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Où sont les femmes ?

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Alors que la rédac­tion de WLT prépare son dossier : « Où sont les femmes ? » pour le numéro 21 de Grand Chelem qui sortira début février, voilà que l’Open d’Australie remet les pendules à l’heure avec ce combat dantesque livré par Schiavone et Kuznetsova. 

Si le début de match était plutôt clas­sique pour un huitième de finale dames, la suite et notam­ment la fin de l’ul­time manche fut un petit joyau. Beaucoup de pugna­cité, du fair‐play mais aussi tous les coups du tennis. Le tennis féminin, trop souvent sous‐médiatisé, nous offrait une nouvelle fois un vrai spec­tacle, certes « diffé­rent » des mâles comme aime le répéter calme­ment Sam Sumyk, le coach d’Azarenka, mais un vrai spec­tacle quand même. Et si les spécia­listes ont plaisir à évoquer le fait que Caroline Wozniacki est numéro 1 mondiale, tout comme l’avaient été avant elle Jankovic et Safina, sans gagner un tournoi du Grand Chelem, le niveau de jeu des « femmes » ne cesse d’aug­menter depuis des lustres. 

Une infor­ma­tion confirmée par Nathalie Dechy que nous avons rencon­trée derniè­re­ment : « La concur­rence est de plus en plus rude, cela n’a rien à voir avec mon époque ». On peut diffi­ci­le­ment la contre­dire. Et quand on lui affir­mait du bout des lèvres qu’il était plus facile de revenir au haut niveau comme le fait Clijsters chez les dames que chez les mâles, elle rétor­quait juste­ment : « Muster est revenu et il a gagné Roland Garros et cela après une très grosse bles­sure. Personne n’est venu nous expli­quer que cela voulait dire que le niveau du circuit masculin était faible. Ce débat me fatigue vrai­ment et cela fait long­temps que je l’en­tends. Je suis entrain de faire mon mémoire sur la place des perfor­mances fémi­nines dans les médias et je peux vous dire que c’est catas­tro­phique, presque révol­tant. Avec le recul, quand je vois la place consa­crée au titre d’Amélie à Wimbledon, je me dis que c’est presque une blague « .

Nathalie, que l’on connais­sait discrète, est donc sortie de sa réserve pour lâcher le mot qui tue : « Finalement le monde du sport et celui du tennis est un monde de « machos ». Regardez le dernier clas­se­ment des spor­tifs préférés des Français et vous compren­drez ». Voilà qui est dit, et qui peut aussi se véri­fier tous les jours en salle de presse, ou encore au board des plus grandes instances spor­tives. La femme est l’avenir de l’homme, mais pas pour tout de suite, visi­ble­ment. En atten­dant, régalons‐nous avec ces duels où la puis­sance n’est pas la seule arme de destruc­tion massive, et où l’émo­tion est très souvent au rendez‐vous.