De passage sur les ondes de la radio espagnole Cadenaser ce mercredi, le docteur de Rafael Nadal, Angel Ruiz‐Cotorro, qui a suivi et traité l’Espagnol durant toute la quinzaine de Roland‐Garros, est revenu sur sa relation particulière avec le pied de son patient tout en dévoilant les spécificités de sa maladie.
« Je connais mieux le pied de Rafa que le mien », a lâché celui qui suit le champion espagnol depuis plus d’une dizaine d’années avant d’expliquer plus en détail le syndrome de Muller‐Weiss dont est atteint Nadal depuis son adolescence. « Il s’agit d’une anomalie ou d’une dysplasie du scaphoïde qui survient dans l’enfance et dont on souffre à l’âge adulte. Nous avons utilisé tous les moyens à notre disposition pour prolonger sa carrière. Ce syndrome touche principalement un des os situés au milieu du pied, entre l’astragale et les os cunéiformes, qui, après avoir été soumis à des contraintes importantes, perd sa vascularisation et se nécrose. Chez les personnes qui exercent une forte pression sur leurs pieds, comme c’est le cas de Nadal, l’os peut finir par se désintégrer, s’aplatir ou même se fragmenter et évoluer vers l’arthrose avec une réduction de la voûte plantaire. Il s’agit d’un cas unique au monde car il ne se produit généralement pas chez les sportifs de haut niveau, car il ne leur permet pas de pratiquer leurs disciplines respectives comme ils le souhaiteraient. Encore moins si l’on parle de joueurs de tennis d’élite comme Rafa Nadal, qui est le seul athlète de sa catégorie capable de supporter ce syndrome et de continuer à jouer au plus haut niveau. Je pense qu’au niveau auquel Rafa joue, c’est un cas unique. »
Publié le mercredi 8 juin 2022 à 16:16