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Tsonga ou l’âge de raison

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Jo‐Wilfried Tsonga réalise un début de saison fracas­sant. Avec deux titres consé­cu­tifs, le Manceau a retrouvé une place dans le Top 10 (septième) et vit une des plus belles périodes de sa carrière. À 31 ans, sa future pater­nité lui permet d’atteindre une plénitude.

« J’ai le vent en poupe. » Oui, il y a des périodes où tout réussit. Jo‐Wilfried Tsonga le vit actuel­le­ment. Le Manceau vient d’enchaîner deux victoires consé­cu­tives à Rotterdam et Marseille (une première pour un Tricolore depuis Paul‐Henri Mathieu en 2002). Cette période faste corres­pond aussi à la future nais­sance de son enfant. Un heureux événe­ment qui contribue forcé­ment à son épanouis­se­ment actuel. « Oui, peut‐être qu’inconsciemment ça joue, avait avoué l’intéressé à l’Open Sud de France. J’essaie toujours d’être positif. Depuis le début de ma carrière, c’est le plus impor­tant pour moi car j’ai connu diffé­rentes étapes, que ce soit à mon arrivée sur le circuit ou pendant ma carrière profes­sion­nelle. Mais à chaque fois que je suis arrivé à fran­chir des paliers, c’est en étant positif. »

Caujolle : « Il est dans une pléni­tude à la fois physique et moral »

L’horizon de sa pater­nité a forcé­ment un impact sur son jeu et lui permet d’atteindre, peut‐être, une forme pléni­tude. Après la finale de l’Open 13 Provence, Jean‐François Caujolle a même reconnu qu’il « ne l’avait jamais vu aussi bien jouer ». Le direc­teur du tournoi marseillais n’a pas tari d’éloges sur le numéro 1 fran­çais. « Jo joue parti­cu­liè­re­ment bien. Il est en pleine confiance. Je ne l’ai jamais vu aussi serein, aussi sur de ses capa­cités. Je l’ai trouvé très fort. Il est dans une pléni­tude à la fois physique, ce qui lui est rare­ment arrivé dans sa carrière, mais surtout moral. A partir de là, on connaît les qualités de Jo. »

Une joie de vivre

Alors qu’est-ce que le protégé de Thierry Ascione fait de mieux ? Jean‐François Caujolle a son avis sur la ques­tion : « Son compor­te­ment sur le court est meilleur. Il perd moins d’énergie sur des petites discus­sions avec lui‐même. Il s’agace moins. Même lorsque ça se passe mal, comme face à Kyrgios en demi‐finale, il n’y a pas d’énervement visible. Tout est meilleur. » Une joie de vivre exté­rieure qui se retrans­crit sur le terrain.

Déjà de retour dans le Top 10

Sa finale tota­le­ment maîtrisée face à Lucas Pouille dans la cité phocéenne lui permet de valider un début d’exercice 2017 presque parfait : 2 titres en 5 tour­nois, soit 17 victoires en 20 matchs, un retour dans le Top 8 (septième), qui était une prio­rité, et 1245 points à la Race en seule­ment deux mois de compé­ti­tion. Par compa­raison, après Wimbledon 2016 où il avait atteint les quarts de finale, il faisait à peine mieux avec 1440 points. Cet état de forme se vérifie depuis le dernier US Open où à chaque fois qu’il est engagé dans un tournoi il va, au minimum, en quarts de finale. Malgré certaines critiques, Jo reste l’incontestable patron du tennis trico­lore depuis presque dix ans. Ce back‐to‐back lui a permis d’engranger un 13e puis un 14e titre en carrière, égalant donc Richard Gasquet, joueur fran­çais en acti­vité le plus titré. 

Alors oui, cette formi­dable spirale posi­tive va être inter­rompue pour qu’il soit présent aux côtés de sa compagne pour vivre la nais­sance de leur premier enfant. Un choix tota­le­ment logique et compré­hen­sible. Justement, il ne sait pas encore de quoi sera fait sa program­ma­tion : « Je suis un peu dans un dilemme. Je joue très bien et j’ai envie de jouer. Maintenant, je savais depuis la fin de l’année dernière que j’allais devoir effec­tuer des choix. On est dans cette période. On va se réunir avec mon staff. Ma prio­rité reste la famille. »

Qu’attendre de la suite ?

Malgré ce dilemme pour les prochaines semaines où sa présence sur les courts sera rare, ce début de saison donne des idées pour la suite. Et là où JWT sera attendu reste les tour­nois du Grand Chelem. La première étape du retour dans le Top 8 a été atteinte et il faudra tenir ce cap. La deuxième reste le main­tien d’une condi­tion physique opti­male. La clé de la réus­site pour Jean‐François Caujolle : « S’il main­tient ce niveau physique, il est dans les trois ou quatre favoris au départ d’un Grand Chelem. » Son physique a long­temps été son talon d’Achille. Définitivement débar­rassé de ses pépins, Jo joue enfin libéré. Alors que la tête va, tout va…