On n’y aurait pas cru avant le début du tournoi, pourtant, cela semble se confirmer au fur et à mesure : Jo‐Wilfried Tsonga taille patron à Roland Garros. Alors qu’on lui prédisait quelques premières turbulences, le Français a haussé le ton pour s’imposer plus facilement que prévu 6–4 6–4 6–3 face à Jerzy Janowicz. Rassurant avant d’aller défier Novak Djokovic.
Quel monstre, mais quel monstre ! Si on nous avait dit que ça se passerait comme ça pour Jo il y a un ou deux mois, nous vous aurions probablement rit au nez. A part quelques optimistes au sein de la rédaction aptes à lancer des paris farfelus, personne n’imaginait Tsonga atteindre la deuxième semaine avec cette facilité. Balayées les incertitudes, c’est avec la sérénité d’un homme qui retrouve son foyer que le Manceau se dresse devant ses adversaires. Roger‐Vasselin et Melzer en ont fait l’amère expérience, et Jerzy Janowicz, lui qu’on sentait peut‐être apte à enfin bousculer Jo dans ses nouvelles certitudes, n’a au final pas pesé bien plus lourd que ces deux larrons moins bien classés.
Alors certes la frappe de balle du Polonais a pu quelques fois décontenancer le demi‐finaliste de l’édition précédente. Certes le taux de premiers services passés (54 %)n’est pas transcendant. Certes 24 points gagnants, ce n’est pas non plus une statistique d’attaquant ultime. Mais dans presque tout ce qu’il a entrepris, Jo s’est montré sûr de lui et fidèle à son plan de jeu : agresser sans arrêt un joueur qui peut rapidement perdre les pédales quand il n’a pas la possibilité de balader son adversaire aux quatre coins du court. Ses coups croisés ont notamment fait beaucoup de mal à Janowicz qui a certainement compris en quoi ses deux mètres de haut pouvaient parfois lui faire défaut.
Grâce à cette victoire rassurante – et surtout peu fatigante – Jo a pu une nouvelle fois communier totalement avec le public qu’il aime tant. Et qui le lui rend bien ! Une nécessité quand on sait qu’il faudra toutes les forces possibles à l’approche d’un défi immense : tenter de faire chuter le favori Novak Djokovic en huitièmes. On n’arrive pas à imaginer que cela soit possible. Mais il reste toujours de l’espoir : celui d’un pauvre fou.
LES HITS DE ROLAND GARROS
Jo‐Wilfried Tsonga digne ambassadeur de la marque aux trois bandes
Publié le vendredi 30 mai 2014 à 19:35