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Quels objec­tifs pour Paire ?

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Retour sur terre pour Benoit Paire… Mais retour gagnant ! Après un passage assez déce­vant sur gazon, l’Avignonnais a repris de plus belle sa dyna­mique sur ocre. Il s’est faci­le­ment défait cette après‐midi de Nikolay Davydenko au deuxième tour du tournoi de Stuttgart : 6–3 6–1. Les pieds sur terre, Paire visera forcé­ment plus loin.

« La terre, c’est ma surface. Direct, je vais glisser et je vais me sentir bien. » Voici ce que Benoit Paire confiait à WLT en avril dernier. Il l’a une nouvelle fois prouvé en livrant un match sérieux et appliqué pour son entrée en lice à Stuttgart. Sa victime, loin de son niveau d’antan, a pratiqué une belle apnée d’une heure et quatre minutes de jeu. Étouffé par le jeu varié du Tricolore et ses coups de butoir au service, le Russe suffoque d’en­trée de match. Benoit Paire empoche la première manche, 6–3, grâce à une excel­lente mise en jeu : 82% de points gagnés derrière la première balle, 69% derrière la seconde. Si ses statis­tiques au service vont sensi­ble­ment baisser durant le deuxième round, le 27ème mondial continue de prendre le jeu à son compte. Il écarte ainsi toutes les balles de break acquises contre lui et à l’in­verse, se montre effi­cace à l’heure de casser le service de Davydenko. Le Français continue de lui mettre la tête sous l’eau en retour­nant mieux qu’au premier set. Ses quatre doubles fautes commises en fin de match ne l’inquièteront pas outre mesure, puis­qu’il conclut l’af­faire sur un effi­cace 6–1. Un bon set de service suivi d’un bon set de retour, voilà une quali­fi­ca­tion rapide et complète de Paire pour les quarts de finale.

Sous le soleil de Stuttgart, tous les voyants rede­viennent vert pour Benoit Paire. Son break post‐Wimbledon lui a visi­ble­ment fait un bien fou. S’il ne s’en vante pas – « C’est toujours diffi­cile de jouer sur terre battue après Wimbledon » a‑t‐il expliqué après le match – la tran­si­tion a su être vite digérée. Normal pour un joueur qui aime la terre – on peut donc réel­le­ment se demander s’il est bien Français… – et qui n’a plus aucun complexe à jouer dessus. D’ailleurs, ses prin­ci­paux complexes, liés au mental, ont été évacués sur terre ce prin­temps. Ses récentes perfor­mances l’ont démontré. Notamment cette incroyable demi‐finale romaine après avoir enterré Monaco, Benneteau, Del Potro et Granollers. Puis son récent troi­sième tour à Roland‐Garros, où il a enfin su se libérer sur ses terres. Conscient en avril qu’il devait améliorer son mental pour pouvoir passer un cap – « c’est l’objectif numéro un, parce que j’ai toujours des rechutes » – il n’a malheu­reu­se­ment pas pu nous le prouver à Wimbledon. Sorti au troi­sième tour par Kubot, le mental dans les chaus­settes et la tête déjà en vacances, Benoit s’ap­prête à relever un défi à la hauteur de son 1m96. Prouver qu’il peut affi­cher sur le long terme cette belle soli­dité mentale de Top 30 logique aperçue il y a deux mois. 

Ses objec­tifs qu’il nous avait confiés plus tôt dans l’année, à savoir « être tête de série à Roland et passer la barre du Top 30″ sont désor­mais atteints. Peut‐il viser plus haut dès cette année ? Aux portes du Top 20 (seuls 400 points le sépare de ce cap), Benoit Paire a la clé dans sa tête. La suite de la saison peut d’ailleurs lui être favo­rable comp­ta­ble­ment parlant. La tournée améri­caine sur dur peut lui rapporter des points, notam­ment l’US Open où il n’aura qu’un deuxième tour à défendre. Mais avant cela, il finira sa saison terrienne à Hambourg et Gstaad, histoire de se mettre sur les rails. Cette semaine à Stuttgart, Benoit Paire a égale­ment une belle occa­sion, lui qui affiche deux échecs en finale d’un tournoi. A condi­tion d’y être dévoué corps et âme, puisque que pour­raient se dresser sur sa route Monfils ou Kohlschreiber en demi‐finale et Tommy Haas en finale. Mais avant de se voir repartir en Mercedes, le Tricolore devra déjà écarter le Roumain Victor Hanescu. Un excellent test pour prouver que le Benoit Paire de mai 2013 n’était pas qu’un feu de paille éteint par la brise londo­nienne. Sa luci­dité en sortant du court aujourd’hui nous a déjà livré une indi­ca­tion : « Je n’ai jamais battu Hanescu en trois matches, mais je pense que j’ai fait énor­mé­ment de progrès cette année. » Reste à nous confirmer cela, raquette en main.