Nous avons bouclé notre numéro 9 de la rentrée qui sort dans nos 690 points ce mercredi. En exclu pour les lecteurs web, la une qui est aussi celle de notre dossier. Pour lancer le débat, le point de vue celui de notre plus grand fidèle, Patrick Mouratoglou, alors T’es Nadal ou Federer ?
Le tennis mondial a une fois de plus trouvé la parfaite opposition de style dans la grande tradition des Borg‐McEnroe, des Sampras‐Agassi, voici la rivalité Federer‐Nadal. Comme la question le sous‐entend, chacun choisit son camp relativement aisément, tant les deux champions sont opposés en tout point : dans leur jeu, dans leur image, dans leur personnalité. Ils sont l’attaquant contre le défenseur, la classe contre le déménageur, la puissance contre le relâchement, la sobriété contre l’extériorisation, la facilité contre l’effort. Ils sont la tradition vestimentaire contre la mode, le polyglotte contre le même pas bilingue, le bien dans sa peau contre le timide. Federer est sur le point de faire tomber tous les records. Désormais à un titre du Grand Chelem de Pete Sampras, il présente une image quasi parfaite, et joue probablement le plus beau tennis jamais pratiqué. Comment ne pas espérer qu’il marque le tennis d’une empreinte la plus profonde possible ?
Face à lui se dresse Rafael Nadal, si différent, et a priori tellement moins séduisant… et pourtant… difficile également de ne pas être sensible au charme de ce jeune homme de Manacor, héros des temps modernes par sa combativité et son abnégation exceptionnelle. Il est le gladiateur des temps modernes, dur au mal, courageux, qui fait face à toutes les adversités.
Patrick Mouratoglou, pour WLT
Publié le lundi 15 septembre 2008 à 13:46