Cet Open d’Australie condense tout ce qui excite les anti‐Djokovic, et tout ce qui unit ses fans. Prises de paroles sans concession, match où, blessé, le Serbe l’emporte, résurrection, et grimaces, commentaires désobligeants des adversaires, rien ne nous a été épargné. Rien mais l’on a envie de dire merci tant le circuit serait politiquement correct s’il fallait s’appuyer sur certaines conférences de presse insipides livrées par des joueurs de talent mais peureux de se mettre à dos qui que ce soit. Nole lui se moque de tout cela, ses objectifs sont clairs et l’adversité le galvanise.
On peut certes ne pas l’aimer, ne pas l’apprécier, mais par pitié ne remettons pas en cause ses qualités tennistiques, son art de la défense, cette élasticité musculaire qui en fait un champion incroyable. Souvent Roger Federer nous avait expliqué qu’il avait enfanté des « monstres », aujourd’hui la situation est identique avec Daniil Medvedev qui semble devenir un « Djoko » 2.0.
Ce sont pour toutes ces raisons, qu’encourager le serbe face au russe ce dimanche sera un acte de bravoure. On comprend aisément que les esthètes veulent que Roger ou Rafa soient les plus grands car ils nous interrogent moins. Novak sait tout cela, et voila pourquoi il a décidé de continuer ce tournoi, blessé sans sa chair mais aussi dans son âme. Djokovic est en mission et la souffrance est un allié de poids avant ce duel où le combat risque d’être titanesque.
Publié le samedi 20 février 2021 à 10:41