Presque 3h de jeu dans le 3e set qui oppose Jo‐Wilfried Tsonga et Milos Raonic. Une balle let de Jo pour mener 0–30 sur le service du géant canadien. Un coup du sort qui permet à Jo de mener 0–40. 3 balles de match, enfin… Encore un missile de Raonic au service, 15–40. Puis au terme d’un échange qui a vu Raonic visiter les quatre coins du terrain : la délivrance ! Jo extériorise sa frustration ressenti pendant les 3h du dernier set ! Il s’impose finalement 6–3 3–6 25–23.
Ce match n’avait pourtant pas des allures de match historique. Tsonga avait écarté Bellucci au premier tour au terme d’un match serré une fois de plus, et Raonic avait disposé de Tatsuma Ito en deux petits sets. Rien n’indiquait que nous allions vivre un moment d’Histoire. Car oui il s’agit d’un record, de plusieurs records. Nombre de jeux total ainsi que dans un seul set, durée du match, tous y sont passés ! C’est la première fois depuis la réintroduction du tennis aux jeux olympique en 1988 qu’un match nous offre un tel scénario.
Pourtant tout avait bien commencé pour Jo qui prend la première mise en jeu du Canadien et fait donc la course en tête dans la première manche. Il la remporte sans problème majeur : 6–3. Scénario opposé lors de la seconde manche. Cette fois‐ci c’est Raonic qui prend le service du Français d’entrée. Impuissant face à la machine à missiles canadienne Jo ne se procure pas la moindre opportunité d’effacer son break de retard. C’est donc très logiquement que le Canadien s’impose à son tour 6–3 dans la seconde manche. C’est un duel de serveur, les opportunités de break se font rare, chacun imposant sa puissance au service. Au total 2 balles de break convertis par Jo pour 5 occasions… Raonic culmine, lui, à un laborieux 1 sur 8. Le troisième set commence alors que la pluie s’abat sur Wimbledon à 2–1 en faveur du Français. 2h30 d’interruption qui ont failli être fatale à Jo qui doit s’employer pour sauver trois balles de break dès la reprise à 2 partout. S’engage alors un duel à mort entre deux gros serveurs qui ne laissent que des miettes à leur retourneur. Les jeux blanc s’enchainent jusqu’au moment fatidique à 6–6 où le joueurs ne peuvent plus se contenter d’attendre. Malheureusement les initiatives de chacun sont voués à l’échec, ce qui donne lieu à un match se résumant à une frénésie de premières à 200km/h ou plus, ne laissant planer aucune illusion quant à la possibilité de breaker… Jo se procure tout de même une balle de match à 16–16, vite effacé par une nouvelle ogive de Raonic frôlant les 220km/h… La délivrance pour Tsonga arrive lors du 48ème jeu avec un passage à vide du Canadien. Une panne de première balle et Tsonga s’engouffre dans la brèche pour se procurer 3 balles de match. La deuxième sera la bonne.
Dire que cette rencontre fut serrée serait un euphémisme. En effet car la vainqueur, notre Jo national, a remporté 2 points de moins que son adversaire du jour. 74 coups gagnant pour le canadien contre 60 pour le Français mais 27 fautes directes contre 40. Avec 69% de première balle et 23 aces pour Raonic sur l’ensemble du match, on ne pouvait s’attendre à une victoire facile de Jo surtout que la machine canadienne a pilonné le Français avec des premières allant jusqu’à 225km/h ! Il y en a même une qui a été flashé à 235km/h mais elle était faute de quelques centimètres.
Au final c’est Jo‐Wilfried Tsonga qui s’est imposé dans ce bras de fer. Il rencontrera Feliciano Lopez ou Juan Monaco en huitième de finale, pour un match qui s’annonce peut‐être un peu plus reposant pour le Français…
Publié le mardi 31 juillet 2012 à 20:22