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Gasquet, un gout très amer

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Richard Gasquet quitte ce Wimbledon 2013 au 3e tour, battu par Bernard Tomic en quatre manches très serrées, 7–6(9) 5–7 7–5 7–6(5). Une défaite dure à accepter pour un Français qui aura gagné au final 17 points de plus que son adver­saire. Quant à Tomic, il affron­tera soit Berdych, soit Anderson en huitièmes de finale.

En deux tour­nois du Grand Chelem, Richard Gasquet aura vécu deux défaites tout aussi diffé­rentes que doulou­reuses. Battu 8–6 au 5e set face à Stanislas Wawrinka à Roland Garros après avoir livré un formi­dable combat et déve­loppé son tout meilleur tennis, il s’est cette fois incliné tota­le­ment contre le cours du jeu, victime de l’in­so­lent oppor­tu­nisme d’un Bernard Tomic parti­cu­liè­re­ment déroutant.

Richard Gasquet regret­tera peut‐être long­temps ces 3 balles de break obte­nues à 2–1, 0–40 dans la première manche. Cet avan­tage lui aurait certai­ne­ment permis d’empocher le premier set, de prendre les commandes du match et d’éviter de courir après le score tout au long de la rencontre. Car par la suite, les débats se sont complè­te­ment verrouillés. L’Australien, s’ap­puyant sur son excel­lente première balle, tient ses jeux de service. Le Français, beau­coup plus solide, appliqué et concerné à l’échange, remporte tran­quille­ment les siens. Mais, c’est au tie‐break que le 59e joueur mondial sort son meilleur tennis. Tout aussi dérou­tant qu’op­por­tu­niste, l’Australien embrouille Gasquet et empoche la première manche 9–7 au tie‐break.

Derrière, le Français sauve 4 balles de deux manches à zéro à 5–4 dans le second set, puis égalise à une manche partout avec une belle déter­mi­na­tion (7−5). Mais cela ne suffit pas. Il subit un nouveau hold‐up dans le 3e acte, breaké à 6–5. Et un dernier dans le tie‐break final, perdu 7 points à 5. Le terme « hold‐up » peut paraitre exagéré, mais les statis­tiques viennent ample­ment le justifier. 

Sur l’en­semble du match, Gasquet aura réussi 73 coups gagnants pour 25 fautes directes. Il se sera procuré 8 balles de break et aura gagné 85% des points derrière sa première balle et 63% derrière la seconde. C’est beau­coup mieux que Bernard Tomic avec ses 75% de réus­site derrière la première, 47% derrière la seconde et ses 60 winners pour 23 erreurs. Au final, Richard aura marqué 17 points de plus que son adver­saire. C’est énorme. Mais c’est aussi la preuve que le Français est passé à côté dans le money‐time.


« Franchement, Richard n’a pas grand chose à se repro­cher »
analy­sait Guy Forget aux commen­taires sur Canal+ à l’issue de la rencontre. « Il était bien en jambes, sentait bien la balle. Il jouait bien, bougeait bien. Le seul petit regret qu’il peut avoir, c’est de ne peut‐être pas avoir plus tenté sur les jeux de service de son adver­saire. Quitte à les perdre, il aurait peut‐être pu monter un peu plus au bluff, tenter plus au retour. Mais fran­che­ment, il a tout donné et ne peut pas se repro­cher grand chose. »

C’est en cela que cette défaite est peut‐être aussi doulou­reuse que celle subie face à Stanislas Wawrinka il y a trois semaines. Tout donner, se sentir au‐dessus et finir en vaincu. Existe‐t‐il quelque chose de plus frustrant ?