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Moutet : « Lorsque j’ai eu besoin d’être le leader de ma propre équipe, j’ai gagné en matu­rité sur le terrain et en dehors »

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Corentin Moutet possède une person­na­lité déton­nante dans le monde de la petite balle jaune. A 21 ans, le Parisien d’origine pointe aujourd’hui au 75e rang mondial après une année 2019 encou­ra­geante. Le Tricolore s’est confié sur son parcours à l’excellent compte Behind The Racquet. Et comme toujours avec Corentin Moutet, c’est avec beau­coup de sincé­rité et d’authenticité :

« J’ai quitté la maison de mes parents dans le centre de Paris quand j’avais 12 ans pour aller m’entraîner dans le Sud de la France. C’était un choix diffi­cile, même si je voulais y aller, j’avais besoin de mes parents, mais j’ai choisi d’être sans eux. Je ne savais pas comment cuisiner ou faire le ménage, mais j’ai appris. J’ai toujours fait partie de la Fédération. Je savais que c’était là que je devais jouer pour m’entraîner avec les meilleurs joueurs. On se concentre moins sur l’école et plus sur le tennis. Je savais dès le début que le tennis était pour moi, mais je ne savais pas à quel point ce serait diffi­cile d’être loin de chez moi. Mes parents compre­naient, mais ils n’étaient pas d’accord avec cette déci­sion. Ils me disaient que j’étais trop jeune, que je pouvais trouver des moyens de jouer au tennis plus près de chez moi. Ils ont été convaincus par mon équipe autour de moi que c’était la meilleure option. Les premiers mois n’ont pas été très bons. Je me suis cassé la jambe après quelques semaines. Ils avaient orga­nisé une course d’obstacles pour renforcer l’esprit d’équipe de tous et je suis tombé de l’arbre. J’étais là, mais je ne pouvais pas du tout m’entraîner. Les jour­nées étaient longues, je ne faisais que l’école, loin de mes parents. Je ne savais pas quoi faire. Je devais rester là pour établir des rela­tions avec tout le monde car si je rentrais chez moi et que je reve­nais, je ne connaî­trais plus personne.

Lorsque tu quittes la Fédération et que tu as besoin de ta propre équipe, celle‐ci t’aide à devenir une meilleure personne. J’ai appris de mes erreurs pendant ma période à la Fédération. Lorsque j’ai eu besoin d’être le leader de ma propre équipe, j’ai gagné en matu­rité sur le terrain et en dehors. J’ai appris à respecter non seule­ment les joueurs et l’équipe qui m’entourent, mais aussi respecter davan­tage ma famille. Lorsque tu as ton propre appar­te­ment et que ta maison n’est plus chez tes parents, tu dois apprendre à faire en sorte que chaque seconde compte. Tu n’as pas le temps pour les moments néga­tifs, seule­ment pour les bonnes vibrations.

En tant que joueur de tennis, tu apprends à être un adulte plus rapi­de­ment que la norme. Lorsque tu joues un Future à 16 ou 17 ans, tu dois avant tout jouer contre des adultes pour de l’argent. Tu vois très tôt ce que c’est d’être un adulte. Tu travailles dès ton plus jeune âge. Les autres ne commencent vrai­ment à travailler que vers 2425 ans. Ils s’occupent des problèmes des adultes plus tard. Très tôt, tu ressens la pres­sion de gagner des matchs pour te payer toi et ton équipe. Tu dois gagner pour pouvoir conti­nuer. Le tennis m’a beau­coup appris sur moi‐même. Tu es seul et tu dois tout régler toi‐même. Tu apprends à trouver des solu­tions sur le terrain et en dehors. Même en ayant confiance en soi, il faut être honnête avec soi‐même dès le plus jeune âge pour pouvoir grandir et réussir. Tu vis dans un monde diffé­rent de celui de beau­coup d’autres enfants de ton âge. »

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“I left my parents’ house in the center of Paris, when I was 12, to prac­tice in the south of France. It was a tough choice, even though I wanted to go, I needed my parents but was choo­sing to be without them. I didn’t know how to cook or clean but I learned. I have always been a part of the fede­ra­tion. I knew that was where I needed to play to prac­tice with the best players. There is less of a focus on school and more on tennis. I knew from the begin­ning tennis was for me but I didn’t know just how diffi­cult it would be to be away from home. My parents unders­tood but disa­greed with the deci­sion. They were telling me I was too young, that I could find ways to play tennis closer to home. They were convinced by my team around me that this was the best option. The first few months were not great. In just a few weeks I broke my leg. They had an obstacle course as a team buil­ding acti­vity for all the kids and I fell off the tree. I was just there not able to prac­tice at all. These days were long, only doing school, away from parents. I didn’t know what to do. I had to stay there to build rela­tion­ships with everyone because if I went home and came back I wouldn’t know anyone. It was unlucky. Even at that time I knew that I would return soon and their was a long road ahead. It was just a matter of having to take a break from a sport I did my whole life. ⁣ ⁣ Once you even­tually leave the fede­ra­tion and need your own team, they help you become a better person. I learned from my mistakes during my time at the fede­ra­tion. When I needed to be the leader of my own team, I became more mature on and off the court. I learned to not only respect the players and team around me, but to respect my family more. When you have your own apart­ment, and ‘home’ is not with your parents anymore, you learn to make every second count. You don’t have time for nega­tive moments, only good vibes.” @corentin.moutet ⁣ ⁣ Go to behindtheracquet.com for extended stories, podcast and merch.

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