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C’est vous qui le dites !

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On lit vos commen­taires. On sent aussi le frémis­se­ment quand il a lieu sur le site et sur l’évè­ne­ment. Or, après deux jours de Wimbledon, tout est calme, plat, lent, et presque ennuyeux. C’est vous qui le dites, et on est plutôt d’accord avec vous. Analyse

Il fut un temps où la saison de tennis avait un sens. On passait de la terre battue lente et lourde au gazon rapide et râpé. On passait du tennis d’Higueras à celui de Curren, du soleil à la pluie fine, du vert pale au vert gazon. Et puis, la terre s’est accé­lérée et l’herbe s’est mise à pousser. 
Voilà en quelques mots le résumé d’une évolu­tion tennis­tique peu embal­lante. On veut qu’un défen­seur gagne à Wimbledon et qu’un atta­quant s’impose à Roland, du coup, on change la pres­sion des balles, on rend la terre battue moins épaisse, on augmente la densité du gazon. Bref, on oublie ses valeurs, ses origines, on modifie l’histoire. Et cela on est bien obligé de le payer un jour ! 
C’est Llodra, l’un des derniers mohi­cans du tennis offensif qui a lancé le premier une bande­rille, d’autres devraient venir. 
A voir plonger Kendrick hier, à le voir bondir au filet, on s’est remé­moré l’immense Boris Becker mais aussi tous ces atta­quants aux grands cœurs, ces barjots de la volée. Ils avaient leur moment, leur tournoi, leur saison, on leur a volé. Le choc visuel que l’on atten­dait tous n’aura pas lieu. 
Il est donc logique que vous ayez pris la parole pour expli­quer que vous avez du mal à vous enthou­siasmer pour cette quinzaine. 
Heureusement, il vous reste deux solutions. 
Croire à la Murraymania ! Mais avec un mec qui ne sourit pas, cela va être dur. 
La deuxième solu­tion est plus bandante et plus instruc­tive. Cela consiste à se fixer sur le fameux petit jeu de jambes d’un joueur. Et là, si vous avez la chance de regarder celui de Roger Federer vous aurez compris assez vite ce que signifie jouer sur herbe. Le Suisse bouge à une vitesse incroyable, se place à la perfec­tion, au millimètre.

Cette qualité sur un vrai gazon est un avan­tage, une arme de destruc­tion massive. Elle existe moins sur l’ocre où la glis­sade permet quelques écarts.

Pour prendre notre pied, il nous reste donc les mollets de Roger Federer. C’est peu, mais cela devrait nous permettre de tenir jusqu’au 8e de finale. Après l’herbe sera de la vraie terre, et donc le spec­tacle sera au rendez‐vous.