs différemment. Pour moi, ce n’est pas une surprise. Après, il y a une certitude, c’est que j’ai envie de gagner des matchs. Ça fait un petit moment que je ne joue pas très bien, ou pas du tout. Ma principale occupation, c’est quand même de jouer au tennis et j’ai envie de le faire bien. Il y a de l’orgueil aussi. Quand je viens à Roland Garros, j’ai envie de prouver que je suis un bon joueur. J’ai envie de jouer les premières places tout simplement.
Sur le court, tu as parlé du travail que tu faisais avec tes coaches pour ne pas tomber dans tes travers. Quel est ce travail justement et quels sont ces travers dont tu parles ?
J’ai mes qualités et mes faibles. Je crois que ma plus grosse faiblesse, c’est que je peux vraiment me disperser pendant mes matchs. A mon âge, je ne vais pas passer 4 ans à refaire toute ma technique en revers ou à la volée. Même s’il y a des petits détails techniques que je peux encore corriger, la plus grosse marge que j’ai aujourd’hui, c’est dans la gestion de mes matchs. Donc avec mes entraîneurs, on essaie de faire en sorte que je sois meilleur là‐dedans.
Tu as connu pas mal de galères ces derniers temps. Cela a‑t‐il été dur de rester positif ?
J’ai toujours été quelqu’un de très positif. Je profite de la vie, je savoure chaque instant, chaque minute est géniale pour moi. Mais on a aussi des moments difficiles comme joueurs de tennis. Pendant ces semaines où j’étais absent, j’essayais de rester positif. Mais si trop de gens autour parlent de vous de manière négative, forcément, vous le ressentez. Dans les périodes difficiles, il y a des gens qui vous disent : « C’est fini pour toi » et d’autres qui affirment que tu as le tennis pour réussir encore de belles choses. J’ai eu la chance d’être entouré de personnes comme celles‐là.
Tu affrontes maintenant Kei Nishikori en quarts de finale…
C’est un très bon joueur, plus jeune que moi. Il a beaucoup de talent. Il est bon sur terre battue aussi, il y a déjà gagné des tournois, contrairement à moi. En fait il est capable de bien jouer sur toutes les surfaces grâce à son jeu qui est très complet. J’ai pas mal perdu contre lui, donc je vois ce match comme une opportunité de prendre ma revanche, de jouer mon meilleur tennis et d’essayer d’atteindre les demies.
De votre envoyée spéciale à Roland Garros
Temps forts J‑W. Tsonga – T. Berdych Roland… par rolandgarros
Publié le dimanche 31 mai 2015 à 20:10