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Platenik : « Kasatkina est très à l’écoute »

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Pas assez connu dans le monde des coachs perfor­mants malgré des résul­tats remar­quables avec notam­ment Dominika Cibulkova, Vladimir Platenik s’occupe de l’étoile montante du circuit féminin, Daria Kasatkina. Le Slovaque s’est confié sur son académie, Empire Academy qui a été présentée en marge de Roland Garros, et sa joueuse qui dispute le troi­sième tour. Une jeune fille de 19 ans qui étonne par sa maturité.

Vladimir, c’est un plaisir de présenter votre académie pendant Roland Garros ? Vous ne pouviez pas rêver mieux !

« C’est une très belle sensa­tion de pouvoir le faire au cœur d’un des plus beaux et grands tour­nois au monde. C’est une immense oppor­tu­nité pour une académie comme la nôtre qui vient d’un petit pays. Je suis vrai­ment heureux d’en faire partie. »

Justement, quel est votre rôle ?

« Quand j’ai commencé le projet en 2014, le but était de construire une équipe profes­sion­nelle de coachs et de joueurs. C’est ainsi que j’ai débuté ma colla­bo­ra­tion avec Daria (Kasatkina). Daria a progressé telle­ment rapi­de­ment que l’on a décidé de lui prêter plus d’attention en voya­geant plus avec elle. Dans le même temps, j’ai mis en place une équipe d’entraîneurs et de mana­gers au sein de l’académie à Trnava (Slovaquie). Je suis en contact perma­nent avec l’ensemble du staff. »

Quel est votre apport ? Votre expé­rience joue un rôle fondamental…

« Effectivement, je me sers de mon expé­rience du plus haut niveau mais les nouveaux coachs de l’académie en possèdent égale­ment une, comme Karol Beck qui a été Top 40. Nous avons des discus­sions sur la marche à suivre concer­nant les joueurs mais chaque entraî­neur a ses propres respon­sa­bi­lités sur son protégé. C’est la manière dont nous travaillons. Je suis là pour manager et aider, mais nous avons chacun notre propre avis et je ne souhaite pas inter­férer car cela pour­rait porter préju­dice. Le plus impor­tant pour moi est que le coach et son joueur aient des résultats. »

Votre académie s’est dotée d’infrastructures à la hauteur de ses ambitions…

« Nous possé­dons tout ce dont nous avons besoin ! C’est une chance unique. Les dernières construc­tions seront termi­nées en 2017 avec une clinique du sport, du fitness… Les infra­struc­tures sont fantastiques ! »

Vous pouvez riva­liser avec les plus grandes acadé­mies au monde désormais ?

« Effectivement, mais je pense que l’on a encore besoin d’un peu plus de courts. Nous en avons 16 exté­rieurs. Ce serait pas mal d’en avoir un peu plus. La manière dont on se foca­lise sur le tennis de haut niveau nous permet de riva­liser avec n’importe qui. »

Et vous avez la chance d’avoir Daria Kasatkina sous vos ordres ! Êtes‐vous satis­fait de votre prépa­ra­tion pour Roland Garros où elle a débarqué comme tête de série pour la première fois de sa jeune carrière ?

« Elle est jeune (19 ans) et c’est son premier tableau final de Roland Garros, deux ans après avoir gagné les juniors. Daria a eu d’excellents résul­tats en début de saison. Après la Fed Cup, elle était un peu fati­guée. Nous avons légè­re­ment allégé le programme. Et je pense que la prépa­ra­tion a été bonne. La terre battue est sa surface favo­rite. Le tennis profes­sionnel est beau­coup sur dur, il faut donc savourer ces tour­nois sur terre. Elle est prête et en bonne santé pour réaliser une belle quin­zaine. Pour l’ins­tant, le début de la compé­ti­tion a été positif. »

Daria a progressé très vite (370ème fin 2014, 32ème aujourd’hui). Comment gérez‐vous cette nouvelle vie pour une jeune joueuse ?

« Effectivement, c’est très rapide pour une jeune joueuse. J’essaie de me servir de mon expé­rience pour la guider. Daria est une jeune fille très à l’écoute, qui vient d’une famille très stable et agréable. Son frère voyage avec elle et l’aide à rester elle‐même. Nous avons une bonne équipe pour garder Daria bien dans sa tête et dans son corps. Roland Garros est un tournoi idéal pour elle puisque c’est sur terre battue. Nous n’avons pas fixé une attente précise car les attentes peuvent vous « tuer ». On prend match par match. La saison est encore longue et ne concerne pas unique­ment Roland Garros, mais un plan de carrière. Aujourd’hui, même si Daria perd, je suis content de son atti­tude puisqu’elle affiche le bon état d’esprit pour réussir et parvenir au top niveau. Elle fait les bonnes choses. Le but d’être plus agres­sive mais égale­ment progresser sur le fait d’avoir un jeu plus sûr. »

Ce sont les points sur lesquels elle doit encore s’améliorer ?

« Daria est une personne prudente et déjà très respon­sable. Dans les gros matchs, elle est parfois un peu trop défen­sive. Elle doit apprendre comment saisir sa chance contre les meilleures joueuses. Cela passe par être plus agres­sive dans certaines situa­tions. En fait, elle doit analyser et savoir quand est ce qu’elle doit l’être ou pas et sans doute être plus dans le pour­cen­tage. On progresse, on travaille et je le répète, Daria est très à l’écoute. »

De votre envoyé spécial à Roland Garros