Après la blague du Canada, tout le monde attendait avec impatience le test tchèque, et force est de constater que cette rencontre marquera un tournant dans l’histoire de l’équipe de France. Ce succès confirme aussi qu’il existe un vrai nouvel état d’esprit dont le mentor reste finalement Yannick Noah. Un mentor dont le vocabulaire fait la différence. Explications.
Il ne s’agit pas là de glorifier l’oeuvre de Yannick Noah mais il est vrai que le capitaine des Bleus parvient finalement petit à petit à construire une identité à cette équipe de France. Ce week‐end, même si cela paraissait évident pour certains, Yann a quand même pris le risque d’aligner Lucas Pouille, et de convoquer enfin P2H et Mahut. Aujourd’hui, tout cela paraît limpide bien sûr et l’on précisera aussi que finalement la blessure de Richard Gasquet l’a bien aidé. On peut aussi y voir un signe du destin.
A part çà, il faudrait que tous les coachs en tout genre essayent de bien comprendre les symboliques du vocabulaire employé par Noah ou encore le fameux body language. Comme il l’a précisé plusieurs fois dans les interviews, il s’agit d’être là, concentré, oui concentré, de rester au contact, de ne jamais perdre pied et c’est le cas sur le banc. Yannick est toujours tournée vers les siens, il ne lâche rien, il est là, droit, en réflexion, souriant, et debout quand il le faut, le tête haute.
Son discours est aussi au diapason de sa prestation physique. A l’issue de la victoire de Jo ce dimanche, ces mots ont joué avec l’idée du détail. « Non, Jo n’est pas notre leader, c’est notre numéro un, c’est pas pareil. » Toujours la nuance, et le mot juste. Idem pendant le double : « Je n’ai pas grand‐chose à faire car ils se connaissent bien, ils se parlent beaucoup. »
Sur Lucas, là, Yannick revient presque en enfance, avec le mot super : « Lucas a été super. » On a beau dire et critiquer, le mec a un charisme qui remplace tout, une aura qui fait la différence. C’est surement ça être un mentor. C’est surement cela qui va peut‐être permettre aux Bleus de ne pas avoir de regrets quel que soit leurs performances. « On est là pour faire le maximum. » voila le véritable crédo du capitaine qui était finalement revenu aux affaires en expliquant après la finale France – Suisse qu’il n’avait pas eu le sentiment que les joueurs étaient vraiment aller au bout d’eux mêmes.
Ici à WLT, on a été sceptiques au départ par cette nouvelle aventure commencée un peu sous la forme d’une kermesse en Guadeloupe. Aujourd’hui, les résultats sont là, et la demi‐finale en Croatie s’annonce comme un formidable défi pour plusieurs raisons. D’abord parce que la Croatie est une belle équipe, que le public sera chaud, que si la victoire est au bout, les Bleus recevront pour tenter de soulever le Saladier d’Argent. Le véritable clin d’oeil serait alors de revenir à Lille, mais bon on y est pas encore.
Publié le lundi 18 juillet 2016 à 10:59