Richard Gasquet se mesure à l’invincible en huitièmes de finale à Roland Garros. Le Français révivifié a‑t‐il une chance face à l’ogre Djokovic ?
Non, répond Mats Wilander dans L’Equipe. Pour l’ancien numéro 1 mondial, la marche est encore un peu haute pour le Français. « Honnêtement, malgré tout ce que j’ai vu de Richard, je ne pense pas qu’il puisse battre Djokovic. […] Il pourrait peut‐être battre en ce moment Nadal ou Federer mais pas le Djokovic invaincu de cette saison. » Pessimiste justifié ? Sûrement au vu de ce que le Serbe a montré face à Del Potro et tout au long de l’année. Il n’empêche que le Richie version Roland 2011 n’est plus tout à fait le même. Balayée l’image du petit garçon timoré qui craint le public, les journalistes et les gros adversaires. Le nouveau Richie se tient droit, montre le poing, serre les dents, et lâche des missiles sur le court, les deux pieds sur sa ligne. « Il a passé un cap » confie Dominguez dans le même quotidien. « Jusqu’ici, il avait peur du public, il était renfermé sur lui‐même. Or il s’est aperçu que les gens n’attendaient qu’une chose, le voir s’épanouir sous son meilleur visage. […] D’ailleurs je trouve que Richard fait plus homme aujourd’hui. Il suffit de le voir lors des interviews. Il parle mieux, regarde la caméra en face. Il a grandi, c’est flagrant. »
Alors ce Gasquet‐là va‐t‐il rentrer sur le court en y croyant ? Probablement. S’il préfère se dissimuler sous l’objectif annoncé de « faire un grand match », Richard Gasquet sait où il veut aller. Et visiblement, c’est plutôt haut. « C’est un garçon qui sait exactement ce qu’il veut et a des objectifs élevés » confie son préparateur physique Paul Quétin. « Je pense qu’au fond de lui il a envie d’aller le plus haut possible et il fait tout pour. »
Si le mental est là, il faudra aussi que le tennis suive. Le Français devra dans un premier temps extrêmement bien servir pour se mettre – un peu – à l’abris. Bien sûr, il faudra éviter les longs échanges où Djoko excelle. La clé sera d’agresser, encore agresser et toujours agresser. Mais agresser juste. Avec sa science du jeu, le Tricolore devra monter au filet au bon moment pour conclure les points. Et puis abuser de ce revers claqué long de ligne. A la charge Richie !
Publié le dimanche 29 mai 2011 à 12:12