C’est donc terminé dans ce tableau de simple pour Kristina Mladenovic après un joli parcours qui l’aura vu dominer notamment la numéro 2 mondiale Na Li. Battue par Andrea Petkovic, la Française a égalé sa meilleure performance en Grand Chelem avec ce troisième tour. Si évidemment la déception primait au sortir de sa rencontre, « Kiki » sait qu’elle a montré qu’on pourrait compter sur elle dans les années à venir. Son match, ses sentiments, l’évolution de son jeu : Kristina dit tout en conférence de presse.
Ce n’est pas facile, j’imagine, de sortir du court, battue 6–4 au troisième. Comment tu t’es sentie sur ce match ? Comment te sens‐tu maintenant ?
Quand on sort d’un tel match, que l’on perd 4–6, 6–4, 4–6 au troisième tour, c’est dur à encaisser. Que dire du match ? C’était dur. Je ne pense pas que toutes les deux nous ayons vraiment bien joué. C’est dur quand on joue quelqu’un que l’on connaît bien. En plus de cela, aujourd’hui, j’avais vraiment du mal à me faire au court, à m’habituer. Je n’avais vraiment pas de repères. J’ai commis beaucoup de fautes que je ne commets pas d’habitude, que je ne commets jamais sur des balles neutres, notamment au service. Je n’ai pas réussi à bien servir, à me régler par rapport au court. Ce court Central est tellement plus grand et différent de tous les autres. Je me suis battue, j’ai essayé de me battre avec les armes du jour, les sensations du jour qui étaient mauvaises. Pour ma part, j’ai joué deux fois sur le Lenglen, c’est plus petit. On a l’impression que c’est plus rapide. C’est sur une dalle. Ici, c’est plus grand, cela claque plus. J’ai eu du mal à m’adapter. J’ai essayé de me battre. Cela ne joue pas à grand‐chose quand on est dans ce contexte‐là. C’est difficile pour les deux joueuses de jouer. Des petites choses. 6–4 au troisième pour elle.
As‐tu eu des petits rappels au bas du dos comme au dernier match ?
Oui, en effet, mais elle aussi. Elle a un physique canon. Même elle, elle était touchée à la fin. Pas d’excuse là‐dessus. On a tous des bobos par‐ci par‐là.
Qu’est‐ce qui te frustre le plus en sortant ? On sent que tu es déçue. De ne pas avoir montré ce que tu voulais faire sur le court ? De ne pas avoir réussi à te livrer ?
Non. Je n’ai pas réussi à m’adapter sur le court. C’est vraiment le court. Malheureusement, pour cette fois, c’est une leçon, une expérience de plus pour moi. Il faut que je prenne l’habitude. Ce grand court, c’est ce qui me frustre. Je sais que si j’ai une meilleure sensation sur ce court, si j’y joue plus souvent… En gardant une ou deux fois mon service, je gagnais en deux sets. Cela a joué sur les sensations. Je me suis battue avec moi‐même. J’ai vu qu’elle était vraiment dans la même situation. On a fait beaucoup de fautes.
À chaud, la déception prime mais malgré tout, ce Roland Garros est quand même un très beau Roland Garros pour toi. J’imagine que tu vas bâtir sur ce Roland Garros, sur cette compétition. C’est un nouveau départ.
Oui, Roland Garros n’est pas tout à fait terminé pour moi. Il me reste les doubles. Je vais prendre le temps de repenser à tout ce que j’ai bien fait, de moins bien sur ce Roland Garros. Ensuite, tu as utilisé le mot bâtir, je ne suis pas tout à fait d’accord. Ce n’est pas sur un exploit, une semaine que l’on bâtit son tennis mais au quotidien, tous les jours, aux entraînements, en travaillant. C’est le travail qui paie. Cela donne de la confiance, encore plus d’envie même si j’en déborde. Il est certain que c’était une belle expérience même si aujourd’hui, il me faudra encore quelques matches comme cela pour bien me sentir sur ce court. Il ne me reste plus que celui‐là parce que sur le Suzanne Lenglen, cela se passe plutôt bien. Le Chatrier, quand on est dessus et que l’on n’y joue pas souvent, je n’ai eu que 30 minutes, c’est compliqué. De bonnes leçons, de belles expériences qui ne pourront que m’aider pour évoluer et progresser encore plus.
Au niveau de l’évolution, même si tu n’es pas contente, tu as fait beaucoup de choses avec la balle, peut‐être des trucs que tu faisais moins souvent, comme tout ces supers chops, tu kickes vachement au service, etc. Ce sont des axes sur lesquels tu vas bosser ? C’est une évolution dans ton jeu finalement.
Oui. Pour avoir rapidement parlé avec mon entourage, il me dit que je ne suis pas lucide. Je pense qu’on s’est battu des deux côtés mais ce n’était pas forcément le plus beau match. Sur l’ensemble de ce Roland Garros, en simple, en double, il y a beaucoup de choses sur lesquels je travaille, je progresse. Beaucoup de variations. Je joue bien en double aussi. Il y a des choses que j’essaie de mettre en place dans mon jeu de simple, des amorties, des montées à la volée, des chops, de temps en temps des variations vers le haut, des services‐volée. Un peu de tout. Cela prend forme peu à peu.
Publié le samedi 31 mai 2014 à 21:50