AccueilWimbledonWimbledon Story : Mahut/Isner pour l'éternité (1/5)

Wimbledon Story : Mahut/Isner pour l’éter­nité (1÷5)

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À quelques heures de Wimbledon, WeLoveTennis a décidé de vous faire revivre cinq moments qui ont boule­versé ce tournoi légen­daire. Comme toute sélec­tion, il a fallu faire un choix, qui a été diffi­cile, et vous trou­verez sûre­ment d’autres moments qui ont compté dans l’histoire du All England Club. Chaque événe­ment choisi a parti­cipé un peu plus à la renommée du plus pres­ti­gieux des Grands Chelems.

Le contexte…

Ce mardi 22 Juin 2010, il est 18 heures à Londres quand Nicolas Mahut et John Isner engagent le premier échange de leur premier tour de Wimbledon. Les suppor­ters s’at­tendent à un match accroché entre le Français, alors 148ème mondial et sorti des quali­fi­ca­tions, et l’Américain, 19ème joueur mondial et dont le service sur gazon est une arme redou­table. Mais l’Angevin a égale­ment des qualités sur herbe, lui qui a été fina­liste du Queen’s en 2007, et le public va le décou­vrir au fil des nombreuses heures qu’il passera sur le court. Cependant, Mahut avait déjà eu affaire à un match très compliqué au deuxième tour des quali­fi­ca­tions, remporté 24–22 au troi­sième set et un peu plus de quatre heures de jeu. Il était donc prêt menta­le­ment pour un autre combat de ce type. Tandis que l’Américain avait zappé la tournée pré‐Wimbledon pour s’en­traîner physi­que­ment au Etats‐Unis. Mais aucun des deux ne pouvait prévoir ce qui allait se passer sur ce court numéro 18…

Le fait…

Les deux premiers sets du match ne sont pas les plus beaux, les deux joueurs lâchant chacun un service dans chaque manche. Le Floridien remporte la première manche 6–4 et le Français la deuxième 6–3. Et c’est à ce moment là que le jeu se durcit, les deux oppo­sants élèvent leur niveau de jeu et ne perdent plus leur service. Le 148ème mondial attend ensuite le tie‐break du troi­sième set pour surprendre le géant améri­cain (9−7) afin de mener deux sets à un. Bis repe­tita dans la quatrième manche mais a contrario c’est le natif de Greensboro qui remporte le tie‐break en marquant les six derniers points de la manche (7−3). C’est le moment que choisis Mohamed Lahyani, l’ar­bitre du match, pour renvoyer les joueurs aux vestiaires pour cause d’obs­cu­rité. Jusqu’ici, le match se dérou­lait comme un match normal en cinq sets, les quatre premiers sets ayant duré 2h54.

C’est le lende­main que le monde commen­cera déjà à se dire que ce match n’est pas tout à fait comme les autres. Petit à petit les joueurs arrivent à des scores dépas­sant celui d’une fin de set habi­tuelle. 8–8, 9–9, puis Isner se crée une occa­sion de conclure à 10–9 sur le service de Mahut… que le Français efface d’un ace. Les aces, juste­ment, s’en­chaînent. Mais pas que, les services et les coups gagnants égale­ment. Les deux joueurs ne ratent plus rien et commencent à se retrouver à un nombre de jeux abso­lu­ment jamais vu. Durant cette deuxième journée de match, le Floridien se procu­rera deux autres balles de match, à 33–32 tandis que l’Angevin aura deux balles de break en sa faveur à 50–50. Mais il était écrit que cette rencontre irait plus loin qu’un deuxième jour et c’est à 59–59 que l’ar­bitre suédois décida d’in­ter­rompre une nouvelle fois leur duel. La lumière n’étant plus assez forte pour conti­nuer à jouer.

Le lende­main ce sont des joueurs exté­nués qui reviennent sur le court, devant un stade rempli à ras bord pour venir parti­ciper à cette rencontre histo­rique. Et malgré la fatigue et les cour­ba­tures, ils ne veulent rien lâcher. Mais, aussi cruel et froid que cela puisse être, il y a toujours un vain­queur au tennis, et par consé­quent, un vaincu. Et cette fois‐ci, le vaincu s’ap­pelle Nicolas Mahut. Un dernier passing de l’Américain sur une balle flot­tante du Français, et c’était terminé. Après 11h05 d’une rencontre qui aura dépassé tous les records. Un match dans la légende. Un moment inou­bliable. La portée de ce résultat était déjà incroyable il y a 6 ans. Mais aujourd’hui, la marque émotion­nelle est encore bien présente.

La vidéo :