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Nathalie Herreman : « Il y avait plus de cama­ra­derie à mon époque… »

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Nathalie Herreman a été une témoin privi­lé­giée d’une période dorée pour le tennis féminin : les années 80–90. Martina Navratilova, Chris Evert, Steffi Graf, Monica Seles… Elle les a toutes jouées. Aujourd’hui, si elle s’est un peu éloi­gnée de l’ac­tua­lité, elle continue à tâter ici ou là de la petite balle jaune…

Comme beau­coup, tu t’es exilée aux Etats‐Unis depuis la fin de ta carrière. Qu’est‐ce que tu fais, aujourd’hui ?

Pour l’instant, je me consacre prin­ci­pa­le­ment à ma famille, mais je donne toujours quelques leçons de tennis privées, après avoir travaillé dans un grand club de Los Angeles pendant quelques années (NDLR : le Riviera Tennis Club). Je suis aux USA depuis 1997, mais l’ex­pli­ca­tion est plutôt simple : mon mari est Américain. J’ai donc quitté la France pour le rejoindre en Californie.

Quel rapport tu as avec le tennis, à l’heure actuelle ?

J’ai toujours gardé contact, tant avec le tennis en lui‐même, qu’avec mes copines du circuit, Sophie Amiach, Karine Quentrec, Sybille Fleurian, Corinne Vanier… On essaie d’ailleurs de se voir régu­liè­re­ment ! Pam Shriver habite égale­ment pas loin de chez moi, donc on se retrouve de temps en temps. En 2013, on avait fait quelques entraî­ne­ments de double ensemble, parce qu’elle prépa­rait Wimbledon Senior avec Martina Navratilova, à l’époque. D’une manière géné­rale, je joue toujours régu­liè­re­ment, surtout dans des ligues de double, parfois en simple, majo­ri­tai­re­ment du côté de Los Angeles. 

Si tu devais retenir un souvenir marquant de ta carrière ?

Le jour où j’ai battu Jennifer Capriati en huitièmes de finale du tournoi de Miami, en 1990. Elle venait de jouer et de gagner son premier tournoi WTA la semaine d’avant et j’avais mis fin à sa série de victoires. Un moment plutôt sympa !

Et un regret ?

Oh, j’en ai quelques uns (rires) ! Sans doute de n’avoir pas réussi à être plus constante dans mes résul­tats. J’ai trop souvent joué en dents de scie ! Et puis, j’ai toujours un petit regret quand je repense à la fin de ma saison 1986. A l’époque, je jouais le meilleur tennis de ma carrière. Malheureusement, je me suis blessée au poignet lors d’un match à Zurich contre Zina Garrison. Du coup, j’ai raté les deux derniers tour­nois de l’année et j’ai été coupée dans mon élan.C’est dommage…

Tu gardes des souve­nirs de ton titre à Pérouse ?

Oui, bien sûr ! C’était ma première victoire en Grand Prix. Je me souviens que les matches se dérou­laient en fin d’après‐midi à cause de la chaleur. C’était parfait pour moi qui n’étais pas du matin (rires) ! J’ai toujours aimé jouer en Italie, où j’étais assez appré­ciée du public.

Tu suis encore l’ac­tua­lité du tennis ?

Non, pas vrai­ment. Je regarde quelques matches à la télé lors des Grands Chelems. Je suis aussi un peu la Fed Cup – j’étais d’ailleurs présente à Paris, à Coubertin, pour encou­rager les filles face à la Suisse, en février. Et je vais aller les soutenir de même face aux Américaines, à St Louis. C’est un peu tout… Il faut dire que j’ai beau­coup aimé la période durant laquelle j’ai joué. Il y avait bien plus de styles de jeu diffé­rents, donc plus de matches inté­res­sants à regarder. Et, sans doute, plus de cama­ra­derie entre les joueuses.

Le tennis féminin fran­çais vit une crise depuis quelques années. Les filles désertent les courts… Tu as une explication ?

Il faut peut‐être retrouver une atmo­sphère de club qui a un peu disparu. Faire en sorte que les jeunes filles puissent rester au club le week‐end et après l’école, s’y faire des amies et, surtout, s’amuser ensemble sur le court. Le tennis est aujourd’hui en concur­rence avec d’autres sports, plus acces­sibles aux filles, où elles béné­fi­cient peut‐être de cette ambiance que nous ne leur propo­sons plus dans nos clubs.