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Grégoire Barrere, la relève bleu‐blanc‐rouge

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Grégoire Barrere fait partie des espoirs trico­lores qui ont intégré l’INSEP, l’an­ti­chambre du très haut niveau, avec l’envie forte de s’aguerrir, avant d’en­tamer une carrière de joueur pro. Partons à la décou­verte d’un cham­pion en devenir, au « relâ­che­ment naturel impres­sion­nant », selon tous les observateurs.

Une person­na­lité et un jeu atypiques : Grégoire Barrere en quelques mots. Le gamin a la tête sur les épaules et la langue bien pendue. « Je n’ai pas trop d’idoles. Forcément, j’aime l’es­thé­tique de Federer et la comba­ti­vité de Rafael Nadal, mais sinon… » Avant de se raviser : « Ah, si, il y en a un, un seul : c’est Marat Safin. » Numéro un mondial, vain­queur de l’US Open et de l’Open d’Australie… Voilà une sacrée réfé­rence. « Je dis Marat, parce que j’aime bien finir le point sur une frappe sèche. J’aime mettre des lattes, sentir la balle, l’at­ta­quer… Rester campé sur ma ligne en atten­dant la faute, ce n’est pas vrai­ment mon kiffe. » Et pour­tant, Grégoire sait aussi que sa progres­sion passe par là, entre patience et oppor­tu­nisme. Quoi qu’il en soit, ce sont ses prises de risques inces­santes et sa capa­cité à faire la diffé­rence sur un coup qui ont tout de suite frappé les obser­va­teurs. « Il a un relâ­che­ment naturel impres­sion­nant, un bras qui va très vite et une vraie marge de progres­sion », explique Matthieu Pogam, Promoteur France de la marque Tecnifibre, l’équipementier de Grégoire depuis ses débuts. 

« Un relâ­che­ment naturel impres­sion­nant »

Ses débuts, c’est à l’âge de 5 ans, dans le Val de Marne, au Perreux, un club qu’il n’a jamais oublié. « J’adore y revenir, retrouver mes potes, jouer les matches par équipe, partir tout un week‐end, m’ar­ra­cher sur le court pour gagner un point… En plus, cette saison, on a de vraies chances de monter en Nationale 4. Ca va être un gros chal­lenge », explique Grégoire, plein d’en­thou­siasme. Sa mâchoire se crispe un peu quand on change de sujet et qu’on lui parle du lycée, intégré à l’INSEP. L’obligation d’être aussi bon en cours qu’en coup droit… « Bien sûr, les cours, c’est impor­tant. J’ai bien conscience qu’il faut réussir mon bac. C’est aussi pour ça que j’ai fait le choix d’être interne, alors que je pouvais rentrer chez moi tous les soirs. Ca me permet d’être plus concentré. » Ses valeurs ? L’amitié et la fidé­lité, il y tient par dessus tout. Idem à propos de son équi­pe­men­tier, Tecnifibre. « Tecnifibre a cru en moi depuis long­temps. Voir mon portrait dans tous les clubs pour la campagne NEXT, c’est plutôt grati­fiant. Constater jour après jour qu’une marque met en avant ses espoirs, je trouve ça inno­vant et ça me donne des respon­sa­bi­lités supplé­men­taires. » Blessé en début de saison, Grégoire revient peu à peu à son meilleur niveau avec l’es­poir de ne pas voir sa progres­sion freinée. « Pour l’ins­tant, mon programme, c’est le circuit Junior, avec la volonté de briller à Roland Garros et Wimbledon. Mais, c’est égale­ment se battre, tout donner dans les quali­fi­ca­tions des Futures où il faut au moins jouer ‑30 pour espérer faire bonne figure. »

« Se battre dans les quali­fi­ca­tions des Futures »

Beau résumé de ce qu’est le dur appren­tis­sage du haut niveau. « Je ne sais pas si je vais devenir un très grand joueur, mais, ce dont je suis certain, c’est que je vais tout faire pour y parvenir et que j’évolue dans de très bonnes condi­tions pour réussir. » Des grands joueurs, il en côtoie déjà, notam­ment à Roland Garros où, de temps en temps, il remplit le rôle de spar­ring partner. Là encore, Grégoire ne manque pas d’aplomb. « Il y a quelques années – je n’étais encore que 26 –, j’avais eu la chance d’échanger des balles avec Marcos Baghdatis suite à un jeu‐concours orga­nisé par Tecnifibre. Ca ne m’avait pas para­lysé, bien au contraire ! (Rires) »


Son arme fatale : une raquette 325XL

Mentalement, tech­ni­que­ment, mais aussi physi­que­ment, « il n’a pas fini de grandir et de se construire », commente Matthieu Pogam, sourire aux lèvres. Il faut dire que ce beau bébé est devenu un véri­table athlète, qui joue avec une raquette XL. « Ma 325 XL, c’est ma petite sœur. Sans elle, ce n’est pas possible de bien sentir la balle. Et les sensa­tions, c’est essen­tiel dans mon jeu. » Deux centi­mètres de plus et Grégoire trouve la bonne carbu­ra­tion. « J’ai déjà fait des blinds‐tests et, chaque fois, la raquette avec laquelle j’étais perfor­mant, c’était une raquette dite allongée. » Cette arme fatale devrait lui permettre très prochai­ne­ment de ramener le fameux premier point ATP à la maison. « Un point ATP, c’est un match gagné dans un grand tableau d’un Future. Je n’en suis pas encore là, mais j’y pense ! Et je peux vous assurer que si je le gagne, ce point, je ne vais pas m’amuser à le fêter. Au contraire, je n’aurai qu’une idée en tête : gagner très vite le deuxième, le troi­sième et, pour­quoi pas, le tournoi ! » On l’a compris, Grégoire Barrere a de l’am­bi­tion, un tempé­ra­ment de feu, une vraie verve et des coups rava­geurs. Tout le portrait caché d’un certain… Marat Safin !